• dossier ponctuel
Eglise Saint-Pierre de Rosèdes
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn
  • Commune Graulhet
  • Lieu-dit
  • Adresse Chemin de Saint-Pierre de Rozède
  • Cadastre 1811 A1 293 à 295  ; 2023 ZB1 2

Jean Lautier signale l'existence d'un site gallo-romain en raison de la découverte fortuite de tegulae. Cela explique peut être la fondation de la chapelle Saint-Pierre qui pourrait être ancienne. Le chevet présente toutes les caractéristiques de l'architecture romane et l'aspect fortifié de l'édifice souligné par Victor Allègre invitent à penser que l'église a dû servir de point de refuge à une petite communauté dont on ne sait rien. Il est très vraisemblable, comme le souligne Christel Martinez (op. cit. p. 80), que la chapelle fut à l'origine celle d'un ancien château et il semblerait qu'elle ait appartenu à l'abbaye de Candeil (Archives départementales du Tarn, H 38).

Les recherches menées vers 1920 par l'abbé Thomas (Histoire religieuse de Graulhet) nous apprennent que Saint-Pierre de Rosèdes est une église annexe de Saint-Georges de Busque mais qu'elle dépend de l'archiprêtré de Graulhet. Il cite le nom de Sicard Coste comme desservant pour 1275 mais n'en mentionne pas d'autre avant le milieu du 16e siècle.

Les revenus liés au service de Rosèdes semblent assez importants. Ils sont estimés à 120 livres dans le Pouillé de 1516. En 1550, le service est confié à un vicaire : Bernard Rudelle, à qui le titulaire, non résident : Antoine de Puymiralh, laisse la jouissance "de la chambre haute où est la cheminée". Il est donc certain qu'à l'église est associée une maison prieurale aujourd'hui disparue. Il est question, dans une délibération plus tardive, du mur d'un chai. Le plan cadastral de 1811 confirme la présence d'une construction adjacente. Des traces d'arrachement visibles sur le côté sud de la nef et sur l'élévation occidentale attestent sa disparition.

Si l'on en croit les travaux de l'abbé Thomas, les curés de la seconde moitié du 16e siècle ne résident pas à Rosèdes. Ils se contentent d'en tirer les revenus ou de les échanger contre des bénéfices plus prestigieux. Ainsi, Jacques Stène échange en 1595 son bénéfice de Rosèdes contre la cure de Fauch et une place de prébendier au chapitre de Sainte-Cécile d'Albi. En 1673, Alphonse Bone échange la rectorie contre une stalle de chanoine à la collégiale Saint-Salvy d'Albi, se réservant une pension de 260 livres sur le bénéfice de Rosèdes.

L'église figure sur la carte du diocèse d'Albi dressée en 1641 par Melchior Tavernier. En 1674, Catherine Cailhol lui lègue par voie testamentaire "chasuble, étole et manipule de Brocard damassé garni de soie cramoisine et un devant d'autel de toile peinte". Le culte est encore pratiqué au 18e siècle comme en témoigne une plainte des habitants de Busque déposée devant le notaire Bonsirven le 15 septembre 1724. Les paroissiens déplorent que le curé Jean Calvel ne célèbre plus alternativement la messe dans les deux églises. Ils demandent même au sénéchal de Carcassonne de contraindre le prêtre à ses devoirs en saisissant ses revenus temporels.

De toute évidence, le chevet a fait l'objet d'une reconstruction comme en témoigne une rupture de l'appareil sur la partie nord. Une pierre du mur porte la date 1743. Elle correspond peut-être à cette campagne de restauration ou à la date de construction du clocher mur en brique. C'est à cette époque que l'église est agrandie. De la seconde moitié du 18e siècle datent le tableau et le tabernacle du maître-autel.

A la Révolution, les biens de la cure de Saint-Pierre sont estimés à 1320 livres. Après le Concordat de 1801, Rosèdes perd le titre de succursale au bénéfice de l'église Saint-Georges de Busque. La Semaine Religieuse du mois d'août 1934 fait état de réparations votées par le conseil municipal. Quelques offices sont célébrés à Rosèdes jusqu'au début des années 1950. L'église est aujourd'hui désaffectée, certainement épargnée des destructions et des remaniements urbains par son éloignement du centre-ville. Le cimetière est toujours en activité.

Une bonne partie de l'église est médiévale (partie inférieure des murs). Cependant l'ensemble a tout de même fait l'objet d'une importante campagne de reconstruction à l'époque moderne. 

On trouve dans les sources plusieurs variantes dans sa dénomination, Saint-Pierre-de-Rousède, Saint-Pierre-de-Rosèdes, Saint-Pierre-de-Rozèdes jusqu'à Saint-Pierre-de-Rozède, la plus utilisée aujourd’hui.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 18e siècle

L'église Saint-Pierre de Rozède se situe sur un éperon rocheux surplombant le Dadou et s'accompagne d'un cimetière à l'ouest. Elle est constituée de deux parties : le chœur et l'abside voûtée en cul de four, qui sont les éléments les plus anciens et la nef rajoutée plus tardivement.

Le bâtiment est assez simple, construit en moellons de calcaire simplement équarris et noyés dans un mortier de chaux pour la nef et des pierres plus soigneusement taillées pour le chevet attestant deux époques de construction distinctes. On remarque que la partie orientale, correspondant à la partie romane, est la seule qui soit contrebutée. C'est aussi la seule partie voûtée de l'église ; les contreforts les plus puissants soutenant le clocher mur construit en briques.

L'élévation nord est aveugle, on observe toutefois les traces d'ouvertures aujourd'hui murées Au rez-de-chaussée, une porte rectangulaire et à l'étage une baie cintrée visiblement plus ancienne. Les vestiges d'un enduit sont visibles.

L'abside présente un ressaut chanfreiné à mi hauteur à l'image de plusieurs églises de la région. Elle disposait d'une baie étroites à linteau monolithe qui a été fermée. Une baie identique, dont le linteau a disparu mais dont on devine le départ, éclaire la travée de chœur au sud.

Ces éléments, associés à des reprises de maçonnerie confirment que le chevet a sans doute fait l'objet d'un important remaniement au moment de la reconstruction de l'église. On remarque par ailleurs que la maçonnerie de l'abside vient s'appuyer sur le contrefort et non l'inverse. Enfin, plusieurs contreforts sont ruinés en partie haute : ce qui corrobore l'hypothèse d'une importante campagne de travaux à l'époque moderne.

Le clocher-mur est fait de brique, tout comme la voute de l'abside qui semble donc avoir été reconstruite. Il dispose de deux baies surbaissées, d'une seule cloche (au nord) et se termine par un pignon trapézoïdal couronné d'une croix en fer forgé avec deux petits pignons latéraux

L'entrée de l'église est placée au sud. Elle se fait par une porte cintrée. Un couvercle de sarcophage est remployé en guise de seuil. A proximité, on remarque la présence d'un ancien cadran solaire. Un enduit à la terre recouvre partiellement l'élévation de la nef percée d'une fenêtre cintrée dont l'encadrement est alternativement fait de pierres et de briques. Cette ouverture interrompt une bande d'enduit plus lisse sur laquelle aurait pu être peinte une litre funéraire.

L'élévation occidentale porte les traces d'arrachement d'un bâtiment adjacent. Une baie rectangulaire obturée à l'étage semble correspondre à l'ouverture cintrée encore visible à l'intérieur de la nef sans que l'on puisse trouver d'explication logique. Il ne pouvait y avoir deux accès à l'église en partie haute et l'ouverture correspondant à la baie cintrée obstruée au nord est clairement apparente au-dessus des fonts baptismaux.

On descend dans la nef dont le sol est couvert de dalles de briques par deux marches. La nef est couverte d'une charpente avec un plafond, placé à 6 m. de haut, en très mauvais état. La maçonnerie très simple est recouverte d'un enduit de chaux assez épais. On remarque un désépaississement des murs sur les élévations nord, sud et ouest qui pourrait correspondre à la campagne de travaux de reconstruction.

Dans l'angle nord-ouest prend place l'armoire abritant les fonts baptismaux ; contre l'élévation sud, près de l'entrée, le bénitier repose sur une base sculpté de congés datable de la fin du Moyen Âge.

A l'est, la nef prend appui sur l'épais mur de pierre soutenant le clocher. L'ouverture cintrée qui la sépare du chœur est très probablement l'ancien portail de la chapelle romane. Son chanfrein semble avoir été bûché. Au revers de cette arcade, on remarque une pierre en saillie destinée originellement à empêcher le dégondage de la porte. La voûte plein cintre de l'avant-choeur repose sur des corniches simplement épannelées qui ne sont pas situées au même niveau. On remarque dans le mur sud le percement d'un conduit de cheminée attestant la présence d'un chauffage à une époque encore récente.

Une table de communion en bois et un double emmarchement séparent cet espace de la travée de chœur de l'abside. Là, l'imposte disparait. La voûte cintrée prend directement appui sur les murs. Un placard a été aménagé dans l'élévation sud, sous la fenêtre, à l'intérieur de l'ébrasement de la baie qui se prolonge jusqu'au sol. Un arc doubleau à double rouleau fait la transition avec le cul-de-four de l'abside.

  • Murs
    • pierre pierre de taille enduit partiel
    • pierre moellon enduit partiel
    • brique
  • Toits
    tuile
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
    • voûte en berceau
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Typologies
    clocher mur
  • État de conservation
    mauvais état
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Des traces de peintures murales ocres/rouges sont encore visibles dans l'abside.

  • Mesures
    • la : 7,9 m
    • l : 20 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections

Documents d'archives

Bibliographie

  • Allègre, V. (1954). Les richesses médiévales du Tarn. Art gothique. Imprimerie régionale. Toulouse. 405 pages.

  • Dactylogramme de l'abbé Thomas, curé de Montdragon, vers 1923, conservé à la Bibliothèque des archives du Tarn et à la mairie de Graulhet.

  • Mémoire de Master recherche 2, sous la direction de Nelly Pousthomis, Histoire de l'art. Toulouse 2. 2008 2 volumes

    Bibliothèque d'études méridionales : TU 2718a
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023