• opération ponctuelle, documentation préalable
  • enquête thématique départementale, habitat et production sur le PNR du Haut-Languedoc
maison forte de Monségou
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc - Anglès
  • Commune Lamontélarié
  • Lieu-dit Monségou
  • Cadastre 1839 D 2 à 4, 6 à 13, 18 à 23 ; 2016 AW 59 à 61
  • Dénominations
    maison forte
  • Parties constituantes non étudiées
    forge artisanale, ferme, écurie, moulin

Le 21 mai 1437, Jean Séguy est mentionné dans un acte d'inféodation comme "faber" ou forgeron à la mouline de Monségou (Chabbert, 1987). Bernard Huc, venant d'une importante famille de Lacaune, solidement implantée dans le commerce mais aussi dans l'exploitation du fer, acquiert à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle les forges et devient le sieur de Monségou."Uno mouline ferrière ont fafa et fargua lou fer et le mets en bon ordre per amenda, compres lou cazal ont te sou lou carbon et cabanes des fabres, estimada à XXV livres" est la propriété de Pierre d'Huc à Monségou, son descendant, dans le plan terrier d'Anglès de 1555 (Chabbert,1987 et Chabbert, p. 5 ; AD Haute-Garonne, 8 B 181 F 39, Maîtrise des Eaux et Forêts). Bernard Huc s'installe dans une demeure, peut-être déjà construite ou qu'il fait construire rapidement, sur un site d'exploitation du fer avec forge à la catalane, comprenant plusieurs canaux de dérivation et des bâtiments d'exploitation : forges et marteaux, scierie, moulin bladier, magasins, charbonnière.£L'analyse architecturale révèle que la maison forte résulte de deux campagnes de construction. Dans un premier temps, probablement à la limite du 15e siècle et du 16e siècle, au regard des formes et des moulurations des ouvertures, un bâtiment rectangulaire est élevé sur un axe nord-sud, disposant dans le sens de la longueur de deux pièces sur deux niveaux. La demeure se révèle rapidement trop exiguë et un descendant décide de l'agrandir à la limite du 16e siècle et du 17e siècle afin de lui donner tous les attributs d'une maison forte, avec au nord, l'élévation d'une tour équipée d'éléments de fortification, bouches à feu et mâchicoulis et, probablement, une porte fortifiée dans son prolongement. La maison est doublée à l'ouest et au sud-ouest d'une grande salle desservie par un grand escalier. Le portail monumental est timbré à ses armoiries, "trois chats huants posés deux et un", sur un blason posé sur fond de cuirs découpés et surmonté d'un heaume. Il ouvre sur le grand escalier droit rampe-sur-rampe à balustres qui dessert et relie les différentes parties de la demeure.£L'exploitation des forges connaît une embellie économique au 18e siècle, époque à laquelle la demoiselle d'Huc de Monségou épouse un membre de la famille de Pins. En 1751, Marie-Claude de Pins relance l'activité des forges, qui sera autorisée à partir de 1760, mais il lui faudra une dizaine d'années avant de trouver un filon de bonne qualité. La famille de Pins dirige les forges jusqu'à la Révolution. Après la Révolution, Jean-Jacques Vieu, de Castres, devient le nouveau propriétaire et maître de forge en 1820 mais l'activité s'arrêtera avec cette famille à la fin du 19e siècle. La forge est fermée en 1860, après le décès du dernier maître de forges Louis Vieu. Propriété de Félix Pontié, dit M. de La Prade, en 1880, l'ancienne maison forte resta dans la propriété privée et est actuellement celle d'un propriétaire conscient de son intérêt patrimonial qui a entrepris d'importants travaux d'entretien et de conservation de la demeure depuis une vingtaine d'années.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle

Accessible depuis la route de Brassac à Lamontélarié par un chemin, la maison forte de Monségou a été édifiée sur un emplacement dominant l'Agout, le long du ruisseau du Falcou. Un moulin a été directement construit le long de l'affluent, à partir duquel un canal de dérivation a été établi. L'emplacement à proximité de la rivière a été un élément inconditionnel de l'activité des forges qui ont été élevées en contrebas de la demeure.£L’accès principal est barré au nord par une tour rectangulaire équipée de mâchicoulis et bouches à feu. Elle était renforcée selon toute vraisemblance par une porte fortifiée contrôlant l’accès à la cour. Dans le premier corps de logis rectangulaire composé de deux pièces dans le sens de la longueur se trouvent, au rez-de-chaussée, la cuisine et la cave dont les portes sont couronnées par un linteau découpé selon le tracé de l'accolade, et à l'étage, la pièce principale était éclairée par une demi-croisée à montants chanfreinés, toujours conservée dans l'ancien mur occidental. Elle donne actuellement sur l'escalier. Un grand escalier rampe-sur-rampe à balustres est élevé dans la deuxième campagne de travaux pour desservir et relier les différentes parties de la demeure. Le départ, les paliers et repos sont couronnés par deux arcs retombant sur une colonne centrale à chapiteaux et tailloirs engagés dans le mur. L’escalier tient une place prépondérante dans l’édifice et, taillé dans un granite de couleur très claire, pierre très difficile à façonner, il est remarquable par le traitement du détail. Les balustres ont été parfaitement dessinés et les chapiteaux des colonnes ont été épannelés en pièces losangiques. Tous les encadrements des portes des pièces sont rectangulaires et à chanfrein et couronnés d'une accolade. La grande salle est flanquée de la tour nord et d’une autre tour à l’ouest et la silhouette de l’édifice se complexifiait autrefois avec l’ajout d’une ancienne tourelle en encorbellement à l’angle sud-est.£Les bâtiments de la forge à la Catalane nous sont décrits dans le compte-rendu de Louis Cordier de 1810. "L'espace occupé par les constructions de l'usine, est de 26 m sur 40. Elle consiste, 1° en un foyer de forge, près duquel est une trompe et un gros marteau ; 2° une halle au charbon contiguë ; 3° un fourneau pour griller le minerai ; 4° un magasin pour le minerai grillé ; 5° un autre magasin pour le fer fabriqué ; 6° un petit martinet dont le foyer est également alimenté par une trompe ; 7° enfin, un grand coursier en bois, en partie soutenu au-dessus du sol, et d'où l'eau se distribue sur les trompes et les deux roues des marteaux." Il est précisé qu'à ce moment-là, le minerai "est tiré des mines de Faydel, de Cayla, de la Boussonié, de Bélair et du Plo d'Epinet, situées aux environs de la ville de Lacaune, et à une distance de moyenne de 16 kilomètres de la forge."

  • Murs
    • schiste
    • gneiss
    • enduit
    • moellon
    • galet
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur
    • escalier droit : escalier droit
    • en maçonnerie : en maçonnerie

Présentation succincte

  • NOTSUC Dans la maison forte édifiée en deux campagnes de construction, les symboles du pouvoir se concrétisent au tournant des 16e et 17e siècles par une tour rectangulaire équipée d’éléments de défense, que sont les bouches à feu et les mâchicoulis, mais aussi par l’adjonction d’une tour d’escalier pourvue d’un portail timbré aux armes de la famille.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Cordier (Louis), "Mémoire sur la forge à la catalane de Monségou", dans Journal des Mines, t. 27/1, n° 157, janvier 1810, p. 181-192 ; Cantalaube (Jean), "Des Ariégeois dans les forges à la Catalane de France, d'Andorre et d'Espagne. Une culture technique au service de l'industrie rurale (XVIIe-XIXe siècles)", dans L’industrie en Midi-Pyrénées (de la Préhistoire à nos jours), Actes du congrès de la fédération Historique de Midi-Pyrénées, juin 2006, 2007, p. 131-149.
  • NOTB_S Archives privées, Chabbert (André), Monségou, sd ; Exposition des Cadets de Brassac, été 1987, Chabbert (André), L'industrie du fer dans la région de Brassac, NP ; AD Haute-Garonne, 8 B 181 - F 39, Procès-verbal, 4e et 5e jour de juin 1671, pour le procureur du Roy en la Réformation contre le sieur de Monségou ; AD Tarn, 3 P 1098, Tableau indicatif des propriétés foncières, 1840 ; AD Tarn, 3 P 1099, Matrice des propriétés foncières, 1842.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVD81_ABEA
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée
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Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012, 2015
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Tarn