Dossier d’œuvre architecture IA81013013 | Réalisé par
  • inventaire topographique
  • enquête thématique départementale, patrimoine vigneron du Pays Gaillacois
château viticole
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Vignoble Gaillacois, Bastides et Val Dadou - Lisle-sur-Tarn
  • Commune Lisle-sur-Tarn
  • Lieu-dit les Fortis
  • Cadastre 2010 G 255
  • Dénominations
    château
  • Précision dénomination
    château viticole
  • Parties constituantes non étudiées
    chai, écurie, laboratoire, parc, ferme

La famille Puilaurens est établie de longue date au hameau des Fortis puisque déjà en 1646, plusieurs Puilaurens sont propriétaires de maisons et de terres, vignes et prés au "masage" des Fortis (A.D.T., 145 EDT CC 3). En 1831, lorsque le cadastre napoléonien de Lisle est dressé, François Puilaurens (1762-1842) est propriétaire d'un domaine viticole aux Fortis à la tête duquel se trouvent une grande maison et un chai attenant (parcelle G 76). Un pigeonnier et diverses bâtisses avoisinants complètent encore le domaine.£Le successeur de François est son fils, Pierre-Paul Pulaurens qui meurt sans descendance et c'est son frère cadet Antoine Puylaurens (1806-1884) qui hérite du domaine en 1865 (A.D.T. 3 P 1183). C'est lui qui entreprend la construction du château puisqu'à sa mort, il est dit "en construction" dans l'acte de succession (A.D.T., 3 Q 8203). Le domaine est alors composé de 78 hectares de "terres, près, bois, vignes, chenevières, friches et patures" apportant un revenu annuel de 9360 F. L'héritier d'Antoine est Auguste ou Augustin Puylaurens. En 1887, les matrices cadastrales signalent une "construction nouvelle" pourvue de 52 ouvertures (A. D. T., 3 P 1188). L'ancienne maison familiale et le chai attenant sont détruits en 1890, signe que le nouveau château est habitable à cette date. Augustin Puylaurens demande au paysagiste Léon Aussel en 1889 les plans du parc de type paysager où des allées au tracé circulaire incluant une pièce d'eau avec îlots au sud du château. Augustin Puylaurens garde le château jusqu'en 1905, au moment où il est vendu à la Société immobilière du Tarn. Le château est ensuite aux mains d'une famille de négociants en vin de Gaillac, les Daviau-Dubousquet. Dans leur notice sur le château, André Bermond et Alain Fournié, habitants de Lisle-sur-Tarn, témoignent qu' "en 1925, Jean Picou en devint propriétaire jusqu'en 1940, date à laquelle il est repris par un homme d'affaire parisien, M. Scharff avec le concours de M. Deval, agent immobilier à Albi". En 1943, alors qu'il est la propriété d'Eugène Boutié, le château est réquisitionné par le Service social des étrangers ; seul le chai reste à disposition de son propriétaire. Un baraquement de lavabo, douches et lavoir est construit à proximité, sur les plans de l'architecte départemental Léon Daures qui dresse aussi à cette occasion les plans du château. En 1959, il devint la propriété d'un couple de Lislois, M. et Mme Hubert Galan.£André Bermond et Alain Fournié indiquent encore que : "des gravières furent creusées sur la propriété afin de confectionner sur place les matériaux de construction". Les deux auteurs précisent que les briques proviennent des tuileries de Montégut (commune de Lisle-sur-Tarn), de Gaillac et de Peyrole.£Depuis 1998, le château est la propriété d'une société hollandaise Art-Arcis. Le château et le parc sont à l'abandon et font régulièrement l'objet de pillages qui menacent leur survie.

Le château est construit à l'aide de brique de terre moulée qui alternent en façade avec des galets pris dans une épaisse couche de mortier de chaux. Les cloisonnements intérieurs sont construits uniquement en brique de terre moulée. La brique cuite a été utilisée pour la construction du chai en partie basse du château, notamment pour la mise en oeuvre des voûtes, des piliers et des arcs. De la même façon, la brique cuite a été employée pour les encadrements des fenêtres, la corniche et le cordon d'étage.£Le château se compose d'un corps de logis quadrangulaire couvert par un toit à longs pans et croupes qui repose sur un rez-de-chaussée voûté plus vaste, entièrement dévolu à l'activité vinicole. La terrasse qui entoure la demeure couvre donc une partie du rez-de-chaussée. Quatre tours octogonales, qui encadrent les façades nord et sud et derrière lesquels apparaissent les angles du corps de logis, s'élèvent sur un étage supplémentaire par rapport au corps principal et confèrent à l'ensemble une allure de petit château. Les façades nord et sud sont identiques : la travée centrale (où se trouve la porte) est marquée par la superposition de colonnes de calcaire couronnées par des chapiteaux ioniques au premier étage et doriques au second. Un fronton semi-circulaire en brique surmonte l'entablement. Ce décor de style néoclassique est le seul véritable ornement extérieur. Au nord, il est complété par un escalier en pierre à volée double, précédé de degrés rectangulaires, qui dessert la terrasse et permet l'accès au premier étage. Celui-ci abrite les salles de réception distribuées par un large couloir central en forme de croix qui traverse l'étage de part et d'autre. Le grand escalier intérieur en pierre à trois volées droites est logé dans la partie nord-est. Les murs sont recouverts d'un décor peint en trompe l'oeil qui imite un décor de gypserie. En revanche, dans le salon situé au sud, le plafond est revêtu d'un vrai décor de gypserie qui s'inspire des formes du 18e siècle. En face du salon, de l'autre côté du couloir, la salle à manger conserve une cheminée en bois, des lambris de mi-hauteur, un parquet à chevrons et un plafond à poutres et solives. Le second étage abritait les chambres à coucher où l'on retrouve des décors peints en trompe l'oeil et quelques papiers peints d'origine associés à des bandeaux peints à la main.£Sous l'habitation, le rez-de-chaussée est couvert de voûtes de brique en berceau ou de voûtes d'arêtes. Le vaste chai occupe toute la partie centrale où subsistent encore quelques éléments de la futaille. Les cuves maçonnées sont dans la partie ouest où l'on reconnaît aussi un laboratoire vitré, aménagement postérieur, fermé par une cloison de ciment. A l'ouest du chai, existent des petites salles dont les accès depuis l'ouest ont été aménagés postérieurement à la construction. Les murs de la salle la plus au sud sont recouverts d'un enduit ocre rouge orné de fleurs de lys blanches. A l'est du chai, sous la terrasse, se trouve une salle à quatre travées également couverte de voûte en brique. Elle communique par l'intermédiaire d'une large porte qui permettait de faire passer les tonneaux.£A l'extérieur, au sud, subsiste un bassin qui semble témoigner de l'aménagement d'un parc et d'où pourraient provenir une partie des matériaux qui a servi à la construction du château. Au nord s'élèvent encore de grands arbres. La ferme située au nord-est présente des caractéristiques architecturales proches de celles du château.

  • Murs
    • brique crue
    • galet
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • État de conservation
    menacé

Présentation succincte

  • NOTSUC Le château des Fortis qui était à la tête d'un domaine viticole a été construit dans le dernier quart du 19e siècle par la famille Puilaurens, famille établie de longue date à Lisle-sur-Tarn. Le corps de logis dont les façades nord et sud sont flanquées de quatre tours octogonales repose sur le vaste chai entièrement voûté. Le château est principalement construit à l'aide de matériaux de collecte locale : des briques de terre moulée et des galets. Sur les deux façades, le décor de colonnes en pierre supportant un fronton semi-circulaire en brique reprend le modèle mis en oeuvre une quarantaine d'années plus tôt au château voisin de la famille Gineste à Saurs. Le château des Fortis s'inspire aussi du château de Saurs pour l'organisation du chai en partie basse de la demeure.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G André BERMOND et Alain FOURNIE, "Lisle-sur-Tarn, regards sur le passé", Les amis de Lisle, n° spécial, 2000, p. 37.
  • NOTB_S Archives Départementales du Tarn, 145 EDT CC3 cadastre de 1646 ; 3 P 1179, tableau indicatif des propriétés foncières et 3 P 1188, matrices cadastrales ; 3 Q 8203 ; 143 J 210, fonds de l'architecte Léon Daures, plans des rez-de-chaussée, 1er et 2e étages et plan d'un baraquement pour les lavabos, douches et lavoir, 1943.£Médiathèque d'Albi, fonds ancien, Parcs et jardins, Léon Aussel architecte paysagiste, Albi (Tarn), parc des Fortis (Lisle-d'Albi), M. Auguste Puylaurens, propriétaire, 1889, 2 plans : projet de parc et parc des Fortis (plan aquarellé en couleur).
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM Tarn et Dadou
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA brique
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT état originel menacé
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER spécimen unique et remarquable
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU corniche
  • USER IVD81_SSERVANT
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI IA81013034
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    chai
Image non consultable
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Conseil départemental du Tarn
(c) Inventaire général Région Occitanie