Dossier d’œuvre architecture IA66006080 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
temple
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées
  • Commune Amélie-les-Bains-Palalda
  • Adresse 17 rue des thermes
  • Cadastre 2020 C2 270 2020 C2 270

Le temple protestant d’Amélie-les-Bains se situe dans la rue des thermes. Cette rue n’apparait pas sur le cadastre ancien de 1833. Le village est alors concentré autour des thermes, et avec la création de la rue des thermes au milieu du XIXe siècle, les constructions se développent sur la route nationale.

Le projet d’édification d’un temple protestant à Amélie-les-Bains remonte aux années 1890. Paul Pujade, alors maire de la commune et propriétaire des thermes, défend la construction d’un lieu de culte dans l’optique d’attirer à Amélie-les-Bains une clientèle protestante, anglaise en particulier. Les catholiques s’opposent vivement au projet. Au terme d’une bataille dans la presse, le conseil presbytéral de Perpignan consent, avec l’autorisation du Ministre des cultes, à l’achat d’un immeuble dans la rue des thermes en juin 1895. Il appartient alors à Laporte, coiffeur à Amélie-les-Bains.

Le temple protestant apparaît dans les matrices cadastrales comme construction nouvelle en 1901. Il est situé sur la parcelle A 164. Il est édifié par Achille Araud, pasteur protestant à Amélie-les-Bains. Les travaux d’aménagement de l’immeuble en temple protestant sont confiés à l’architecte danois Viggo Dorph Petersen, dont les réalisations en Roussillon sont nombreuses et remarquables. De confession protestante lui-même, il a également réalisé le temple de Collioure, dont on retrouve quelques lignes architecturales ici.

En 1911, le temple est repris par l’association cultuelle dite église réformée évangélique. Aujourd’hui, l’Église Protestante Unie de France, communion luthérienne et réformée, y exerce le culte les samedis après-midi.

Le temple protestant d’Amélie-les-Bains se situe dans la rue des thermes au numéro 17.Mitoyen des deux côtés, il est implanté sur une étroite parcelle en retrait de l'alignement. Sa façade est orientée au nord-ouest et ne compte qu'un seul niveau, accessible depuis la rue des thermes. L’ensemble est édifié en moellons et recouvert d’un crépi ocre orangé. Le toit est disposé en bâtière.

A l’arrière, dans la rue Castellane au n° 16, le temple constitue le troisième étage. La déclivité du terrain entre les deux rues offre à l’ensemble un rez-de-chaussée surélevé de trois étages. Le premier et le deuxième étage sont constitués d’un appartement autrefois réservé au pasteur. Il y avait un accès entre l’appartement et le temple par un escalier, aujourd’hui condamné. Sur l'élévation postérieure, le temple est marqué par un décor de chaînes de briques qui soulignent les vitraux et l’oculus.

La façade sur la rue des thermes comporte davantage de décors. L’entrée principale se situe en haut d’un escalier droit, bordé de rampes ornées de quadrilobes alignés. Les décors de brique rouge contrastent avec le crépi ocre de la façade. Une chaîne d’angle continue encadre le bâtiment. La porte est encadrée de deux colonnes de la même teinte que la façade. Deux chapiteaux ornés de feuillages les surmontent. Ils reçoivent un arc brisé en brique formant le tympan et orné d’un vitrail. Le linteau porte l’inscription « temple protestant » inscrite sur une plaque de plexiglas fixée au-dessus de la porte. Au-dessus du tympan, un oculus est orné d’un vitrail. La mur pignon est constitué de deux versants à forte pente. Le fronton est orné de dents d’engrenage disposées vers le ciel. Au sommet du fronton, une croix couronne la façade.

La porte d’entrée en bois est d’origine. Elle est composée de deux vantaux ajourés et protégés par une grille en fer forgé, décorée de petites fleurs, élément récurrent dans l’architecture de Petersen. A l’intérieur, une pièce unique constitue le lieu de culte. Les croisées d’ogives retombent sur des pilastres dénués d’ornement. L’intérieur est sobre. Les seuls décors résident dans les différents vitraux, essentiellement ornés de motifs quadrilobés et colorés. Les murs sont enduits d’ocre jaune, ainsi que les arcs des voûtes. Le plafond est blanc. La partie inférieure des murs est peinte d’un marron soutenu, qui donne une unité chromatique avec le mobilier en bois foncé. Sur le mur du fond, deux vitraux latéraux sont couronnés d’un oculus quadrilobé. Entre les vitraux, une croix en bois est accrochée au mur. Le sol est couvert de carreaux de faïence au motif géométrique d’inspiration florale.

La porte d’entrée est constituée d’un sas. A gauche, une petite pièce sert de remise. C’est ici que donne l’escalier condamné pour accéder au niveau inférieur. A droite de la porte d’entrée, un escalier en bois permet d’accéder à une mezzanine qui ouvre sur la pièce du culte. Le vitrail et l’oculus de la façade sont ici visibles dans le détail. On retrouve le quadrilobe, omniprésent sur les vitraux, ainsi que de petites fleurs colorées. Les vitraux sont constitués de rouge, jaune, bleu, blanc et vert. Les couleurs sont soutenues. L’intérieur des quadrilobes présente des motifs floraux sur un fond vert quadrillé.

La sobriété liée à la fonction du lieu contraste avec la puissance des vitraux. L’ensemble adopte le vocabulaire de l’architecture néogothique, dépouillée par la fonction du lieu. Le temple protestant d’Amélie-les-Bains a été récemment restauré. Les couleurs actuelles ne sont pas celles d’origine. Il est toutefois dans un bon état de conservation.

  • Murs
    • maçonnerie enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier tournant en charpente
  • Techniques
    • vitrail
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association cultuelle

Documents d'archives

  • 15NUM1024W3/SU/2 cadastre napoléonien section dites des Bains d’Arles, 1833.

    AD Pyrénées-Orientales : 15NUM1024W3/SU/2
  • AD Pyrénées-Orientales : 1026W3
  • ADPO 1027W3 Matrices cadastrales 1883-1913.

    AD Pyrénées-Orientales : 1027W3
  • AD Pyrénées-Orientales : 1119W3

Bibliographie

  • Amélie-les-Bains, Palalda, Montalba, Station thermale, climatique et touristique, Maury Imprimeur, 1983.

  • CAILLIS, Jean Jacques, II siècles d’histoire au village d’Amélie-les-Bains, 1659-1880, Créatech, Amélie-les-Bains, 1999.

  • CAILLIS, Jean Jacques, Mon village dans le siècle, Amélie-les-Bains Palalda, 1880-1999, Créatech, Amélie-les-Bains, 2000.

  • ROSENSTEIN, Jean-Marie. Viggo Dorph Petersen, un architecte dans les Pyrénées Orientales. Mondial Livre. Nîmes. 2013.

    AD Pyrénées-Orientales : BIB19786
  • SOUCHE, Madeleine, L’église réformée de France en Roussillon,ses origines et son implantation dans les Pyrénées-Orientales au XIXe et au début du XXe siècle (1830-1920), publication de l’Église Réformée de Perpignan et des Pyrénées-Orientales, 1998, p. 66-71.

    p. 66-71
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM