Dossier d’œuvre architecture IA66006071 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
Thermes Pujade puis thermes du Mondony
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées
  • Hydrographies Mondony (le)
  • Commune Amélie-les-Bains-Palalda
  • Adresse 4 place du maréchal Joffre
  • Cadastre 2020 C2 234
  • Dénominations
    établissement thermal
  • Appellations
    Pujade, Mondony

Le Dr Pierre Pujade, ancien médecin de l’armée napoléonienne, est médecin inspecteur aux bains d’Arles. Il découvre sur son terrain rive gauche du Mondony 14 sources, et projette la construction d’un établissement thermal modèle. La construction des thermes Pujade est entreprise entre 1838 et 1842. Les cabinets de douches et baignoires étaient installés directement sur les sources au rez-de-chaussée, tandis que les élévations recevaient les 37 chambres. L’établissement ouvre en 1841. Les deux établissements Pujade et Hermabessière (thermes romains) se font concurrence. Elevés à l’entrée des Gorges du Mondony, les nouveaux thermes forment un ensemble de constructions pittoresques, accolé aux escarpements rocheux. Pour vanter son nouvel établissement, le Dr Pujade publie des notices descriptives des installations, en insistant sur la modernité des équipements de soin et les innovations hydrothérapiques et héliothérapiques. C’est le premier établissement du département à instaurer les cures d’hiver. Cette idée lui a été probablement insufflée par Anglada en 1819 et 1820. Dans son traité de 1833, Anglada réitère l’intérêt d’une saison hivernale, et insiste sur la douceur des températures et l’abondance des eaux. Lors de la visite de six médecins à l’établissement Pujade en 1844, le Dr Lallemand, médecin inspecteur à Vernet-les-Bains, est conquis par l’idée de la saison d’hiver, et l’instaure à l’établissement des Commandants à Vernet en 1845.

L’établissement Pujade est agrandi et amélioré en 1848. La piscine de natation, creusée dans la roche naturelle d’où jaillissaient les trois sources, constitue un aménagement remarquable. Elle est agrandie et des aménagements de cordes suspendues permettent de profiter des vertus thérapeutiques des eaux tout en s’adonnant à la pratique de la gymnastique. François Arago séjourne à l’établissement Pujade en juillet 1853. De nouveaux captages réalisés en 1860 portent le nombre de sources à 22. Pujade procède alors à l’aménagement d’un petit bassin peu profond destiné aux enfants. Il installe de nouveaux cabinets d’étuve, dans lesquels le baigneur est soumis aux vapeurs tout en gardant la tête en dehors. C’est alors qu’il engage la construction d’une deuxième galerie de bains, la galerie des Dames. Elle comprend dix cabinets et une salle respiratoire baptisée Eugénie. Il construit la maison solaire pour le logement. En 1855, le docteur Benjamin Verdo indique que la hauteur du niveau des sources a permis de placer à touts les étages des cabinets de bains à côté de chambres de sorte qu'on peut se baigner sans sortir et se recoucher après le bain. Comme aux thermes d'Hermabessière, l'ensemble des installation est chauffé à l'eau thermale ce qui permet une exploitation à l'année. Un vaste jardin descend jusqu'au ravin d'où l'on peut remonter en face jusqu'à la cascade d'Annibal.

L’établissement Pujade est primé à l’exposition universelle de Londres en 1855 et à Montpellier en 1860. Selon Etienne Frenay, le nombre de curistes reçus à l’établissement Pujade en 1862 s’élève à 800, contre 700 aux thermes romains et 2 000 à l’hôpital thermal des armées.

En 1897, les thermes Pujade font l’objet d’un réaménagement, entraînant une séparation stricte des espaces destinés aux hommes et aux femmes. Il compte désormais sept étages et s’équipe d’un ascenseur hydraulique. La façade principale est habillée après 1902. Des briques rouges soulignent l’architecture du bâtiment et un double bow-window est édifié sur les angles inférieurs. Un billard est installé dans la passerelle, fermée par des baies vitrées, parallèle à l’entrée des thermes et au-dessus des buvettes. L’établissement est à la pointe tant au niveau des installations de soin que du confort et de la modernité. Les thermes Pujade obtiennent la médaille d’or à l’exposition universelle de Londres en 1905.

Une nouvelle campagne de réaménagement des thermes Pujade est confiée à l’architecte perpignanais Raoul Castan en 1934. Il aménage la salle à manger en béton armé et dégage ainsi le hall d’entrée. Il élève une nouvelle salle en arcs surbaissés sur les murs et terrains des cabines des thermes. En tout, il aménage 300 m2 de salle et salons.

En 1940, les thermes romains sont vendus à la société immobilière des thermes Pujade.

Les thermes Pujade sont à nouveau rénovés en 1961.

En 1977 l’ensemble des établissements thermaux Pujade et romains sont achetés par la Chaîne thermale du Soleil, qui exploitent aujourd’hui encore les sources thermales d’Amélie-les-Bains. Les thermes Pujade sont détruits et de nouveaux thermes sont reconstruits au même emplacement en 1987 et 1988, sous la direction de l’architecte perpignanais Pierre Calvet. De style néo-classique, les thermes sont rebaptisés thermes du Mondony. La singularité de la construction du nouveau bâtiment réside dans sa grande dimension. L’ensemble de la structure intègre tous les éléments nécessaires au fonctionnement de l’établissement thermal, tel que les réseaux d’eaux, de boues, la climatisation. La structure en béton est entièrement recouverte à l’extérieur de béton architectonique de couleur ocre clair.

Les thermes sont édifiés à l’entrée des gorges du Mondony, et surplombent la rivière. Ils sont accolés aux escarpements rocheux. Construits sur l’emplacement des sources, ils obéissent à un plan centré. Ils sont composés de trois étages élevés sur un rez-de-chaussée fermé donnant sur la rivière. La toiture accueille le parking de l’établissement. L’ensemble du bâtiment tel qu’il est visible aujourd’hui n’a plus rien de commun avec le bâtiment ancien. L’ensemble a été successivement remanié, dans l’optique d’adapter le lieu aux nouvelles fonctions, normes, et innovations techniques. Toutefois, les lignes d’arcs en plein cintre visibles sur l’aménagement de la façade réalisé en 1860 semblent avoir inspiré l’architecte Pierre Calvet. La façade de l’établissement actuel est constituée d’une superposition d’étages qui avancent sur le précédent et offre ainsi une vue sur le Mondony. Deux galeries ornées d’arcs en plein cintre se superposent, conférant à l’ensemble une cohérence architecturale. De larges baies en plein cintre permettent à la lumière naturelle d’entrer dans l’édifice à chaque étage. L’ensemble, avec le recours à l’arc en plein cintre et aux colonnes, reprend le discours architectural du style néo-classique.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée