Selon P. Albert, l'idée de promenades publiques est évoquée au conseil municipal, en 1820. Le choix se porte sur un vaste pré en limite nord de la ville, à la Nogarède (où se trouvait une métairie) le long du canal du même nom. Des terrains appartenant à Gaspard Landes (1760-1828) et à Samuel Olombel (1760-1850), médecin à Bonnecousse, sont acquis en 1823 (ADT, 3 O 562). Des allées sont alors plantées, à l'est, le long de l'avenue, et la partie orientale du terrain est conservée en prairie servant à étendre et à sécher les pièces d'étoffes des fabricants de drap. En 1860, la municipalité décide de planter des platanes en remplacement des ormeaux, "autour du champ attenant aux promenades" (AC Mazamet, délibération du conseil municipal, 1/02/1860). Cette partie sera aménagée à la fin des années 1870, sous le mandat du maire Edouard Barbey (maire de 1873 à 1881). En effet, le 27 avril 1879, le conseil municipal vote la somme de 2500 F pour un projet de jardin public aux Promenades. Dès cette période, un bassin existait puisque les habitants demandent qu'il soit établi "de manière définitive au milieu du jardin public qui occuperait la prairie aujourd'hui occupée par l'étendage des laines". Le 16 novembre suivant, le conseil municipal vote encore la somme de 10000 F pour les travaux du jardin public qui "sont poussés avec activité" (A. C. Mazamet, 1 D 11). Plusieurs aménagements successifs sont encore apportés par la suite. Le kiosque et l'édicule pour la buvette ont été ajoutés en 1902-1903 (Albert). Deux monuments commémoratifs sont encore venus ponctuer la grande esplanade : un au sud, à la gloire de l'ancien maire, Edouard Barbey, et au nord, le monument aux morts, inauguré en 1923.£En 1931, Gaston Cormouls-Houlès témoigne "qu'un théâtre de nature a été aménagé sur le grand bassin du Jardin Public. Il se trouve dans un cadre des plus pittoresques : la scène a un fond naturel de verdure du plus bel effet et la salle qui occupe le sol même du bassin que l'on met à sec pour ces circonstances, se développe harmonieusement en ovale avec, sur ses bords, un parterre naturel en amphithéâtre ; le tout est entouré d'une ceinture de grands arbres et de massifs fleuris. Plus de 3000 personnes peuvent facilement trouver place dans ce cadre qui a l'avantage énorme d'être placé en plein centre de la ville et cependant isolé complètement de tout bruit." Plus loin il précise encore que "Jean Marny (Antoine Cèbe) premier ténor de l'Opéra comique de Paris qui possède dans les environs de Mazamet un domaine où il passe une partie de l'année" vient y donner des représentations (il s'agit du château de Vaudricourt, à Castres).£Le jardin est réaménagé dans les années 1960.