L'essentiel des informations de ce dossier sont le résultat du travail de recherche de Christel Martines : "Les églises du canton de Graulhet, Tarn : du Moyen-Age au XIXe siècle".
Une église romane existe à Graulhet sous le nom de Notre-Dame de la Capelle. Elle fut d'abord une chapelle castrale avant de devenir l'église du bourg. Elle garde son vocable jusqu'au 16e siècle comme l'atteste un document daté du 15 mars 1534 dans lequel Jean de Manen, seigneur de Saint-Hilaire fait une donation à la fabrique de "Nostra-Dama-de-la-Capella" (Pons, Guy, 1980). change de nom au cours du 16e siècle.
On connait très mal l'église primitive. Elle a probablement connu les mêmes transformations que les autres églises de la commune. Elle est décrite comme une "'ancienne construction massive et irrégulière, surmontée d'un clocher en forme de tour carrée presque cubique percé d'un grand nombre d'ouvertures en plein cintre et dont la toiture était en tuiles. Le tout était supporté par des murs d'une grande épaisseur" (Bastié, 1890, p.20).
Au milieu du 17e siècle, le clocher est réparé par le maitre charpentier Jean Massoutier. Le 20 octobre 1653, maître charpentier en profite pour colmater la toiture (Thomas, 1923). En 1679, Pierre Labadie, peintre installé à Lautrec, construit l'autel principal alors qu'il avait déjà peint le choeur. Des travaux d'entretien sont réalisés dans les premières années du 18e siècle. La fabrique rachète ensuite une maison attenante à l'édifice et le 17 avril 1770, le curé demande à percer une ouverture pour que l'église communique avec la grande salle qui servira au catéchisme. On recrépit le clocher en 1784 et à la Révolution, l'église devient le temple de la Raison (Manavit, 2002, pp. 6 et 7.)
Des réparations urgentes doivent être réalisées au début du 19e siècle. On constate que la plupart des églises de la commune sont dans un état de délabrement avancé. En 1814, on autorise la fabrique à vendre l'église Saint-Jacques-de-Primepause pour pouvoir financer les travaux de Notre-Dame.
Cette dernière, considérée comme trop exigüe (Archives municipales, 15 février 1826), connaît quelques travaux jusqu'à ce que l'abbé Bories, en charge de la paroisse dès 1832, ranime le projet de reconstruction de l'édifice. Le 9 mai 1839, le maire est saisi du nouveau projet. L'église Notre-Dame est alors la seule qui ait été rendue au culte et par conséquent elle est trop petite pour l'ensemble des paroissiens. Le conseil municipal tergiverse, la communauté catholique s'échauffe si bien que le maire demande en vain au préfet qu'un ingénieur départemental examine le projet de reconstruction.
En 1843, l'architecte castrais Barthes dresse un plan et fournit un devis estimé à 34.250,29 francs. L''archevêque d'Albi offre de participer à la dépense à hauteur de 5.000 francs et la municipalité décide de voter une imposition extraordinaire de 12.000 francs en 4 annuités pour faire face aux dépenses.
La fabrique offre 9.000 francs mais il faudra deux ans pour qu'une ordonnance royale approuve les travaux. En effet, la mairie devait aussi construire une école et la préfecture exigeait que l'église soit isolée.
En décembre 1845 commencent les travaux de démolition de l'ancienne église. Ce n'est qu'en 1848 que débute la construction de la nouvelle, à l'emplacement de la précédente dont les matériaux sont remployés. Les travaux se poursuivent jusqu'en 1850, date à laquelle la fabrique verse les 9.000 francs à la commune. L'archevêque d'Albi, Monseigneur Jerphanion, consacre l'église le 26 octobre 1852. Cependant les travaux se poursuivent : achèvement des marches de l'autel et réfection du plancher de la sacristie en 1853. La tribune souhaitée dès 1868 est construite après 1872. Il sera nécessaire pour faire face aux dépenses de démolir Saint-Projet et de vendre les matériaux en 1898.
Quelques années plus tard, il faut refaire toute la toitur. En 1902, le conseil municipal estime que "la sécurité des habitants est compromise" et envisage d'y interdire le culte. L'église restera ouverte cependant. Le dallage et la peinture seront refaits en 1926 à l'initiative du chanoine Ségur. Les façades seront ravalées en 1965, 1972 et 1973 avant que la toiture ne soir révisée.
2002-2008 : chercheur associé à l'Inventaire général
depuis 2008 : cbercheur à l'Inventaire général d'Occitanie