L'essentiel de ce dossier reprend le dossier documentaire ralisé par Claire Aubaret en vue la protection au titre des monuments historiques de la demeure et de son jardin.£La demeure dite ""Château Bellevue"" est commanditée par Léopold Malphettes (Lavaur 1882 - Albi 1965), ingénieur diplomé de l'école centrale de Paris qui consolida la fortune familiale en implantant une usine de fabrication de ciment à Albi vers 1910-1912 connue sous le nom ""d'usine Ranteuil"".£Installé socialement, il commande une grande villa à l'architecte Léon Daures (1877-1973), qui avait restauré le château de la Gautherie (commmune de Crespinet) propriété d'un membre de la famille Malphettes à qui l'architecte construisait aussi une maison bourgeoise à Albi. Les premiers projets conservés pour le château Bellevue datent de 1929 et il s'échelonnent jusqu'en 1935 pour l'aménagement des jardins.£Il semble de la construction prenne en compte un bâtiment préexistant, figurant sur le cadastre de 1835 et appartenant déjà aux Malphettes. Il pourrait s'agir d'une ""maison des champs"" datée du 17e siècle et dont le souvenir est conservé sur le fronton du château Bellevue dans un cartouche daté de 1685.£Le commanditaire semble avoir été très interventionniste dans les projets de l'architecte si l'on en croit les annotations de ce dernier sur les différents projets. Ainsi la demeure semble-t-elle le reflet des ses goûts et de sa sensibilité, en particulier dans le mobilier néo-XVIIIe siècle qui a été commandé à la maison Gouffé, installée 48 faubourg St-Antoine à Paris.£L'architecte et le commanditaire se fournissent donc à Paris et manifestent tous deux un intérêt pour les apports du 20e siècle en matière de confort et de décoration : les salles d'eau, une chambre-bureau et l'intégralité des luminaires sont des créations issues de l'Art déco. L'utilisation de la brique sans parement, la couverture en tuile canal font référence à des modèles italiens et à l'architecture régionaliste du moment. Le commanditaire et l'architecte ont fait appel à des artistes de renom pour réaliser une partie du mobilier : ainsi le cache radiateur du bureau pourrait être une oeuvre du ferronier Raymond Subes, tandis que la plaque de verre qui orne la cheminée du bureau-chambre dans la tour, les luminaires et la table de la salle de bains sont signées de Marius Sabino£La forme du parcellaire n'a que peu évolué depuis le milieu du 19e siècle. Une partie, le potager, fut cédée à la Ville d'Albi en 1960 pour permettre la construction du lycée Bellevue. Resté dans la famille jusqu'au début des années 2000, le château Bellevue, devenu copopriété vers 2010, a fait l'objet d'important travaux.