Dossier d’œuvre architecture IA81012276 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, habitat et production sur le PNR du Haut-Languedoc
château des Bayne d'Escroux
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc - Lacaune
  • Commune Escroux
  • Cadastre 1826 B 269, 270, 272, 274, 520 ; 2014 B 250 à 252, 254, 255, 628, 653
  • Dénominations
    château
  • Précision dénomination
    des Bayne d'Escroux
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange

Le premier seigneur connu est Gaspard d'Escroux, mentionné seigneur d'Escroux mais aussi de Berlats dans la 1ère moitié du 13e siècle (Xanat, Cros, 2018, p. 6-9). Sa fille et héritière, Isabelle d'Escroux, se marie en 1242 avec Augustin de Bayne. La famille de Bayne apparaît au 13e siècle comme une famille puissante, ce que révèle également le jeu des alliances (AD Tarn, 156 J 14). Leur blason est : "d'argent, au lion de sinople, armé et lampassé de gueules chargé d'un lambel de trois pendants d'argent, chaque pendant chargé de trois tourteaux de gueule". En 1264, un acte de transaction est conclu avec la famille de Lévis pour la terre de Roquefère. En 1313, Jean-Augustin se marie avec Césarine Alexandrine de Lautrec, fille du vicomte Hector César. Leur fils, Jean II de Bayne, sauve la vie du comte de Vendôme qui était aussi seigneur de Castres. En récompense, il reçoit les seigneuries de Viane et d'Arfons ; en 1360, il obtient encore de nouveaux fiefs dont l'intégralité de celui de Berlats (Cros, 2018, p. 9 ; 156 J 14). Il se marie avec 1361 avec Henriette Le Noir de Cambon (Roquecourbe). En 1368, il est ordonné sénéchal et capitaine général du comté de Castres. Son fils et héritier Robert de Bayne épouse en 1381 Hélène d'Arles de Vassin et il est donné mission à leur fils, Jean III de Bayne, en 1415, de commander toutes les villes et châteaux du comté et de convoquer la noblesse qui lui doit alors obéissance (AD Tarn, 156 J 14).£Pendant les guerres de Religion, Florent de Bayne s'allie avec plusieurs autres seigneurs hugenots pour mettre sur pied une assemblée à Pierre Ségade, près du faubourg de Viane (Cros, 2018, p. 10-16). En novembre 1572, Bertrand de Rabastens, alors vicomte de Paulin, prend le commandement en demandant au gouverneur de Viane, Jean de Portès, catholique, de céder sa place à son cadet Bertrand de Portès, capitaine protestant. C'est probablement à Florent de Bayne qu'il faut attribuer la reconstruction du château, pouvant être datée d'après le style dans la 2e moitié du 16e siècle. Charles de Bayne lui succède en 1585 et épouse Suzanne de Castelpers en 1591. Son fils, Jean de Bayne, épouse Françoise de Citon en 1630 et leur fils, Charles, épouse en 1674 Françoise de Jaussand, dont il eut deux filles. L'aînée, Elisabeth, héritière d'Escroux, épouse en 1710, Jean Louis de Durand de Bonne, seigneur de Sénégas de confession protestante (Cros, 2018, p. 17). Ils eurent onze enfants. L'aîné, Daniel Jean-Louis de Bonne de Sénégas (1714-1794), est seigneur de Berlats, d'Escroux et de la Capelle. Il a un fils tardivement, Jacques-Antoine-Louis de Durand de Bonne (1774-1838), qui était alors qualifié de comte de Berlats et de La Capelle.£En 1826, au moment du lever du premier cadastre, la famille Durand de Bonne n'est plus propiétaire et les parcelles de 269 à 273 et 520 appartiennent à un certain Ouradou, suppléant du juge de paix à Lacaune de son état. Les recherches de F. Cros (Cros, 2018, p. 17-18) établissent la succession des propriétaires des 19e et 20e siècles : la famille Enjalbal acquiert le château par la suite, qui est ensuite partagé entre les familles Gros à la fin du 19e siècle, puis Carayon au début du 20e siècle. Au début du 21e siècle, les trois familles se partageaient la propriété. Elle fut rachetée par un particulier, Frédéric Murgaz qui oeuvre, depuis, à la stabilisation des vestiges.£La cheminée monumentale du premier étage du corps de logis sud a été déposée et déplacée, elle est conservée au rez-de-chaussée du château de Nages.

  • Remplois
    • Partie déplacée à Commune : Nages
  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle

Le château d'Escroux s'élève sur une prééminence située à 669 m d'altitude dominant un ruisselet affluent du Gijoussel. L'ensemble est constitué de plusieurs corps de bâtiments établis autour d'une cour. Au sud se trouvent les jardins et le pigeonnier, au sud-ouest, grange et étable. La déclivité du site est utilisée à bon escient pour la défense naturelle, avec un aplomb à l'est et au nord.£L'entrée se trouvait à l'ouest, protégée par une tour de défense ronde percée de fentes de tir et d'une bouche à feu double. Les corps de logis seigneuriaux s'établissaient sur un plan en L, au sud et à l'est, identifiables par les vestiges des cheminées monumentales à l'étage. Les niveaux de cuisine et de caves et de stockage de denrées étant au rez-de-chaussée. L'ensemble était desservi par une tour d'escalier en vis élevée dans la cour intérieure, à l'ouest, qui permettait d'accéder directement au premier étage et notamment à la grande salle où se trouvait la cheminée de grès monumentale déposée au château de Nages. L'accès aux autre salles du premier étage s'établissait selon toute vraisemblance par une galerie extérieure, pour laquelle les empochements de poutres sont visibles tout le long.£La reconstruction est homogène et peut être située dans la 2e moitié du 16e siècle. Elle se caractérise par un ensemble de formes et de moulures contemporaines et par l'adoption généralisée pour les pierres d'encadrement d'une pierre de grès caractéristique : un grès rose, rouge ou veiné selon les bancs, provenant des carrières de l'Aveyron qui signe les constructions de la 2e moitié du 16e siècle de l'est du Tarn, comme à Lacaune ou Gijounet.£Les encadrements des ouvertures, qu'elles soient rectangulaires, en arc plein cintre ou couvertes d'un arc surbaissé, sont soulignés par de fines moulures toriques associées à des congés droits formant retour, et parfois un bandeau, Les croisées les plus moulurées sont soulignées par un tore à listel et un appui saillant associant quart-de-rond aplati et bandeau. Elles sont contemporaines d'autres dont le meneau et la traverse sont abbattus par un chanfrein. Une autre caractéristique de la 2e moitié du 16e siècle est le type de bouche à feu qui se trouve dans la tour ronde : elle se caractérise par une fente horizontale terminée aux deux extrémités par une bouche à feu.£Les élévations des épais murs sont montées avec des plaquettes de schiste liées au mortier. Les voûtes, en berceau segmentaire pour les caves ou pièces de stockage et du pigeonnier, ou en cul-de-four pour le rez-de-chaussée de la tour ronde, sont constituées de plaquettes de schiste fichées de chant au niveau du couvrement. Dans le pigeonnier, la voûte prend son départ sur une assise constituée de plaquettes d'ardoise ceinturant le bâtiment. Outre sa fonction architecturale, cette ceinture de pierre sert ainsi de barrière contre les rongeurs.£Le château ne peut être dissocié de ses parties agricoles. Le pigeonnier, qui est un bâtiment indépendant, est une construction particulièrement soignée composée de deux niveaux voûtés et accueillant sur la totalité du deuxième niveau des nids de pigeons maçonnés composés de plaques de pierre dont le nombre est indissociable de la taille du domaine. La porte du rez-de-chaussée est appareillée et en arc plein cintre mouluré par un fin tore. La grange-étable est un grand bâtiment rectangulaire probablement contemporain, caractérisé par un percement de jours d'aération très régulier au niveau de la grange, qui pouvait être double parfois, et, une disposition particulière et caractéristique de la période allant de la 2e moitié du 16e siècle jusqu'au 18e siècle.

  • Murs
    • schiste
    • enduit partiel
    • moellon
  • Toits
    ardoise, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    1 étage carré, sous-sol
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • cul-de-four
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
    • escalier en vis sans jour : escalier en vis sans jour
    • en maçonnerie : en maçonnerie
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Conseil départemental du Tarn
(c) Inventaire général Région Occitanie