Il existe probablement une église à Giroussens au début du 12e siècle. L’église et toutes ses dépendances font l’objet d’une donation à la collégiale Saint-Salvy d’Albi par Sicard Frotier, seigneur de Giroussens pour l’entrée en chanoinie de son fils Bernard Sigerius comme en témoigne un acte notarié relevé en 1650 dans les archives de la Collégiale Saint-Salvy d’Albi (Revue du tarn, IV, inventaire des archives de saint Salvy).£Au 13e siècle, alors qu’Amalric de Lautrec érige Giroussens en bastide, la construction de l’église gothique est démarrée sous la houlette des abbés de Saint-Salvy d’Albi. Elle obtient en 1219 un privilège du Pape Honorius III et devient le siège d'un prieuré qui sera uni à la mense des chanoines d’Albi en 1718.£L’édifice est mis à sac pendant les guerres de religion (1562). Mais une partie des murs médiévaux est encore en place. Sa reconstruction est entreprise à la fin du 16e siècle. On prolonge la nef par un chevet pentagonal. Les voûtes sont reprises et rehaussées. Le portail gothique d’origine est alors déplacé sur le pignon ouest et un porche fut bâti pour le protéger en 1702 (Archives paroissiales). Les premières chapelles sont établies au début du 17e siècle (suite à l’épidémie de peste de 1628). L'église compte à cette époque une petite sacristie au nord et deux chapelles latérales : celle dédiée à la Vierge au sud et celle dédiée à sainte Ruffine au nord.£A la même époque on installe le grand retable monumental dans le chœur et l’on enrichit le mobilier de l’église. En 1727, le curé Joseph Castanier fait rebâtir et voûter la chapelle saint Roch, il obtient de l'archevêque d'Albi d'ériger dans cette chapelle une confrérie en l'honneur du saint (Mémoires de l'abbé Gaubert, chanoine de Rabastens, curé de Saint-Pierre de Bracou et vicaire forain du district de Giroussens , publiés et annotés par Emile Marty 1912, p. 103).£L’édifice ne connaîtra plus de grandes transformations tout au long du 18e siècle et malgré la présence d’un clergé réfractaire qui poursuivra la célébration du culte, l’église est fermé en 1794 et transformée en Temple de la Raison. De nouvelles dégradations mettent à mal l’édifice qui sera remis en état et remeublé dans la première moitié du 19e siècle. C'est à cette époque que sont érigées les dernières chapelles et il est fait mention de l'intervention du peintre italien Morelli en 1842 dans le décor de certaines d'entre elles. Les dernières chapelles sont construites entre 1855 et 1875, à l'initiative de l'abbé Capus. Le clocher est réparé à la même époque, accueillant de nouvelles cloches vers 1870. Les nouvelles sacristies entourant le chœur sont construites entre 1856 et 1862 grâce à un don de la baronne Reille.