Eglise d'origine du XVIe (?) reconstruite en partie au XXe siècle. C'est à 1400 mètres d'altitude surplombant le centre thermal des Escaldes que se dresse la chapelle Notre-Dame des Grâces sur le territoire de la commune d'Angoustrine-Villeneuve-des Escaldes. Construite en 1930, elle domine du haut de sa butte le site déjà connu des Romains réputé pour ses eaux sulfureuses, lesquelles furent exploitées au fil des siècles pour leurs multiples vertus. Les thermes de tout temps privés, longtemps laissés à l'abandon mais toujours fréquentés font l'objet de travaux et d'aménagements de 1821 à 1889 au gré des divers propriétaires.£En 1882, une première chapelle est bâtie dans la cour de l'établissement, grâce aux deniers des curistes. Le lieu de culte a toujours été indissociable et nécessaire au fonctionnement de ces£thermes, fréquentés surtout par de pieux baigneurs espagnols et par les habitants de Villeneuve. De facture modeste, et de dimensions réduites, elle est en revanche parée d'un remarquable£panneau peint du 15e siècle, représentant la Vierge des Désemparés. Mais en 1903 déjà, alors que la foule se presse, la chapelle est trop petite et le prêtre local appelle de ses vœux un nouvel agrandissement.£En 1917, les thermes des Escaldes sont confiés au Docteur Hervé, qui en deviendra par ailleurs propriétaire en 1923. Sous son impulsion, l'établissement se spécialise dans le traitement de la£tuberculose et joint à la cure thermale un volet héliothérapique. Après une campagne de travaux conséquents, le complexe du sanatorium qui se veut l'un des plus beaux d'Europe voit le jour en 1924. Sa conception est confiée à l'architecte Henri Martin probablement pour ses multiples compétences autant en matière d'ingénierie hydraulique, qu'en infrastructures d'accueil.£L'implantation de la chapelle existante dans la cour de l’établissement est alors jugée gênante pour les projets d'extension"" et par ailleurs trop exiguë face à l'affluence prévue. Elle est£néanmoins nécessaire pour la notoriété de l'établissement et le docteur Hervé décide tout simplement, de la faire reconstruire sur un terrain plus vaste qui domine le sanatorium avec des£proportions répondant à l'ampleur du nouveau projet. Ce nouvel édifice est construit à partir de1925, en solides blocs de granit, avec un engouement de l'époque pour le style néo-roman,£s'inspirant des édifices anciens remarquables de la commune d'Angoustrine-Villeneuve. Mais surtout, fait remarquable, ce nouveau volume est éclairé par dix verrières formant un ensemble£exceptionnel dont la réalisation a été confiée à la peintre verrier Marguerite Huré dont les talents en matière d'interprétation et de création furent recherchés par les plus grands architectes de son époque.£L'actuelle chapelle dédiée à Notre-Dame de Grâce, dont les travaux furent achevés en 1929, fut bénite, ainsi que ses trois cloches le 24 avril 1930, par Monseigneur Jules de Carsalade du Pont. (SERRES, Roland. Le Roussillon Sacré, Complément. sd. p.44).