Créé pour y interner les réfugiés Républicains espagnols à partir de février 1939, le camps de Septfonds est devenu à partir de 1940 un centre de triage et d'hébergement des étrangers en surnombre. En 1942, il devient un "centre de rassemblement pour individus dangereux" et sert de plateforme de transit avant la déportation en Allemagne.
- enquête thématique régionale
- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays Midi-Quercy - Caussade
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Commune
Septfonds
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Lieu-dit
Caminade,
Fombal de l'église
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Cadastre
2011 A non cadastré
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Dénominationscamp de concentration, monument
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Appellationsde Judes
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Parties constituantes non étudiéeslavoir, réservoir, abri
Le camp de Septfonds est créé pour y interner les réfugiés Républicains espagnols à partir de février 1939. M. Olivier, architecte du département et le capitaine du génie Castela conçoivent le plan d'ensemble et prévoient 45 baraquements ceints de barbelés. Il y a eu deux camps : celui de Lalande, provisoire, reçoit 2 5000 réfugiés par jour. Après les mesures d'hygiène, ils sont transférés dans le camp de Judes. Fin mars le camp compte environ 16 000 réfugiés. La loi du 27 septembre 1940 supprime les compagnies de travailleurs étrangers (CTE) et institue les groupements de travailleurs étrangers (GTE). Trois groupes sont formés au camp de Septfonds : les groupes 552 et 533 composés d'Espagnols et le groupe 302 (Groupe "palestinien" de travailleurs étrangers), réservé aux volontaires étrangers démobilisés, majoritairement composé de juifs. En janvier 1941 le camp comprend ainsi un centre d'internement pour étrangers, des groupements de travailleurs étrangers et une annexe à l'hôpital de la ville. Menacé de fermeture à l'automne 1941, le camp devient alors un centre de triage régional pour les étrangers jugés indésirables ou en situation irrégulière, arrêtés dans le département.
Sur ordre du ministère de l'Intérieur, le 30 juin 1942, les internés sont évacués et le camp est fermé jusqu'à sa ré-ouverture en août 1942 dans le cadre du dispositif de la solution finale. Au total, pour l'année 1942, 295 Juifs ont transité par Septfonds. En novembre après l'invasion de la zone non-occupée le camp reste en activité : au printemps 1943, aux 70 déportés viennent se joindre des étrangers astreints au "Travail obligatoire" dans les chantiers de l'organisation Todt, ainsi que des femmes juives "sans ressource et sans emploi" à partir de septembre 1943. Septfonds est libéré par la Résistance au cours de la première quinzaine d'août 1944, lors de "l'attaque de la nuit de Carnaval 1944". Entre août 1944 et mai 1945, date de fermeture définitive du camp, les lieux sont utilisés pour la détention de cinq cents personnes soupçonnées de collaboration dans le département. Les archives du camp ont été délibérément détruites en 1945.
Le mémorial du camp de Judes fut inauguré en 1996. Les panneaux explicatifs ont été installés en 1998 auprès du mémorial : ils ont été élaborés par le groupe de travail du Musée de la Résistance de Montauban.
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Période(s)
- Principale : 2e moitié 20e siècle
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Dates
- 1939, daté par source
Le camp est situé sur un plateau, à un kilomètre au nord du village, à proximité du hameau de Lalande où il occupait 50 hectares. L'ensemble était ceint d'une double rangée de barbelés ponctuée de miradors. L'entrée du camp s'effectuait à l'ouest, à l'emplacement actuel d'une ferme où les vestiges de trois baraquements ont servi de base pour la construction des bâtiments d'une porcherie. L'emprise globale des baraquement se discerne sur des photographies aériennes. Les baraques faisaient 48 m de long sur 7 de large et étaient orientées vers le sud-est : elle étaient ouvertes sur le côté sud, fermées des trois autres. Construites en bois, elles étaient couvertes de tôle ondulée. Une baraque a été reconstituée au nord-est de l'ensemble, à proximité de l'espace mémoriel défini par des barbelés. Un large escalier en pierre conduit à deux degrés en marbre gris qui supportent une stèle, également en marbre, où figure une inscription à la mémoire des internés et déportés. Des panneaux didactiques témoignent de l'histoire du lieu.
En contrebas du mémorial, de l'autre côté de la route, se trouve un lavoir dont l'eau courante était pompée jusqu'au résevoir en béton conservé sur le terre-plein du mémorial.
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Murs
- marbre
- béton
- calcaire
- bois
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Toitstuile plate mécanique, tôle ondulée
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Statut de la propriétépropriété privée
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Protectionsinscrit MH, 2011/09/09
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Précisions sur la protection
La parcelle portant le mémorial ainsi que le réservoir d'eau du camp qui s'y trouve (cad. A2 322, lieu-dit Fombal de l'Eglise) : inscription par arrêté du 9 septembre 2011
- (c) Inventaire général Région Occitanie
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- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Inventaire général Région Occitanie
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Bibliographie
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Zorzin (Sylvain), Le camps de Septfonds (Tarn-et-Garonne) : soixante ans d'histoire et de mémoires (1939 - 1999), IEP Bordeaux, Mémoire de recherche sous la direction de Jean Petaux, 2000, 163 p.
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ASSOCIATION DES AMIS DE SEPTFONDS (Auteur). Histoire du Camps de Judes. 2004. [2 f.], ill., 21 cm.
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Fau (Jean-Claude). Le camp de réfugiés espagnols de Septfonds (Tarn-et-Garonne), 1939-1940, in Cohen (Monique-Lise), Malo (Éric) (dir.). Les camps du Sud-Ouest de la France. Exclusion, internement et déportation, 1939-1944, Toulouse, Privat, 1994, p. 35-41.