Dossier d’œuvre architecture IA82110301 | Réalisé par
  • inventaire topographique
château de Longues-Aygues actuellement établissement médical
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Pays Midi-Quercy
  • (c) Conseil départemental de Tarn-et-Garonne
  • (c) Inventaire général Région Midi-Pyrénées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Midi-Quercy
  • Commune Nègrepelisse
  • Lieu-dit Granouillat
  • Adresse 1155 route de Vaïssac
  • Cadastre 1809 D 43  ; 2003 ZL 178, 179
  • Dénominations
    château
  • Destinations
    établissement médical
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, portail, parc, pont

Henriette Vaïsse-Cibiel (1867-1948) née Mignard, est issue de la bourgeoisie toulousaine et montalbanaise. En 1891, elle a 24 ans quand son mari, Joseph Vaïsse-Cibiel (1859-1891), avocat et conseiller général de Monclar-de-Quercy, décède. Sur le portail d'entrée, les initiales ""J V"" dans un cercle en fer forgé renvoient vraisemblablement au défunt mari. Henriette Vaïsse-Cibiel hérite du vaste domaine familial situé dans la plaine entre Vaïssac et Nègrepelisse.

Elle transforme la maison de maître nommée « métairie du Granouillat » sur le plan cadastral de 1809 en un véritable château inspiré de l'architecture de villégiature, dans le goût néoclassique. Elle fait appel à l'architecte montalbanais Germain Olivier, tout juste diplômé. Le château de Longues Aygues est l'une de ses premières réalisations. Un exceptionnel fonds d'archives contenant plusieurs centaines de dessins sur calques sont conservés aux Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Plusieurs correspondances et devis d'artisans (peintre décorateur, staffeur, menuisier, etc.) sont également conservés. Henriette Vaïsse-Cibiel orchestre les travaux du château de Longues-Aygues entre 1904 et 1910. L'achèvement des travaux coïncide avec le mariage de sa fille, Marguerite (le 7 juin 1910).

Le château conserve l'essentiel de ses dispositions et de son décor d'origine. Au centre de la façade principale (orientée à l'est) était adossée d'une verrière sphérique coiffée d'une coupole en verre et fer. Cet ancien jardin d'hiver, jadis trait d'union entre le parc et le château, a disparu dans les années 1960. Il demeure perceptible sur des photographies anciennes ainsi que sur les dessins de Germain Olivier. Au centre de la marquise, apparaissaient les initiales « V C » (Vaïsse-Cibiel). La verrière du jardin d'hiver a été remplacée dans les années 1960 par un sas d'entrée couvert en terrasse, prolongé d'un auvent et d'un perron en béton.

Le parc s'étend aujourd'hui sur six hectares mais il était beaucoup plus vaste à l'origine. Les communs situés au sud du château (écurie, chai, bucher, orangerie, etc.) sont également construits et documentés au début du 20e siècle.

En 1962, André Marie achète le château et une partie du parc pour y installer le premier établissement de postcure psychiatrique de France, ouvert en juillet 1964. Entre 1967 et 1968 une aile est ajoutée, respectant le style du château. En 1997, une nouvelle extension est réalisée ; une piscine et une salle de sport sont ajoutées.

Le château fait face au parc traversé par le ruisseau de Longues Aygues qui donne son nom à la propriété. Le château présente un corps central à trois niveaux encadré par deux tours carrées couvertes en pavillon et flanqué de part et d'autre de deux ailes en exèdre à un seul niveau, couvertes de terrasses. Le décor des façades joue sur la polychromie des matériaux : emploi de la brique pour les chaînages et les encadrements de baies, frises, tuiles et balustres en terre cuite vernissée, frise en sgraffite sur les deux tours, épis de faîtage en zinc. Les ouvertures ont des formes et des dimensions différentes (à plate-bande et en anse de panier en rez-de-chaussée et en plein-cintre à l'étage).

A l'intérieur, la composition symétrique place le grand escalier en position centrale. Les pièces en enfilades proposent de part et d'autre une perspective visuelle entre les deux ailes basses qui abritent la salle à manger au sud et le salon au nord. Ces deux pièces de réception sont les plus vastes. Elles sont largement éclairées par de larges fenêtres en anse de panier d'inspiration Art Nouveau. La distribution intérieure a été conservée, hormis dans la partie sud du rez-de-chaussée (ancienne bibliothèque, billard, etc.) où les espaces ont été recloisonnés pour répondre aux fonctions médicales de l'établissement. La majorité des pièces du rez-de-chaussée ainsi que la chambre d'Henriette Vaïsse-Cibiel à l'étage, a conservé ses volumes, ses décors et une partie de son mobilier, comme l'attestent des photographies anciennes (plaques stéréoscopiques conservées aux Archives départementales). Le château est doté d'un confort moderne pour l'époque, chauffage central, distribution en eau, électricité, stores roulants, téléphone, etc.

Derrière le corps de bâtiment central, à l'ouest, l'adjonction des années 1967-1968 comprend un étage avec des ouvertures à plate-bande et un comble ponctué d'oculi aveugles.

Le parc de composition classique est planté d'essences courantes (cèdres, tilleuls). Face au château, un pont mène à une grande allée de tilleuls. Cette allée compte deux contre-allées avec un tapis vert central bordé de topiaires. Le pont dessiné par Germain Olivier présente une structure en béton armé Hennebique, novatrice pour l'époque (1906). À l'est du parc se trouve un terrain de tennis, présent dès l'origine.

  • Murs
    • brique
    • enduit
  • Toits
    zinc en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit en pavillon
  • Techniques
    • sculpture
    • décor stuqué
    • vitrail
    • menuiserie
    • peinture
  • Représentations
    • cartouche
    • guirlande
    • volute
    • armoiries
    • feuillage
    • fleur
    • balustre
    • dauphin
    • laurier
    • iris
    • ruban
    • lion
    • trophée
    • médaillon
    • masque
    • cartouche
    • pilastre
    • balustre
    • carquois
    • arc
    • flèche
    • couronne
    • ove
    • grecque
    • rosette
    • bouquet
    • postes
    • rai de coeur
    • rinceau
    • bélier
    • coquille
  • Précision représentations

    Les élévations sont richement ornées. La façade est marquée par un contraste de matériaux et une riche polychromie. La brique est utilisée pour le soubassement, les chaînages et les encadrements des fenêtres. La pierre pour les agrafes des fenêtres, les balcons, les consoles de la corniche, et la balustrade. Les épis de faîtages et les guirlandes sommitales sur les rives de toit sont en zinc ainsi que les descentes de gouttière se terminant par des têtes de dauphin. Les frises à motifs végétaux sont en terre cuite vernissée (tore de laurier, tore d'iris). La frise de sgraffite (faîte par Ledoux) représente un décor de trophées champêtres, de guirlandes et de médaillons.

    Sur la tour nord, dans un cartouche orné de noeuds de ruban et de guirlandes figure des armoiries. Armoiries non identifiées : lion passant, au chef chargé de trois trèfles.

    L'intérieur porte un important décor en plâtre (hall, vestibules, salle à manger, salon, cage d'escalier, chambres). La technique du staff a été identifiée sur plusieurs éléments (corps de moulures des corniches du hall, cheminées, etc.) mais d'autres éléments semblent être en stuc. La décoration est confiée au sculpteur staffeur toulousain Fourès et au célèbre peintre décorateur, Eugène Gardy (1856 -1933), qui au début du 20e siècle travaillent de concert. L'ensemble des pièces du rez-de-chaussée est marqueté.

    Le hall conserve un décor dans le goût du début du 18e siècle (boiseries, pilastres peints en faux marbre). La corniche et le plafond est orné de frises à motifs végétaux, de denticules et d'oves et dards. Les baies sont surmontées de cartouches. Les deux toiles peintes figurant des scènes de chasse sont peut-être l'oeuvre du peintre Eugène Gardy. Les portes sont réalisées par le menuisier Naudy.

    Le vestibule de la salle à manger est décoré de colonnes, mais aussi de larges corniches à décor d'oves et dards, plafond mouluré, etc.

    La salle à manger comporte un luxueux décor. Elle est éclairée par de larges fenêtres en anse de panier dont l'encadrement est sculpté de grecques, lauriers, rosettes surmontées de masques dans un cartouche. Les vitraux de part et d'autre de la cheminée sont ornés de bouquets et de guirlandes de fleurs. En partie basse les murs sont ornés d'un lambris et en partie haute d'une large frise formée de médaillons peints en faux marbre, de guirlandes et de noeuds de rubans. Au-dessus se trouve une corniche à décor d'oves et dards, de postes et de rais de coeur. Le plafond à voussure porte un décor géométrique complexe orné de rosettes en stuc. Le lustre central est conservé.

    Le salon, similaire en plan à la salle à manger, possède un décor différent mais toujours dans le goût néoclassique. La partie haute est ornée d'une frise de bas-reliefs en stuc alternant avec des triglyphes. Les motifs sont des putti dans des scènes champêtres (certains sont des copies de ceux réalisés par Augustin Pajou à l'hôtel de la chancellerie d'Orléans) largement diffusés au début du 20e siècle). La cheminée de marbre est sculptée de têtes de béliers et de rinceaux. Le plafond à voussure reçoit un important décor stuqué (rinceaux, tore de lauriers, etc.).

    La cage d'escalier est probablement l'oeuvre du menuisier Simon Naudy ou du charpentier menuisier Rouché, mentionnés dans le cahier de comptes de Germain Olivier. Le cul-de-lampe central qui supporte la coursière en saillie est une sculpture qui figure trois putti dans des nuages et des fleurs, qui tiennent chacun un oiseau du bout des doigts. Inséré dans un plafond à caissons, le vitrail de forme carrée est peint dans des tons pastels de gris, or et orangé. L'architecte Germain Olivier en a esquissé les premiers dessins, le maître-verrier Georges Néret l'a vraisemblablement réalisé.

    La chambre d'Henriette Vaïsse-Cibiel à l'étage présente un décor stuqué omniprésent sur les lambris bas, les portes, la large corniche et au-dessus de la cheminée de marbre. L'abondance de courbes et de motifs de coquilles, feuillages, guirlandes de fleurs ou trophées champêtres puise son inspiration dans la nature. Ce goût pour le style Louis XV caractérisé par une recherche d'intimité et de confort convient parfaitement à l'ambiance de cette chambre. Le dessus-de-porte est peint dans l'esprit de Boucher. Il est signé Gardy 1907 puis par-dessus Glany 1908.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU PLU Nègrepelisse
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER
  • VALID
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230503_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 2019/10/30
  • Précisions sur la protection

    château et parc inscrits en totalité à l'exclusion des extensions et des aménagements sportifs contemporains, le 30/10/2019

  • Référence MH

Remarquable château du début du 20e siècle, une des premières oeuvres de l'architecte Germain Olivier.

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Documents d'archives

  • Photographie conservée in situ, au château de Longues-Aygues.

    collection particulière
  • Plaques de verre stéréoscopiques et diverses photographies.

    AD Tarn-et-Garonne : 1 NUM 151
  • Fonds Olivier, Château de Longues Aygues : correspondances, calques, dessins, devis, etc. (environ 500 documents).

    AD Tarn-et-Garonne : 11 J 355-346
  • Fonds Olivier, Château de Longues Aygues : Cahiers de comptes de Germain Olivier.

    AD Tarn-et-Garonne : 11 J 355-499
  • Archiwebture : maison d'habitation de M. Vaïsse, Nègrepelisse, Tarn-et-Garonne : salle de bains, cuisine, 1904-1906. Pont et intervention n.id. pour M. Vaïsse, Montauban, Tarn-et-Garonne, 1906.

Bibliographie

  • Aubaret Claire, Dossier de protection du château de Longues-Aygues, Drac Occitanie, CRMH, 2019.

    DRAC, Occitanie
  • Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Tarn-et-Garonne, Procès-verbaux des séances, séance du 4 juin 1913, Président de séance M. le chanoine Pottier, 1913, tome 42, pp. 196-197.

    AD Tarn-et-Garonne
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2005, 2021
(c) Pays Midi-Quercy
(c) Conseil départemental de Tarn-et-Garonne
(c) Inventaire général Région Occitanie