La première entrée de l’édifice est comprise dans l’enceinte fortifiée de l’église, certainement construite entre les XIIe et XIVe siècles. Le nom de Sainte-Marie « de Les Grades » (des Degrés) attribué à l’édifice au XIVe siècle (Cazes, 1967, p. 157) provient des 21 marches qui permettent d’accéder à l’entrée. Cette dernière comprend un linteau droit en schiste surmonté d’un arc de décharge de moellons disposés en rang avec un jointement en ciment. L’enceinte encadrant toute la partie Sud est constituée d’un appareillage de moellons à joints secs. Au-dessus de la porte de l’enceinte, deux imposantes pierres en saillie correspondent à un encorbellement de mâchicoulis, qui permettait de défendre l’église.
Voûtée en arc brisé, la seconde porte en bois qui donne accès à l’intérieur de l’église devait certainement être en plein cintre à l’origine (Cazes, 1967, p. 157). L’église est à nef unique et couverte d’une voûte en berceau. Son chœur a la particularité d’être en retrait par rapport à la nef, comme d’autres édifices du premier art roman du Conflent (église Sainte-Marie de Riquer à Catllar par exemple). L’abside semi-circulaire est ajourée d’une fenêtre à double ébrasement et décorée de lésènes avec trois rangs d’arcatures aveugles en plein cintre.
L’ensemble de l’édifice a été construit en moellons de schistes, grossièrement taillés. La toiture est en tuiles canal et surmontée d’un clocheton qui porte l’inscription « Bincit, regnat, imperat ; ab omni malo no defendat. Ave Maria Salbeterre. M. Francisco Mandil. 1696 », signifiant « (le Christ) est vainqueur, il règne, il commande ; qu’il nous défende de tout mal ». Cette inscription renseigne sur le nom du fondeur, qui est Francisco Mandil. De plus, l’invocation « ave Maria Salbeterre » devait permettre de conjurer la grêle ainsi que les orages (Cazes, 1967, p. 158). Le clocheton est surmonté de la croix de l’ordre du Saint-Sépulcre, qui figure également en tant que motif sur la cloche posée en 1696[5].
Le principal mobilier de l’église est le retable du maître-autel, dont les panneaux centraux ont été réalisés par le peintre de Vinça Jacques Forner. Ils proviennent d’un premier retable réalisé en 1527 pour le maître-autel du prieuré de Marcevol (Revue d’Ille et d’Ailleurs, 1987, p.26). Les panneaux latéraux représentants le Christ en croix, Saint-Gaudérique et Saint-François sont quant à eux du XVIIe siècle. Sainte-Eulalie, patronne d’Arboussols, est représentée sur la prédelle au côté de Saint-Julien (patron de Vinça).ble réalisé en 1527 pour le maître-autel du prieuré de Marcevol[1]. Les panneaux latéraux représentants le Christ en croix, Saint-Gaudérique et Saint-François sont quant à eux du XVIIe siècle. Sainte-Eulalie, patronne d’Arboussols, est représentée sur la prédelle au côté de Saint-Julien (patron de Vinça).