Ce tombeau construit vers 1921 était destiné à accueillir la dépouille de Alice, Jeanne, Victoire Loiseau alias Daniel Lesueur, femme de lettres (Batignolles-Monceau 1854-Paris1921), seconde femme d'Henry Lapauze, conservateur du Palais des Beaux-Arts de Paris et célèbre critique d'art (Montauban 1867 - Paris 1925). Daniel-Lesueur étant morte à Paris puis inhumée au cimetière Montparnasse, Henry Lapauze envisage de transférer le corps de son épouse dans le cimetière de Montauban. Dans ce but, il commande une stèle au sculpteur Jean Boucher qui devra prendre place sur le futur tombeau. D'après les recherches de Mathilde Huet, historienne de l'art, le projet de déplacement du corps de Jeanne Loiseau au début des années 1920, semble avoir posé des difficultés en raison de l'hostilité de la bourgeoisie montalbanaise et des problèmes de santé d'Henry Lapauze qui décède en 1925. Le corps de Daniel-Lesueur ne sera jamais transféré et restera alors dans la concession du cimetière Montparnasse.
L'œuvre commandée à Jean Boucher n'a, quant à elle, jamais été posée sur le tombeau de Montauban. En 1933, la fille et héritière d'Henry Lapauze (issue de son premier mariage), expatriée en Italie, propose au musée Ingres de Montauban, le don de la stèle qui devait "commémorer le souvenir de Daniel Lesueur". La stèle est alors installée par la municipalité dans le Jardin de Plantes de Montauban.
Il est important de signaler que la concession de Montparnasse n'ayant pas été renouvelée à la fin de l'année 2006, les restes de Daniel-Lesueur ont été transférés dans un ossuaire au Père-Lachaise (2007). Le "cénotaphe" de Montauban et le Jardin des Plantes de cette même ville sont donc aujourd'hui, les derniers lieux commémorant le souvenir de cette remarquable femme de lettres.
Daniel-Lesueur s'est faite connaitre par ses nombreux genres littéraires : poésie, roman, contes et nouvelles, metteure en scène, philantrope. C'était également une journaliste critique d'art (Le Figaro, l'Indépendance belge, le Temps) mais aussi une journaliste féministe (pour le journal La Fronde). Elle fut également membre du jury Femina-Vie Heureuse dès sa création. Daniel-Lesueur a remporté également de nombreux prix littéraires décernés par l'Académie Française.