Le moulin à farine fut certainement construit en 1628, avec l’autorisation donnée par l’abbé de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou de construire un moulin à farine (Archives communales). Il s’agit de l’ancien moulin communal, qui était affermé au 17e siècle par les habitants de Marquixanes. En 1763, les fermiers sont Pierre Vestit, Jean Fabre, Jacques Acezat et Emmanuel Fons, sont redevables de la somme de 171 livres 8 sous aux consuls de Marquixanes. Le moulin reste affermé au siècle suivant, notamment en 1797 par le meunier Jacques Fabre Mir (Revue d’Ille et d’Ailleurs, XV, 1989).
Un billet d’enchère pour la location du moulin à farine daté du 18 mai 1779 et signé par le viguier du Conflent Francesc Comte, indique un certain nombre d’obligations à respecter pour le futur fermier, notamment la bonne tenue de la digue du ruisseau ainsi que des outils. Le fermier doit également entretenir les deux meules en les changeant si cela est nécessaire et payer les censives à l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou.
Gaudérique Franc remporte l’enchère effectuée sur la place publique de Marquixanes le 25 mai 1779, pour 662 livres et 10 sols par an, en présence des consuls Gaudérique Fabra-Bés et Nicolas Serrania. Les associés et cautionneurs (?) nommés sont Pierre Barreca, François Bacoet et Joseph Baco. Après le décès de Gaudérique Franc, soit quelque temps après le premier paiement effectué le 24 octobre 1779, le moulin doit fournir la somme de 437 livres et 10 sols ; les associés se retrouvent à devoir payer cette somme, sous peine de saisie.
Le moulin à farine fonctionnait très peu au début du 20e siècle. A cette époque, il est propriété de la famille Sylvestre, qui le transforma par la suite en habitation. La partie amont du canal fut emportée par la crue de 1940, mettant ainsi le moulin complètement hors d’usage, selon le témoignage de l'actuel propriétaire.
L’autorisation de construire un second moulin à farine fut décidée vers 1897 par le meunier Baptiste Amiel. Situé en face du moulin communal, il a été bâti dans la commune d’Eus sur la rive gauche de la Têt. Ces deux moulins possédaient leur propre canal d’arrosage relié à la Têt ; la construction du canal à destination du moulin communal se révéla complexe, en raison de la nécessité d’ouvrir une galerie d’environ 100 m dans la roche29.