Dossier d’œuvre architecture IA66006179 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
chantier naval Bernadou
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées-Orientales
  • Commune Canet-en-Roussillon
  • Adresse zone technique du port
  • Dénominations
    usine de construction navale
  • Appellations
    Bernardou

La famille Bernadou travaille à la construction et à la réparation de navires depuis cinq générations. Au début du 20e siècle, l'activité débute à Port-la-Nouvelle sous l'impulsion de Bernard Bernadou, charpentier de marine aux Ponts-et-Chaussées. Il construit des barges dédiées au dragage, appelées "Marie Salope". L'aîné de ses fils, Pierre, reprend l'affaire, suivi par ses deux frères, Jean et Louis. En 1920, les trois frères s'associent et travaillent en tant que charpentiers de marine au sein d'un atelier installé à Port-la-Nouvelle, le long du chenal. L'activité de construction et de réparation de navires se poursuit à Port-la-Nouvelle jusqu'en 2015 (sous la direction de Bernard Bernadou, cousin d'Yves Bernadou).

Après la seconde guerre mondiale, Louis Bernadou installe son activité à Collioure où il poursuit la motorisation des barques en bois. La modernisation des barques de pêcheur via l'adjonction d'une propulsion motorisée avait débuté dès les années 1930 (barque Joseph entreposée dans l'atelier : construite en 1927 et motorisée par Louis Bernadou en 1937-1939). L'intervention du charpentier de marine consiste alors à tailler une nouvelle pièce d'étambot permettant de fixer une hélice couplée à un moteur. En 1948, le chantier naval est déplacé à Port-Vendres pour bénéficier d'une surface plus grande et d'un système de mise à terre des bateaux. Louis s'adjoint les compétences de son fils Gérard. Dans les années 1950, ce dernier fabrique 122 bettes (bateaux à fond plat de 4 à 5 m de long) tous les deux ou trois ans, répondant aux commandes des pêcheurs des étangs (Salses...). A l'époque, le charpentier de marine ne dresse pas de plans pour la construction de ces bateaux mais réalise des maquettes de demie-coque (au 1/25e). En 1970, il construit une pilotine pour le port de Port-Vendres (commande de la CCI). Les gabarits ayant servi à sa construction sont actuellement conservés par l'entreprise (la plupart des gabarits est détruite une fois le chantier terminé). En 1974, le chantier doit être déplacé de nouveau, chassé de Port-Vendres par la construction de la criée.

En 1974, Gérard Bernadou construit son nouveau chantier naval dans la zone portuaire de Canet-en-Roussillon (amodiation du terrain). C'est alors le premier atelier de la zone à voir le jour. Il est équipé, dès 1974, d'un slipway servant à la mise à terre des bateaux : berceaux roulants sur des rails manœuvrés par des câbles et un treuil. Il comprend un atelier couvert de 120 m² ainsi qu'un terrain de 1500 m² dédié au gardiennage des navires et au stockage du bois (iroko, acajou, pin, chêne, orme...). L'entreprise est transmise en 1993 à Yves Bernadou qui fait construire, à cette date, un nouvel atelier de 160 m², contigu au premier. Depuis, son fils, Daniel travaille à ses côtés. L'entreprise Bernadou compte 3 salariés (2 employés et 1 apprenti).

L'entreprise "Chantier naval Bernadou" est spécialisée dans la réparation et la restauration de bateaux en bois, essentiellement sur place (chantier naval de Canet), parfois sur site lorsque les bateaux ne peuvent être déplacés à Canet (en particulier Sète et Marseille). Ainsi, en 2010-2012, elle est intervenue à Sète pour la remise en état du navire "Le Louis Gaëtan", sur un chantier en plein air le long du quai saint Louis. L'entreprise veille à utiliser les essences d'origine dans le cadre de la restauration d'un navire. Elle commande ses bois auprès de l'entreprise d'import BTM (port de Sète) et se fait livrer les stocks par camion. L'entreprise peut également répondre aux demandes de construction de bateaux. Sa zone de chalandise s'étend de l'Espagne à l'Italie. Elle intervient sur des bateaux professionnels (pêcheurs, bateaux de plongée, armateurs) et sur des bateaux de plaisance. L'entreprise obtient le label EPV en novembre 2018.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1974, daté par tradition orale
    • 1993, daté par tradition orale

L'atelier couvert se compose de deux halles accolées (120 et 160 m²). La plus ancienne, la halle est, est couverte d'un toit à un pan reposant sur une charpente métallique apparente (3 fermes métalliques). Le gros-oeuvre est en briques creuses. Il est prolongé, au sud, par un local dédié à l'ensachage des poussières.

L'atelier "est" abrite 5 machines-outils (remplaçant les herminettes et les rabots de menuisier) :

- une raboteuse du constructeur "Pierre Benite", achetée d'occasion, en 1993 (une seconde raboteuse du constructeur "Pierre Benite" est conservée pour pièces détachées)

- une scie à ruban du constructeur "Guillet", achetée d'occasion, en 1993, au musée de la calèche de Narbonne

- une dégauchisseuse du constructeur "Guillet", achetée d'occasion, en 1993

- une scie toupie du constructeur "JET", achetée au début des années 2020

- une scie à format du constructeur "JET", achetée au début des années 2020

La partie nord de l'atelier est occupée par deux établis ainsi qu'un local dédié au rangement des ciseaux à bois.

La seconde halle, construite à l'ouest de la première, sert au stockage. Une mortaiseuse du constructeur "Lyon Flex", type F54, se trouve au pied de la mezzanine aménagée dans la partie nord de la halle. Elle a été achetée par Gérard Bernadou. Une ancienne dégauchisseuse/raboteuse (achetée après la guerre, aux allemands) est également stockée dans cet espace.

L'atelier est équipé d'un élévateur (pour la manutention des petites barques), du matériel électroportatif et d'un certain nombre d'outils (ciseaux, rabots, maillets et fers à calfater). Les matières premières utiles au calfatage appelée '"calfat" sont choisies en fonction du type de bateau à restaurer (ficelle de coton, chanvre goudronné (étoupe) et chanvre tressé goudronné (lusin ou bitor), mastics et colles spéciales marines). La zone dédiée au stockage des bois couvre près de 1000 m². On y retrouve les essences utilisées pour les réparations des bateaux : iroko, acajou, pin, chêne, orme..., recherche de bois tordus, séchage en plein air (et non en séchoirs).

  • Murs
    • brique creuse
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à un pan

Bibliographie

  • Daniel Bernadou, "Une entreprise du patrimoine vivant au service du nautisme de demain", 2023.

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie