Henriette Vaïsse-Cibiel (1867-1948) née Mignard, est issue de la bourgeoisie toulousaine et montalbanaise. En 1891, elle a 24 ans quand son mari, Joseph Vaïsse-Cibiel (1859-1891), avocat et conseiller général de Monclar-de-Quercy, décède. Sur le portail d'entrée, les initiales ""J V"" dans un cercle en fer forgé renvoient vraisemblablement au défunt mari. Henriette Vaïsse-Cibiel hérite du vaste domaine familial situé dans la plaine entre Vaïssac et Nègrepelisse.
Elle transforme la maison de maître nommée « métairie du Granouillat » sur le plan cadastral de 1809 en un véritable château inspiré de l'architecture de villégiature, dans le goût néoclassique. Elle fait appel à l'architecte montalbanais Germain Olivier, tout juste diplômé. Le château de Longues Aygues est l'une de ses premières réalisations. Un exceptionnel fonds d'archives contenant plusieurs centaines de dessins sur calques sont conservés aux Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Plusieurs correspondances et devis d'artisans (peintre décorateur, staffeur, menuisier, etc.) sont également conservés. Henriette Vaïsse-Cibiel orchestre les travaux du château de Longues-Aygues entre 1904 et 1910. L'achèvement des travaux coïncide avec le mariage de sa fille, Marguerite (le 7 juin 1910).
Le château conserve l'essentiel de ses dispositions et de son décor d'origine. Au centre de la façade principale (orientée à l'est) était adossée d'une verrière sphérique coiffée d'une coupole en verre et fer. Cet ancien jardin d'hiver, jadis trait d'union entre le parc et le château, a disparu dans les années 1960. Il demeure perceptible sur des photographies anciennes ainsi que sur les dessins de Germain Olivier. Au centre de la marquise, apparaissaient les initiales « V C » (Vaïsse-Cibiel). La verrière du jardin d'hiver a été remplacée dans les années 1960 par un sas d'entrée couvert en terrasse, prolongé d'un auvent et d'un perron en béton.
Le parc s'étend aujourd'hui sur six hectares mais il était beaucoup plus vaste à l'origine. Les communs situés au sud du château (écurie, chai, bucher, orangerie, etc.) sont également construits et documentés au début du 20e siècle.
En 1962, André Marie achète le château et une partie du parc pour y installer le premier établissement de postcure psychiatrique de France, ouvert en juillet 1964. Entre 1967 et 1968 une aile est ajoutée, respectant le style du château. En 1997, une nouvelle extension est réalisée ; une piscine et une salle de sport sont ajoutées.