Dossier d’œuvre architecture IA81030039 | Réalisé par
  • inventaire topographique
église paroissiale Saint-Sulpice
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Tarn-Agout
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn-Agoût - Les portes du Tarn
  • Commune Saint-Sulpice
  • Adresse place de l' Eglise
  • Cadastre 1825 B 134  ; 2016 B 233
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Sulpice

L'église est placée depuis le 16e siècle sous le vocable de Saint-Sulpice, évêque de Bourges du 7e siècle, elle était auparavant appelée Notre-Dame ou Notre-Dame de Saint-Sulpice (Laurens, p. 107-108). La ville de Saint-Sulpice est fondée au 13e siècle par Sicard Alaman sur le modèle des bastides. Traditionnellement, les bastides accueillent en son centre la place du marché or à Saint-Sulpice, l'église est élevée à cet emplacement (Laurens, p. 107). Une ancienne église était placée en dehors des fortifications sur le Plô de Fontpeyre, au sud de l'église actuelle (Cabié, p. 55). En pleine guerre de Cent Ans, la cité préfère établir une nouvelle église à l'abri des remparts. L'église dotée d'un clocher monumental avec tours et mâchicoulis devient l'ultime défense de la ville en cas d'incursion (Cabié, p. 55).

L'église est construite au gré des dons et legs des habitants durant deux siècles, du milieu du 14e au milieu du 16e siècle (Laurens, p. 138). Les dons et legs par testament permettent de retracer les différentes phases de construction car chaque financement est attribué à une réalisation particulière. Laurens mentionne précisément ces documents dans sa monographie de la ville de Saint-Sulpice publiée en 1893.£La construction de la nef débute dès le 3e quart du 14e siècle (dons de 1365 et 1367, Laurens, p. 138). Le chevet est commencé dès 1415 par un maçon toulousain Bernard du Solier puis est continué par Guillaume de Malhoc pour être achevé par le charpentier Candet (Laurens, p. 138).

Le clocher est construit indépendamment de la nef à la fin du 14e siècle à l'initiative de Gaston Fébus, seigneur de Saint-Sulpice mais son achèvement est interrompu à la mort de ce dernier. Le nouveau seigneur, le duc de Berry, modifie le projet du clocher ; il autorise la construction d'un clocher-arcade moins haut que celui projeté afin qu'il ne dépasse pas la hauteur du château de Saint-Sulpice (Laurens, p. 228). Cependant, le clocher est augmenté durant la première moitié du 15e siècle grâce aux nouveaux dons et legs des habitants (Laurens, p. 229) ; deux imposantes tours et trois flèches polygonales viennent s'ajouter à la façade. Le clocher arbore aujourd'hui deux styles différents car il a conservé ses arcades de la première construction de la fin du 14e siècle. Malheureusement, il est le seul vestige médiéval encore présent de l'église qui est rebâtie à la fin du 19e siècle.

En mars 1884, la commune lance des travaux de réparations et d'harmonisation des chapelles de l'église exécutés par l'entrepreneur Pierre Rouayse sous la direction de l'architecte toulousain Gabriel Bréfeil (A.D. Tarn : 2 O 271/2). La taille des chapelles est uniformisée et les murs en mauvais état sont reconstruits. Malheureusement, des problèmes structurels provoquent l'effondrement de la voûte de l'église le 6 juillet 1884. Les travaux de Bréfeil et Rouayse sont directement mis en cause dans la catastrophe (Mahoux, p. 202-203). Excepté le clocher qui est structurellement indépendant de la nef, l'église doit être entièrement reconstruite. Les travaux sont réalisés entre 1886 et 1888 par l'entrepreneur Ulysse Bertrand dirigé par l'architecte départemental Hess (A.D. Tarn : 2 O 271/2). La commune et la fabrique de la paroisse financent conjointement la reconstruction. Des emprunts et une imposition extraordinaire sont nécessaires mais insuffisants pour subvenir aux dépenses des travaux (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le plus beau trésor de l'église est alors cédé au musée de Cluny contre une subvention : un triptyque en ivoire daté du 14e siècle (Mahoux, p. 204 ; A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le maître-autel et la chaire sont commandés aux ateliers Virebent de Launaguet (Mahoux, p. 205), l'église peut alors accueillir sa première messe dès le 1er avril 1888. Quelques années plus tard, la partie occidentale de l'église entre à son tour en travaux sous la direction l'architecte toulousain Joseph Thillet. La tribune et le portail d'entrée sont réalisés en 1894 par l'entrepreneur Marcelin Reilhes (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le grand orgue de la maison Théodore Puget est installé dès 1896 (Mahoux, p. 205). La même année, l'entrepreneur Emile Calvet commence la restauration du clocher. Il fait appel au sculpteur Dedieu pour la réalisation de sculpture en pierre de taille : la clef aux armes de Gaston Fébus pour le portail ainsi que huit corbeaux représentants des personnages de la Bible (A.D. Tarn : 2 O 271/2). L'architecte intervient également sur les flèches du clocher ; deux des trois flèches sont reconstruites, la flèche centrale est conservée mais ses mâchicoulis sont refaits (A.D. Tarn : 2 O 271/2). L'horloge placée sur la tour nord est remplacée en 1922 par un modèle provenant de la Maison Odobey Cadet (A.D. Tarn : 2 O 271/2).

Le choeur est éclairé par des vitraux installés en 1886-1886 par M. Châlons, peintre-verrier à Toulouse (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Les archives ne mentionnent aucun autre peintre-verrier excepté Châlons, laissant supposer que ce dernier soit l'auteur de l'intégralité des vitraux de l'église. Le vitrail central du choeur porte les noms du curé Thiéry et du maire Picard ainsi que les armoiries de la ville, celles du pape Léon XIII et celles de l'archevêque d'Albi Jean-Emile Fonteneau. Ces noms et armoiries n'indiquent pas un financement personnel mais une liberté prise par le maire et le curé de l'époque. Cette liberté est vivement critiquée par la municipalité suivante (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le vitrail de la première chapelle sud est lui postérieur, il est signé A. Ouillac et daté de 1938.

Enfin, le choeur et les chapelles attenantes sont recouverts de peintures murales réalisées après la seconde guerre mondiale. Les peintures du choeur suivent un même programme iconographique représentant trois sacrements. Elles sont signées André Poudens et datées de 1947 et 1948. De gauche à droite figurent le Baptême peint en mai 1948, l'Eucharistie en 1947 et la Confirmation en février 1948. Les peintures de la chapelle de gauche sont peintes par M. André en 1949 et représentent la vie de Saint-Sulpice, patron de l'église. La seconde chapelle est dédiée à Sainte-Cécile, patronne du diocèse d'Albi, les peintures portent la signature de F. Soulier et la date de 7 novembre 1949. Deux autres noms figurent sur cette peinture (N. Crassous, R. Faure).

L'église est construite en brique selon un plan allongé composé d'une nef flanquée de chapelles latérales et d'un chevet polygonal augmenté de chapelles rayonnantes.

Le massif occidental, haut de 40 mètres, est considéré comme le clocher-mur le plus haut du Tarn. Il se compose d'une façade monumentale flanquée de deux tours accolées. En partie basse, le clocher est ouvert par un portail agrémenté de quatre voussures de briques reposant sur des chapiteaux en pierre de taille. La clef de la voussure extérieure est sculptée aux armes de du comte de Foix, Gaston Fébus, à l'initiative du clocher. Placée à mi-hauteur, une série d'arcatures aveugles détermine la hauteur du clocher voulu par le duc de Berry. Elles reposent sur des corbeaux sculptés en pierre de taille représentant des personnages de la Bible. La partie supérieure de la façade comporte un registre de faux-mâchicoulis surmonté de quatre baies campanaires. Un second registre de faux-mâchicoulis couronne la façade et les deux tours. Trois flèches polygonales surmontent le clocher, elles sont aussi décorées de faux mâchicoulis. Les tours et les décors de mâchicoulis renforcent l'aspect défensif de l'église souhaité lors de sa construction.

Les six travées de la nef sont rythmées par une série de contreforts et des arcades aveugles contenant une fenêtre haute. Les élévations de la nef sont couronnées de garde-corps ajourés à remplage quadrilobé ponctuées de pinacles à fleur de lys. Les chapelles disposent également de garde-corps et de pinacles mais les décors diffèrent quelques peu et sont agrémentées de sculptures de gargouilles. Les baies de la nef et des chapelles se composent d'un meneau, de deux lancettes et d'un réseau d'intrados trilobé. Le chevet muni de trois chapelles rayonnantes possède le même aspect que la nef et les chapelles latérales.

L'église est intégralement couverte par des voûtes d'ogives reposant sur des piliers aux chapiteaux floraux dans la nef et le choeur, et sur des culots dans les chapelles.

Le choeur à trois chapelles rayonnantes est éclairé par trois vitraux représentant des scènes de la vie du Christ, la Vierge, Saint-Joseph, les quatre évangélistes, saint Pierre et saint Paul. Les arcades des trois chapelles sont murées et recouvertes de peintures murales d'André Poudens. La partie centrale est réservée au Saint Sacrement, les deux autres arcades sont percées de porte permettant l’accès aux sacristies.

Les deux chapelles adjacentes au choeur sont recouvertes de peintures murales hagiographiques, l'une dédiée à Sainte-Cécile, l'autre à Saint-Sulpice. Les chapelles sont toutes dotées de vitraux représentant différents saints ou scènes invoqués dans l'église : la Résurrection du Christ, le Baptême du Christ, Notre-Dame-du-Rosaire, Sainte-Germaine-de-Pibrac, Notre-Dame-de-Lourdes, le Purgatoire, Saint-Sulpice, Sainte-Marguerite-Marie, la Sainte Famille, le Lavement des pieds et la Piéta. Les fenêtres hautes de la nef sont simplement munies de vitraux à décors géométriques et floraux.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • flèche polygonale croupe polygonale
  • Typologies
    clocher-mur
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
    • vitrail
  • Représentations
    • armoiries
    • Immaculée Conception
    • Christ en croix
    • saint Jean
    • saint Pierre
    • saint Marc
    • saint Luc
    • saint Joseph
    • sainte Cécile
    • saint Sulpice
    • pinacle
    • fleur de lys
    • quadrilobe
  • Précision représentations

    Les armoiries de Gaston Fébus figurent sur le portail de l'église, son blason est : écartelé d'or aux trois pals de gueules et d'or à deux vaches de gueules. Les modillons sculptés sur la façade occidentale représentent des personnages de la Bible, sont identifiés David, Moïse, Samson et Daniel.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • A.D. Tarn : 2 O 271/2 : Cahier des charges de restauration des chapelles latérales dressé par l'architecte Gabriel Bréfeil le 2 mai 1883.

    Procès-verbal d'adjudication des travaux de restauration des chapelles latérales dressé le 23 mars 1884 et désignant l'entrepreneur Pierre Rouayse.

    Notes explicatives fournies à l'appui de la délibération du 12 avril 1888 relative au décompte des travaux de l'église de Saint-Sulpice.

    Décret du ministère de l'intérieur du 10 juillet 1886 autorisant la commune à contracter un emprunt pour la reconstruction de l'église.

    Délibération du conseil municipale du 18 novembre 1886 stipulant l'emprunt contracté par la fabrique pour l'ameublement de l'église

    Délibération du Conseil municipal du 9 juin 1889 sur la reconstruction de l'église.

    Délibération du conseil municipal du 15 février 1891 autorisant la cession du triptyque en ivoire au Musée de Cluny contre une subvention.

    Certificat de réception provisoire des travaux de la tribune et du portail d'entrée du 23 novembre 1894.

    Délibération du conseil municipal du 5 décembre 1895 attestant la fin des travaux de la tribune et du portail d'entrée.

    Rapport de la commission des Bâtiments Civils sur la restauration du clocher, dressé le 11 septembre 1896.

    Décompte général des travaux de restauration de la façade de l'église du 21 mai 1897.

    Délibération du conseil municipal du 29 octobre 1922 sur l'acquisition dune nouvelle horloge pour l'église.

    AD Tarn : 2 O 271/2

Bibliographie

  • Cabié (Edmond), Abrégés historiques sur le canton de Montastruc (Haute-Garonne) et les communes de Saint-Sulpice et de Lugan (Tarn). Notices communales : Saint-Sulpice, Toulouse, Chauvin, 1876.

    p. 55
  • Mahoux (Bernard), Saint-Sulpice-la-Pointe : une bastide dans l'histoire, Toulouse, Privat, 1997.

Documents figurés

  • Laurens (G.), Monographie de la ville de Saint-Sulpice, dans Albia Christiana, n° 1, 1893, p. 106. Gravure, papier, 1893.

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Communauté de communes Tarn-Agout
(c) Inventaire général Région Occitanie