Dossier d’œuvre architecture IA66006103 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
pâtisserie Séguéla-Combes
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées
  • Commune Amélie-les-Bains-Palalda
  • Adresse 12 rue des thermes
  • Cadastre 2020 C2 1072
  • Dénominations
    magasin de commerce

"C'est avec une bien vive satisfaction que nous avons appris que notre sympathique ami M. Séguéla-Combes, négociant à Amélie-les-Bains, vient d'obtenir à l'Exposition du travail qui a eu lieu à Paris le 15 décembre dernier, la médaille d'argent avec diplôme pour la fabrication de nos délicieux gâteaux catalans, connus sous le nom de Rousquilles.

Ce brillant résultat ne saurait nous surprendre car, durant plusieurs années, il nous a été donné d'apprécier, à Céret les excellents produits de M. Séguéla-Combes qui, comme on le sait, avait établi dans notre ville une pâtisserie-bazar dont nous avons toujours gardé le meilleur souvenir.

Nous savons, du reste, que M. Séguéla-Combes ne ménage ni son temps, ni sa peine pour porter au loin la réputation artistique de notre petite patrie Roussillonaise, puisqu'au festival du 2 juillet dernier nous avons eu le plaisir d'entre le charmant Choral Amélien dont il est le Directeur distingué.

Nous félicitons donc sans réserve notre vaillant ami qui a su porter dans la capitale française la renommée de nos excellents produits locaux. "

Cette échoppe se situe dans la rue des thermes. Cette rue n’apparait pas sur le cadastre ancien de 1833. Le village est alors concentré autour des thermes, et avec la création de la rue des thermes au milieu du XIXe siècle, les constructions se développent sur la route nationale.

Ce bâtiment date de la deuxième moitié du XIXe siècle, au moment de la création de la rue des thermes. Il apparaît dans les matrices cadastrales en 1882 sur la parcelle A61, sous la propriété de Simon Vaills, épicier menuisier à Amélie-les-Bains. En 1891, le bâtiment est vendu à François Peybernes, charcutier. Puis, Marius Séguéla, pâtissier à Amélie-les-Bains, rachète la propriété en 1897.

Les décors sont plus tardifs par rapport à l’année de construction, car ils n’apparaissent pas sur les cartes postales anciennes. Le bâtiment était à l’origine un bazar, comme en témoigne les enseignes sur les vues anciennes. Puis une activité de pâtisserie s’est adjointe, avec l’acquisition de Marius Séguéla, qui y propose les rousquilles dont la recette a été créée par son aïeul.

La rousquille est un biscuit en forme d’anneau ou de petite couronne, aromatisée de citron et d’anis, recouvert d’un glaçage à la meringue. Robert Séguéla, aurait imaginé ce glaçage pour conserver le moelleux du biscuit. On attribue la création de la rousquille, telle que nous la connaissons aujourd’hui, en 1810.La rousquille était alors vendue dans la rue, et le trou central permettait d’enfiler les biscuits sur une corde, ce qui facilitait son transport et la vente en extérieur. Sur les vues anciennes, elles sont transportées dans des paniers en osier.

Marius Séguéla s’est vu remettre la médaille d’argent à l’exposition concours culinaire de Paris en 1911 pour ses rousquilles. Le décor de la façade tel qu’il est visible actuellement date probablement de cette période.

Aujourd’hui, c’est la maison Pérez-Aubert qui perpétue le savoir-faire.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle

La pâtisserie se situe sur l’avenue des thermes, au niveau de son inflexion vers l'ouest ce qui donne un profil courbe à la façade, orientée à l’est. Elle est édifiée en moellons recouverts d’un enduit blanc qui imite une maçonnerie en pierre de taille. L'édifice est composé de l’échoppe au rez-de-chaussée et surélevée de trois étages. Le mur gouttereau en façade présente une corniche décorée d’une génoise à deux niveaux. Le rez-de-chaussée est percé d’une porte d’entrée au centre et de deux vitrines latérales. La porte est décorée d’un important décor en plâtre peint portant des figures catalanes.

Sur les côtés, les vitrines sont surmontées d’un caisson de bois qui porte les inscriptions rosquillas et pâtisserie.

Le premier étage comporte deux portes fenêtres qui s’ouvrent sur un balconnet maçonné fermé par une balustrade. La base des balconnets est décorée de moulures qui représentent des feuilles de noyer et des noix. L’entourage des fenêtres est également largement décoré. Les angles présentent un décor de crossettes, tandis qu’une agrafe sobre couronne l’ensemble. Au centre, une fenêtre de petite dimension prend place au-dessus de l’écusson. Elle est surmontée d’un décor mouluré de feuillage de noyer et de noix, tandis qu’une agrafe porte les initiales S et C entremêlées, des noms des propriétaires.

Le deuxième étage est percé de trois fenêtres fermées par un garde-corps en fer forgé. L’entourage présente un décor de crossettes et une agrafe sobre. Au-dessus, sont disposés trois bandeaux en faïence vernissée.

Le dernier étage est percé de trois fenêtres de dimensions réduite, sans décor. Seul un garde-corps en fer forgé vient protéger les bordures.

Cette pâtisserie rassemble sur sa façade tous les codes relatifs à la culture et à la tradition catalane. La rousquille n’apparaît qu’au début du XIXe siècle, et les codes décoratifs rassemblés ici sont choisis pour faire entrer cette spécialité dans la tradition et dans l’histoire. Tous les attributs relatifs à la culture catalane sont là, associés au précieux gâteau. Cette façade est ostentatoire comparativement aux autres édifices de la rue. Elle raconte une histoire, celle d’un gâteau créé à cet endroit, et qui aujourd’hui, est un incontournable de la gastronomie roussillonnaise.

  • Murs
    • maçonnerie enduit d'imitation
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • décor stuqué
    • céramique
  • Représentations
    • feuille, noix
    • drapeau
    • catalan
    • montagne
    • scène de la vie sociale, homme, femme
    • hybride fabuleux
  • Précision représentations

    Le décor ce concentre autour de la porte. En haut des pseudo pilastres qui l'entourent, un décor de feuilles et de grappes descend de la colonne pour disparaître dans l’épaisseur. La porte est surmontée d’un décor mouluré, composé d’un écusson portant la mention Maison Séguela-Combes. Au-dessus, un drapeau catalan surmonte l’ensemble sur un décor mouluré feuillagé. De part et d’autre du blason, un homme et une femme sont vêtus des tenues traditionnelles catalanes. L’homme porte une baratine rouge (coiffe), une faixe (ceinture rouge) et un porró (pichet). Tous deux sont chaussés de vigatanes (espadrilles à lacets). La femme porte au cou et aux oreilles des bijoux en grenat catalan, avec une croix en pendentif. Sur ses genoux, un panier rond en osier contient les fameuses rousquilles, spécialités de la maison. La femme tient une rousquille à la main. Les deux personnages sont assis à côté de l’écusson, tournés l’un vers l’autre. Un pot en terre cuite est présent aux pieds de la femme. De part et d’autre de cet ensemble, deux sculptures représentent un corps d’aigle surmonté d’une tête démoniaque qui tire la langue.

    Les caissons des vitrines latérales reposent sur des consoles moulurées décorées de feuilles de noyer et de noix, motif que l'on retrouve à la base des garde-corps des balcons du 1er étage, mais également sur l'encadrement des fenêtres de cet étage.

    Les trois bandeaux de céramiques vernissées présentent des scènes de vie quotidienne autour de la rousquille. En arrière-plan, la montagne Canigou est représentée.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Pyrénées-Orientales : 1026W3
  • ADPO 1027W3 Matrices cadastrales 1883-1913.

    AD Pyrénées-Orientales : 1027W3

Bibliographie

  • Amélie-les-Bains, Palalda, Montalba, Station thermale, climatique et touristique, Maury Imprimeur, 1983.

  • CAILLIS, Jean Jacques, II siècles d’histoire au village d’Amélie-les-Bains, 1659-1880, Créatech, Amélie-les-Bains, 1999.

  • CAILLIS, Jean Jacques, Mon village dans le siècle, Amélie-les-Bains Palalda, 1880-1999, Créatech, Amélie-les-Bains, 2000.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM