• recensement du patrimoine thermal
Ancien hôpital thermal des armées
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées - Arles-sur-Tech
  • Commune Amélie-les-Bains-Palalda
  • Adresse 2 avenue du général de Gaulle
  • Cadastre C 226, 227  ; 2019 C02 1159, 1160, 1161
  • Dénominations
    hôpital
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, pont aqueduc, établissement thermal, caserne

Les informations de cette notice ont été produites par le service des Monuments Historiques et sont accessibles sur la base Mérimée du ministère de la culture et de la communication.

L'hôpital thermal des armées d'Amélie-les-Bains, construit au milieu du XIXe siècle, fait partie des six établissements de ce type en France avec Barèges, Bourbonne, Guagno, Plombières et Vichy. A la différence de Barèges, qui est contemporain et est resté tributaire des thermes civils, l'hôpital d'Amélie possédait ses propres installations thermales, alimenté par la source du Gros Escaladou.

Les bains d'Arles étaient fréquentés par les militaires dès le XVIIIe siècle où des lits leurs étaient réservés et le projet d'établir un hôpital thermal spécifique se fait jour progressivement.

Le général De Castellane (1788-1862) dirige la 21e division militaire de Perpignan lorsqu’il découvre les Bains d’Arles. Il en fait mention dans ses mémoires en 1835. Il part en Algérie jusqu’en 1838 et projette la construction d’un hôpital thermal militaire aux bains d’Arles pour les soldats de retour d’Algérie. Il fait construire par les soldats du 25e léger casernés au Fort les Bains des promenades et des chemins. Le projet est rejeté plusieurs fois par le Maréchal Soult (1769-1851), alors ministre de la guerre. Le général de Castellane imagine alors de créer aux Bains d’Arles une commune à part entière et souhaite la nommer du nom de la Reine. Cette dénomination prestigieuse a pour but de faciliter la création de l’hôpital militaire. Reçu par le roi Louis Philippe et la reine Amélie, il obtient par l’ordonnance du 7 avril 1840 que le village des bains soit érigé en commune autonome et porte le prénom de la reine Amélie. Le village devient alors Amélie-les-Bains.

La recherche d'un emplacement pour établir un hôpital militaire est entreprise dès le début des années 1840 et se porte sur la rive droite du Mondony, isolée de toute habitation et donc de toute contamination. Le site de 7 hectares permet d'aménager un parc et des promenades en plus des installations thermales. Le site est dépourvu de source et le ministère achète deux sources d'eaux sulfureuses à Pierre Hermabessières. Dès le mois de juillet 1843, la construction de l’hôpital thermal des armées est entreprise. En 1845, Pierre Puiggari, auteur des plans avec l'ingénieur des mines Jules François, élargit la roche de la source thermale du gros Escaldadou, pour en augmenter le débit et alimenter l’hôpital militaire. Il découvre des objets antiques, datant de l’occupation romaine (culte local envers les divinités de la source). Le 3 octobre 1847, le Général De Castellane pose la première pierre. La rue principale d’Amélie-les-Bains est rebaptisée à son nom. L’hôpital est terminé et ouvert en 1855 sous Napoléon III et déclaré permanent en 1860.  Le pont-aqueduc a fait partie des premiers aménagements du site pour alimenter les thermes en eau thermal : il est construit dès 1851 (date portée sur un arc). En 1866, il est indiqué que l'établissement fonctionne toute l'année.

Elevé avec sa chapelle et ses dépendances dans un parc boisé de grands platanes, l’ensemble occupe environ 6 ha sur la rive droite du Mondony.

Des travaux importants on lieu à l'intérieur des bâtiments en 1967 pour moderniser les installations sanitaires et améliorer le confort des lieux.

L’hôpital thermal des armées ferme en 1993, mais son parc reste accessible. La décision de fermer l'hôpital thermal de armées d'Amélie-les-Bains a été prise dans le cadre du plan de restructuration des forces armées rendu public par le ministre de la défense le 16 avril 1992. Elle est motivée par la volonté pour le service de santé des armées de concentrer ses moyens vers les hôpitaux de court séjour afin de permettre le développement des techniques de pointe et d'améliorer encore la qualité des prestations sanitaires. Les curistes militaires pourraient bénéficier de soins thermaux grâce à un mécanisme de conventionnements avec les thermes civils et les hôtels.La municipalité achète l’établissement en 1999, et propose un projet de création de nouveaux thermes, d’un centre de remise en forme, d’un hôtel et d’une résidence de tourisme. Ce projet n’a pas vu le jour.

L’hôpital thermal des armées est inscrit en totalité au titre des Monuments Historiques par l’arrêté du 15 janvier 2007. Cet arrêté concerne l’ensemble du bâti correspondant à l’état historique initial, à savoir les corps de bâtiments, la chapelle, l’aqueduc, les murs de soutènement et de clôture, ainsi que les parcelles correspondantes.

En 2015, un nouveau projet de centre thermo ludique est envisagé par la municipalité. La partie correspondant aux logements a été vendue à un promoteur pour en faire un hôtel. Des appartements auraient été vendus sur plan, sans que les travaux ne soient engagés. Aujourd’hui, le projet est bloqué, et l’affaire portée devant la justice.

En 2023, le projet est finalement repris par Tempérance, une société foncière basée à Montpellier, qui, après avoir racheté en 2021 la partie privée, devient propriétaire de la totalité des bâtiments alors qu'un arrêté de péril planait dessus après 30 années d'inocupation et de squats divers. La commune conserve la chapelle, le parc et la ressource en eau thermale. Le projet évolue et les responsables de Tempérance décident alors d’en faire un pôle sportif d’excellence, de management du sport. 278 étudiants pourront être hébergés sur le site ou à proximité.   Le projet s’élève à 35 Mo d’€ financé uniquement par des investisseurs privés.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle
    • Principale
  • Dates
    • 1847, daté par source

L’ensemble des bâtiments qui composent l’hôpital thermal des armées se situent dans un parc boisé de 6 hectares, sur la rive droite du Mondony. Le bâtiment de l’administration se situe à l’ouest, le bâtiment des officiers à l’est, le grand corps de bâtiment orienté est-ouest recevait les soldats. Une galerie vitrée menait à l’origine du bâtiment des officiers à celui des soldats. Ces trois bâtiments sont organisés en U autour d'un jardin d'agrément se poursuivant par un parc boisé. Les thermes se situent à l’arrière de cet ensemble, avec les réservoirs d’eaux sulfureuses et les filtres. A droite, se situe la buanderie et la salle des morts. A l’extrémité du parc au sud-ouest, se trouve la chapelle.

Le bâtiment de l’administration et des officiers se font face, et le bâtiment des soldats est transversal. Les murs sont construits en moellon de calcaire. L’entourage des portes et des fenêtres sont en brique et cayrou. Les bâtiments sont recouverts d’un enduit ocre. Les toits sont couverts de tuiles. Les angles des bâtiments sont soulignés par une chaîne discontinue en brique. Les étages sont soulignés par un bandeau en brique, qui contraste avec la façade. Le bâtiment de l’administration comporte un sous-sol. Ces trois bâtiments sont composés d’un rez-de-chaussée surélevé de deux étages et d’un étage de comble. L’entrée se situe au centre de la façade. Elle ouvre sur un couloir axial, qui distribue les différentes pièces.

Le bâtiment des soldats, d'une longueur de 100 m sur 16,60 m pouvait accueillir 390 sous-officiers et soldats. Il servait aussi pour le logement des infirmiers dans les combles éclairés par des lucarnes qui ne se trouvent que sur ce bâtiment. Au rez-de-chaussée, sur toute la longueur court une longue galerie couverte qui sert de promenoir et dessert les réfectoires (l'un pour les infirmiers, l'autre pour les soldats par mesure d'hygiène, facilitation du service et maintien de la discipline). Aux étages, un couloir central desservait à l'origine 10 salle en vis-à-vis avec 16 lits chacune. Le palier centre reçoit les cabinets des médecins et le bureau des infirmiers. Aux extrémités se trouvent un escalier de service et un cabinet d'isolement, dans des corps hors-oeuvre sur l'élévation postérieure. La liaison avec les thermes s'effectue par une galerie couverte aboutissant à un bel escalier ce qui préservait les circulations des intempéries.

Dans le bâtiment des officiers, 14 chambres à 1 ou 2 lits sont aménagés au rez-de-chaussée pour les plus infirmes. Ce niveau abrite également un cabinet médical, un bureau infirmier, deux salles à manger, une salle de lecture et une bibliothèque. Aux étages, la distribution est la même que pour le bâtiment des soldats, mais avec 20 chambres de 1 à 3 lits.

Le bâtiment de l’administration comportait au rez-de-chaussée : la conciergerie, le bureau de la sous-intendance, des entrées, de l'officier gestionnaire ainsi que les locaux de la pharmacie. Au premier étage se trouvaient les logements du médecin-chet et du gestionnaire, à second ceux que pharmacien en chef, de l'aumônier et des officiers de santé ou d’administration, mais aussi des bureaux, le cabinet du médecin-chef et la bibliothèque médicale.

Derrière cet ensemble se trouvent les thermes. Il suivent un plan symétrique pour respecter la séparation des grades : à gauche les officiers, à droite les sous-officiers et les soldats. De plain-pied, ils sont dotés de trois piscines, neuf salles de douches, neuf baignoires, et de quatre salles de humages et de soins divers. Les salles des piscines et salles de soins sont voûtées en berceau, entièrement recouverte de carreaux de faïence. Ces salles sont percées de larges ouvertures qui diffusent la lumière du jour. Les voûtes sont percées de façon à laisser entrer la clarté par le haut.

L’intérieur des trois corps de bâtiments en U sont transformés en 1967. Des améliorations sanitaires et de confort sont apportées dans les deux sections hospitalière et thermale. L’ensemble des façades, austère et répétitif, renvoie à une typologie de l’architecture militaire du XIXe siècle.

La chapelle annexée à l’Hôpital se situe à quelques mètres en dehors de l’ensemble. Elle offre 156 places assises. Elle a été rénovée après 1967. La porte d’entrée est vernissée. Les voûtes et les murs sont replâtrés et repeints. Dans la muraille de l’abside, est scellée une croix latine en chêne massif de 3 m de haut, 2 m de traverse et pesant 500 kg. Un nouvel autel se dresse sur une estrade en bois dur ciré, effleuré par un entourage de deux marches d’escalier en marbre rose ou gris. L’éclairage est entièrement refait et le mobilier remplacé.

Les matériaux de construction utilisent le moellon de calcaire pour le gros oeuvre, le cayrou et le grès pour les encadrements de portes et de fenêtres. Ces bâtiments étaient affectés aux curistes, soldats, officiers et à l'intendance. Ce sont des constructions à deux étages sur rez-de-chaussée, et étage de combles. L'entrée s'ouvre sur un couloir axial recoupé en son milieu par un couloir disposé dans l'axe longitudinal des bâtiments. Cette distribution se répète, à l'exception de l'entrée, aux étages supérieurs qui comportent vingt chambrées par niveau et six lits par chambrée. Derrière cet ensemble hospitalier se trouve le complexe des thermes tout en rez-de-chaussée, doté de trois piscines, neuf salles de douche, neuf baignoires, quatre salles de humage et soins divers. Les salles des piscines et de soins ont été visiblement inspirées par la grande salle à voûte en berceau, située dans le secteur des thermes romains. Ces salles reprennent l'essentiel des caractéristiques de l'architecture romaine : voûte en berceau plein cintre, larges verrières, jours zénithaux et emploi du marbre.

  • Murs
    • calcaire maçonnerie enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble, sous-sol
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    désaffecté, mauvais état, menacé

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public ; non validée
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 2007/01/15
  • Précisions sur la protection

    L'ancien hôpital et sa chapelle en totalité, à savoir l'ensemble du bâti correspondant à l'état historique initial avec les corps des bâtiments, l'aqueduc, les murs de soutènement et de clôture, ainsi que les parcelles correspondantes (cad. C 226, 227) : inscription par arrêté du 15 janvier 2007

  • Référence MH

Documents d'archives

  • 17J17-1 : Projet pour 1850 et 1851, plan d’ensemble de l’hôpital militaire et profil longitudinal de l’aqueduc d’eau minérale, 1849.

    AD Pyrénées-Orientales : 17J17-1
  • AD Pyrénées-Orientales, 17 J 16 : plan du périmètre des sources (7/02/1863) ; plan d'ensemble de l'hôpital militaire d'Amélie-les-Bains (1896).

    AD Pyrénées-Orientales : 17 J 16

Bibliographie

  • RUIZ, Sophie, Les stations thermales du Languedoc Roussillon, étude Monuments Historiques, 1999, non publié.

  • Nicolas Meynen. De Fort-les-Bains à Amélie-les-Bains ou l’essor d’une station thermale par le fait militaire. Presses Universitaires du Midi. Patrimoines du tourisme thermal et de la villégiature en montagne des Pyrénées et d'ailleurs, , pp.141-159, 2023, Patrimoines, 9782810712632.

  • PIERNAS, Gersende. Introduction à l’histoire des hôpitaux thermaux militaires en France (XVIIIe-XIXe siècles) In : La santé des populations civiles et militaires : Nouvelles approches et nouvelles sources hospitalières, xviie-xviiie siècles [en ligne]. Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2010 (généré le 27 février 2024). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/septentrion/44841>. ISBN : 978-2-7574-2150-5. DOI : https://doi.org/10.4000/books.septentrion.44841.

Annexes

  • recensement des sources archivistiques
  • Archives du Génie. 1 VH 182 Procès-verbal constatant l’examen des projets faits par le capitaine Puiggari pour la construction de l’hôpital thermal d’Amélie-les-Bains et l’opinion des membres de la conférence à ce sujet
  • A. D. Pyrénées-Orientales 2 R 14 21e Division militaire. Service des hôpitaux. eaux thermales d’Amélie-les-Bains Procès Verbal constant le résultat des opérations de la commission instituée à l’effet d’examiner la convenance et la possibilité de l’établissement à Amélie-les-Bains, près d’Arles, d’un hôpital militaire d’eaux thermales pouvant recevoir de quatre à cinq cents malades
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Monuments historiques
Articulation des dossiers