• dossier ponctuel
  • enquête thématique départementale, habitat et production sur le PNR du Haut-Languedoc
temple Neuf
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc
  • Commune Mazamet
  • Lieu-dit quartier de la Sagne
  • Adresse 5B rue République
  • Cadastre 2015 AH 157

En 1852, la ville de Mazamet, à la demande du conseil de Fabrique et du conseil presbytéral, prend la décision de faire construire le Temple Neuf et de faire rénover l’église Saint-Sauveur. Le conseil presbytéral commande les plans et un devis à Alexandre Laffon (1819-1882), architecte toulousain, qui propose une première estimation à 60 000 francs, alors que l’enveloppe ne devait pas dépasser les 45 000 francs. Le devis final, en 1853, s’élèvera à 61 000 francs. Le temple se présente en amphithéâtre avec une façade en péristyle de 22 mètres de long. L’année suivante des modifications sont apportées au projet, sur demande du conseil presbytéral, pour être présenté au conseil municipal. Dans le même temps, le choix du terrain est arrêté à La Sagne, où est situé un pré appartenant à Philippe Olombel, le maire de l’époque. Le nouveau projet propose un édifice avec une voûte en berceau sur la nef et deux rangées superposées de fenêtres latérales avec une grille qui entoure le bâtiment, supprimé très rapidement. En 1859, des travaux sont entrepris rue Impériale, actuellement rue de la République, pour qu’elle soit prolongée et ainsi préparer l’accès au futur temple et à la future gare. En plus de ces aménagements, la ville entreprend d’autres grands travaux et l’année suivante de nouvelles écoles protestantes ouvrent. Parallèlement, un nouveau projet est présenté et le conseil municipal vote un emprunt de 100 000 francs pour la construction du temple et de l’église. Le préfet approuve les deux projets mais le ministère des cultes appose un avis défavorable qui oblige Alexandre Laffon à modifier son projet et ses variantes concernant la façade principale, le clocher et les dépendances. Le projet est finalement approuvé en avril 1863 par le préfet et quelques mois plus tard l’Etat alloue une subvention de 10 000 francs pour le temple. Le dernier projet présenté en août 1864 est le bon. Ce dernier projet fait passer le temple d’un style néo-roman à un temple néo-classique.£En 1864, la ville souscrit un emprunt de 100 000 francs à la Caisse des Dépôts et Consignations et les travaux sont lancés. Il est décidé que le même entrepreneur prend en charge la construction du temple et de l’église. Avec l’ouverture du chantier du chemin de fer, en 1865, l’éboulement des fondations de l’église, les indemnités réclamées par l’entrepreneur et l’effondrement d’un des arceaux de la voûte du chœur sur un des ouvriers, retarde les travaux. De nouvelles modifications sont apportées à l’arrière du bâtiment. En 1867, les chenaux en zinc prévus sont remplacés par des chenaux en plomb. Il se trouve que les chenaux sont le point faible de l’architecture. Les derniers travaux sont achevés en 1871 et l’année suivante est fait le bilan comptable, le temple aura coûté 170 000 francs auxquels s’ajoutent les 20 000 francs pour l’ameublement. En 1875, le maire autorise le conseil presbytéral à se réunir dans la salle consistoriale alors que le temple n’accueille toujours pas de fidèles. C’est ainsi qu’on se rend compte que les chenaux en plomb laissent l’eau s’infiltrer. Il faut attendre 1879, pour que les travaux de réparations soient lancés avec l’aide du conseil général. Ainsi, en 1880, les tribunes sont réalisées par Louis Fabre, l’architecte de la ville. L’inauguration officielle a lieu en 1881. En 1897, le temple est déjà dans un état déplorable puisque les eaux s’infiltrent, le projet de réparation est repris par le ministère et est effectif dès 1898.£De nouvelles réparations sont faites en 1923 au niveau de la toiture, du clocher et des chenaux. En 1950, de nouveaux gros travaux sont lancés à l’initiative du pasteur Tirel. Ils vont s’étaler sur plusieurs années et différents exercices budgétaires. Entre 1951 et 1955, sont réalisés les travaux sur la couverture et la zinguerie, et une restauration de la façade. Puis, entre 1956 et 1959, le chauffage est installé. Le Temple Neuf est de nouveau inauguré en novembre 1959. Les grilles sont supprimées en 1973, à cause de la rouille, et en 1976, la municipalité fait installer une horloge électrique, remplacé en 2003. Dans les années 1980, on ne se sert du temple que pour les grandes occasions. À cette même période, la ville de Mazamet subit une baisse de croissance et de son activité industrielle qui fait diminuer sa population. Dès l’année 1992, le conseil émet l’idée de céder la gestion du temple à la ville. Ce dernier est fermé en 2000 par un arrêté préfectoral puisqu’il ne répond plus aux normes de sécurité pour l’accueil du public. Deux ans plus tard, la ville récupère le temple et l’utilise pour des manifestations culturelles. Il est fermé au public en 2007 suite à un arrêté municipal.

Le temple se présente sous la forme d’un plan basilical allongé avec une grande abside où s’insèrent deux ailes semi-circulaires séparées par une avancée octogonale. Au nord, se trouve l’abside avec la salle consistoriale qui est conçue comme une absidiole axiale octogonale séparant le logement du concierge et la salle des archives. La nef de 49 mètres de long sur 16 mètres de large, abrite depuis 1881 les deux tribunes latérales, s’ouvre au sud de l’avant-corps de la façade principale. Cet avant-corps est flanqué de salles annexes.£La façade principale est harmonieuse et ordonnancée par quatre pilastres colossaux qui sont cannelés et présentent des chapiteaux ioniques. Ces derniers soutiennent une architrave à trois bandes en ressaut, une plate-bande, un bandeau sans décor et une corniche rehaussée de denticules.£Le portail principal, qui se présente dans l’axe de l’édifice, s’élève sur deux niveaux au-dessus du perron. La porte est encadrée d’un châssis mouluré à fasces délimité par des filets. Elle est couronnée par un fronton triangulaire posé sur des consoles à volute, le décor de ce dernier reprend celui de la corniche avec ces denticules. Les deux vantaux en bois sont séparés par une petite colonne cannelée qui reprend, pour son chapiteau, l’ordre ionique des pilastres. Cette petite colonne supporte une architrave décorée de glyphes. Sur le dessus de la porte, une fenêtre oblongue est protégée par une grille.£Le fronton triangulaire, en façade est, est interrompu par le clocher. Le décor de ce fronton reprend et prolonge celui de la corniche.£Le clocher, d’un étage, fait penser à un petit temple quadrangulaire avec un décor dans la continuité de l’ordre ionique.£Les façades latérales reprennent l’ordonnancement de la façade principale mais on n’y trouve plus que deux pilastres cannelés avec chapiteaux ioniques.

  • Murs
    • pierre
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
    • escalier droit : escalier droit
  • Techniques
    • sculpture
    • maçonnerie
  • Représentations
    • palme
    • ordre ionique
    • ordre colossal
    • pilastre
  • Précision représentations

    Entre la porte et l’entablement, se trouve une plaque de marbre blanc sculptée que des moulures à filet encadrent. La partie supérieure de cette sculpture est soulignée par trois bandes en ressaut. La sculpture qui est un bas-relief représente une Bible ouverte encadrée par deux palmes liées entre elles par un ruban. Sur la page de gauche de la Bible, on trouve gravé : « Dieu est Amour », et sur la page de droite : « Christ est ma vie ». Les pilastres, s’élevant sur trois niveaux à partir de leur soubassement, composent un ordre colossal qui donne un caractère prestigieux à l’ensemble. Les chapiteaux des pilastres sont ornés d’un abaque incurvé qui donne aux volutes d’angle un aspect saillant. L’échine des chapiteaux est garnie d’oves.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Dossier Monuments Historiques de Mireille Bénéjean

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016, 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Tarn