• inventaire topographique
tombeau de Manuel Azana
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montauban centre - Montauban 1
  • Commune Montauban
  • Adresse 3 rue de l' Egalité
  • Cadastre 2010 AE 141
  • Dénominations
    tombeau
  • Précision dénomination
    de Manuel Azana

Manuel Azaña, président de la IIe République espagnole, est décédé en exil à Montauban et inhumé le 5 novembre 1940 dans le cimetière municipal de Montauban. Le 27 octobre 2008, à l'initiative de l'association "Présence de Manuel Azaña", en présence de personnalités françaises et espagnoles, de réfugiés et d'enfants de réfugiés espagnols, d'élus et de représentants de l'Etat, la stèle sculptée par Christian André-Alquier et située sur la tombe de l'ancien président de la IIe République espagnole a été officiellement inaugurée.

Manuel Azaña Diaz est né le 10 janvier 1880 à Alcalá de Henares, ville espagnole située près de la capitale Madrid. Son père a été maire. Après des études en droit, il fréquente l'Ateneo, cercle d'intellectuels espagnols, et en devient secrétaire en 1913. Il est, pendant la Première Guerre mondiale, un de chefs de file des partisans des Alliés, les aliadófilos. Puis, en 1922, il devient le directeur du journal España, hebdomadaire d'opposition à la dictature de Miguel Primo de Rivera. En octobre 1931, chef du Conseil et ministre de la Guerre sous la présidence de Niceto Alcalá Zamoral, il s'engage dans des réformes ambitieuses (laïcité, éducation, réformes agraires, institutionnelles...) suivant en cela l'influence française de la IIIe République. L'échec aux élections de 1933 ne lui permet pas d'achever ces réformes. Mais il revient au pouvoir deux ans plus tard, chef du gouvernement puis élu président de la République espagnole. Le 17 juillet 1936, un soulèvement militaire dirigé par Francisco Franco débute à Melilla, enclave espagnole au Maroc. L'Espagne sombre alors dans la guerre civile. Manuel Azaña quitte son pays le 4 février 1939 peu avant la chute de la Catalogne. Il démissionne de la présidence peu après, en France. Il est hébergé en Savoie puis au Pyla sur la côte atlantique. Homme politique, il est surtout un intellectuel engagé, brillant écrivain - il reçoit le Prix national de Littérature en 1926 - à l'ouvre abondante. L'invasion allemande en France l'oblige alors à se réfugier à Montauban. Il décède à l'Hôtel du Midi le 3 novembre et est inhumé le 5 novembre 1940 au cimetière de cette ville. Son souvenir sombre dans l'oubli jusqu'en 2004. Depuis cette date, l'association Arkheia puis l'association "Présence de Manuel Azana" organisent des journées annuelles dédiées à la mémoire de l'ancien président espagnol. La tombe de Manuel Azaña a été réhabilitée à l'occasion des journées d'octobre 2008, une sculpture de Christian André-Alquier ayant été alors érigée sur cet édifice. Cet artiste, montalbanais, est aussi le fondateur de l'espace Bourdelle, du nom du célèbre sculpteur originaire de Montauban.

Le tombeau de Manuel Azaña est situé entre deux imposants caveaux, dans la section numéro 7 du cimetière municipal de Montauban (Tarn-et-Garonne). L'ensemble est de plan rectangulaire horizontal. Entouré d'un muret en pierres taillées, bouchardées et polies aux angles, présentant en façade deux potelets de plan carré et, sur la gauche, un mât en fer de couleur blanche, le tombeau est constitué d'un soubassement recouvert de dalles de pierre sur lesquelles repose la pierre tombale. Cette dernière, de plan rectangulaire horizontal, en granite noir et blanc est composée de deux pierres l'une sur l'autre. Celle située au-dessus, de dimensions inférieures à la première, porte, collées, les inscriptions suivantes "MANUEL AZAÑA / 1880 - 1..0", les derniers chiffres ayant disparu. A l'arrière, entre les pierres tombales et le muret, une sculpture en pierre (dimensions : h = 180, la = 65, pr = 13) est taillée et partiellement polie. Sa partie supérieure est ouverte en forme de V à l'intérieur de laquelle sont situés des verres symbolisant les larmes. Le côté droit de la sculpture est gravé de la signature de son auteur. Fixée sur la pierre de mur situé à l'arrière, à droite de la sculpture, une plaque en bronze est gravée des inscriptions suivantes "La Déchirure / . de larme et de sang / pour que vive la République / . de lágrima y de sangre / para que viva la Répública" puis "Christian André-Acquier / Montaban - 25 10 2008" avec la signature de ce sculpteur. Devant la pierre tombale, une plaque en pierre (dimensions : h = 2, la = 73, pr = 36) comporte les inscriptions gravées peintes en rouge ""Manuel AZANA / PRESIDENTE DE LA IIa REPÚBLICA ESPAÑOLA DE 1936 A 1939 / NACIDO EN ALCALÁ DE HENARES EL 10 DE ENERO DE 1880 / EXILADO EN FRANCIA EL 5 FEBRERO DE 1939 / REFUGIADO EN MONTAUBAN EL 1° DE JULIO DE 1940 / Y MUERTO EL 3 DE NOVIEMBRE DE 1940. SU ÚLTIMA PALABRA / A SUS COMPATRIOTAS EN GUERRA FUERON : / PAZ, PIEDAD, PERDÓN / PAIX, PITIE, PARDON.

  • Murs
    • granite
    • grès
    • pierre
    • verre
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • larme
  • Précision représentations

    Les larmes en verre incrustées dans l'ouverture de la pierre - cette ouverture symbolise la déchirure et la tragédie du peuple espagnol - sont les larmes et le sang versés lors de la guerre civile et sous la dictature de Franco.

  • Précision dimensions

    h = 245, la = 196, pr = 380

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
    propriété d'une association
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Archives privées, Dépêche du Midi : années 2000

Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2010