Dossier d’œuvre architecture IA81000412 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
palais dit hôtel Fenasse
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn - Albi
  • Commune Albi
  • Adresse 1 rue des Foissants , 9, 11 rue Saint-Etienne
  • Cadastre 1810 H1 554, 556, 558 ; 2012 AE 218, 219, 220

L'histoire de ce palais construit dans la seconde moitié du 12e siècle est retracé par Catherine Guiraud dans son mémoire sur l'architecture civile albigeoise au Moyen Age (op. cit.).£Dans les années 1250, la demeure appartient à Guillaume Fenasse, puissant marchand et financier richissime dont les opérations de crédit dominent largement celles des autres bourgeois. Vers 1300, alors que Guillaume Fenasse est dépossédé de son bien pour cause d'hérésie, la demeure devient vers 1300 celle d'un frère de l'évêque Béraud de Fargues, neveu du Pape Clément V. La maison figure au nom de ""Foissenx"" dans le compoix de 1343. Elle est également dénommée ""Viscomtia"", si l'on en croit Emile Jolibois (op. cit.) car elle hébergea un temps la demeure seigneuriale des vicomtes d'Albi. La propriété pourrait avoir été partagée à une date indéterminée et c'est au cours du 15e siècle, que fut construite, dans la cour, la tour de briques qui donne accès aux étages depuis la rue des Foissants. A cette époque de nouvelles ouvertures sont percées tant sur la façade nord que sur la façade secondaire. Plus tard, la demeure est propriété du sénéchal de Toulouse, Pierre-Raimond de Rabastens, vicomte de Paulin.£En 1791, la maison est propriété d'Etienne Lacombe, négociant à Albi. Les documents conservés aux archives municipales d'Albi précisent qu'elle dispose d'une cave et de 3 étages au-dessus d'un rez de chaussée, sur le grand côté et de seulement deux étages côté rivière. On signale un puits, une écurie, un magasin et une terrasse.£Le palais est repéré par Alexandre Du Mège (op. cit.) qui la situe ""sur le plateau dans une rue qui coupe à angle droit celle qui conduit au bord du Tarn"". Son intérêt a permis son inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Un premier dossier sans date proposait l'inscription des façades sur rue de la parcelle 220. Il faut attendre les années 1970 pour que l'ensemble des façades et des toitures sur la rue des Foissants et la rue Saint-Etienne bénéficient d'une protection similaire.£C'est l'analyse stylistique des vestiges conservés sur les élévations qui permettent d'envisager une datation assez haute de la demeure. La moulure en tore et le profil de la base des colonnes présentent de grandes similitudes celles des portails nord et ouest de l'église Saint-Salvi datés des environs de 1100. De même, le décor porté, en particulier les têtes animales grimaçantes sur la baie de l'étage, est assez proche de celui du portail de l'église Saint-Michel de Lescure ou du pavillon d'Adélaïde à Burlats datés du milieu du 12e siècle.£La demeure médiévale ouvrait largement sur la rue par de grands arcs, signalant un espace commercial. Les boutiques, qui devaient être indépendantes se distinguaient des portes donnant accès au logis, situé aux étages. Comme l'a souligné Catherine Guiraud (op. cit.), l'accès principal s'effectuait dans la rue Saint-Etienne par une porte couverte d'un arc en plein cintre à deux rouleaux en ressaut avec un décor soigné. L'accès secondaire à la demeure passait par la porte de la rue des Foissants. Cette entrée induit la présence d'une cour dans laquelle devait se trouver, selon un schéma classique, l'escalier permettant de rejoindre les étages.£A l'étage, une large pièce ouvrait sur la rue Saint-Etienne par une série de baies cintrées dont une seule subsiste aujourd'hui. Le décor débordait largement sur l'encadrement des baies et sur le mur comme en témoigne un vestige de relief sculpté.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 12e siècle
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

L'édifice est construit à la rencontre de la rue des Foissants et de la rue Saint-Etienne. Il est construit en pierre de taille calcaire et en brique ; le grès étant réservé aux éléments les plus soignés de l'édifice : colonnes, chapiteaux, cordon d'imposte et porte ouvrant sur la rue des Foissants.£L'élévation nord, rue Saint-Etienne, ouvre au rez-de-chaussée par deux grandes arcades et une porte en arc plein cintre. A l'ouest, l'arcade de brique est visiblement une reprise en sous-oeuvre et semble témoigner d'un affaissement de la partie droite de la façade au niveau de l'arc. A l'est, un arc cintré en pierre porte lui aussi la trace de remaniements. Ces deux arcs présentent un chanfrein intérieur. A l'extrémité orientale de la parcelle, la porte médiévale, couverte par un arc plein cintre, s'appuie sur des piédroits refaits en brique à l'époque moderne. L'imposte de pierre, ornée de galons et une pierre du piédroit médiéval sont conservées. Une colonnette surmontée d'un chapiteau orné de rinceaux dont le tailloir est prolongé par un cordon régnant permet de restituer un arc à deux rouleaux au-dessus de la porte d'entrée.£Au-dessus des deux arcades, deux petites ouvertures sont signalées par un rebouchage de briques. Ces jours permettaient d'éclairer la boutique en rez-de-chaussée ou un entresol.£L'étage médiéval ouvre à l'ouest par une baie romane surmontée par une large voussure amortie en boudin sur un bandeau orné de 17 têtes grimaçantes. Un cordon régnant dépassait sur la façade mais il a été détruit à l'est, lorsque les dispositions médiévales disparaissent avec le percement, peut être à la fin du 15e siècle, de la croisée et des deux demi-croisées, aujourd'hui sans traverse.£Au-dessus de la baie romane de l'étage, une poutre et plusieurs abouts de solives invitent à restituer, à l'ouest, un pan de bois en encorbellement. La partie haute, partiellement masquée sous l'enduit est construite en briques. Le pan de bois est conservé sur la partie orientale de l'élévation largement reprise avec des briques.£L'élévation ouest sur la rue des Foissants présente un bel appareil de pierre de taille sur l'ensemble du rez-de-chaussée. Toutefois, d'importantes reprises dans la maçonnerie sont visibles de part et d'autre de l'arc en plein cintre qui ouvre sur la rue. De son état d'origine, la baie conserve encore les deux impostes et le piédroit de droite. L'absence de motifs décoratifs sur la porte indique qu'il s'agit d'une façade secondaire. A l'étage, la présence d'un enduit ne permet pas de préciser le type de maçonnerie. Toutefois, l'angle sud présente encore une élévation en pierre de taille régulièrement assisée jusqu'à une petite baie médiévale aujourd'hui murée. Trois percements modernes éclairent l'étage. Au deuxième niveau, la partie nord de l'élévation est aveugle tandis que la partie sud est percée de 3 baies rectangulaires.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • brique
    • enduit
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    étage de soubassement, 3 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • ornement géométrique
    • ornement animal
    • sirène
  • Précision représentations

    La façade nord sur la rue Saint-Etienne a conservé une partie du décor sculpté qui est toutefois en grande partie effacé. Des palmettes et rinceaux feuillagés ornent l'archivolte de la baie de l'étage et le cordon régnant. La voussure est ornée d'une frise de têtes animales (chats ?) et les chapiteaux qui encadrent la baie pourraient représenter le châtiment de l'Orgueil ou de l'Envie et une théorie des damnés.£La pierre d'imposte conservée sur le portail, au n° 9 rue Saint-Etienne est décoré de deux galons perlés. La corbeille du chapiteau présente un motif de sirènes.

Présentation succincte

  • NOTSUC L'édifice présente par ses dimensions et l'ampleur de son décor les caractères d'un palais urbain médiéval. Il prend place au sein de la gache Saint-Estèfe qui était à Albi le lieu privilégié de la représentation sociale.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Jolibois (Emile), Fouilles et découvertes dans un vieux quartier d'Albi, dans "Revue du Tarn", 1902, tome XIX, p. 367.£Guiraud (Catherine), Architecture civile du XIIe au XIXe siècle à Albi, mémoire de maîtrise d'histoire de l'art, sous la direction de M.
  • NOTB_S Du Mège (Alexandre), Notice sur deux anciennes maisons qui existent encore à Albi dans le quartier nommé la Grand'Côte, dans Mémoires sur les monuments antiques du département du Tarn, p. 30 à 32.
  • APPA
  • APRO arrêté du 9 juin 1971
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93 0631312 ; 6314848
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84 43.9292930835173, 2.14465548003557
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM Albi
  • IMP 20220321_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1971/06/09
  • Précisions sur la protection

    façades et toitures sur rues (cad. H1 558)£

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie