Dossier d’œuvre architecture IA66004083 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Moulin à farine « Les Escaleres » ou moulin de Mathilde aujourd'hui maison
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental des Pyrénées-Orientales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou - Le Canigou
  • Hydrographies La Têt
  • Commune Marquixanes
  • Lieu-dit les Escalères
  • Adresse
  • Cadastre 2019 OA 604 2019 OA 604 ; 1801 B 106
  • Dénominations
    moulin à farine
  • Appellations
    moulin de Mathilde
  • Destinations
    maison

Le moulin à farine fut certainement construit en 1628, avec l’autorisation donnée par l’abbé de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou de construire un moulin à farine (Archives communales). Il s’agit de l’ancien moulin communal, qui était affermé au 17e siècle par les habitants de Marquixanes. En 1763, les fermiers sont Pierre Vestit, Jean Fabre, Jacques Acezat et Emmanuel Fons, sont redevables de la somme de 171 livres 8 sous aux consuls de Marquixanes. Le moulin reste affermé au siècle suivant, notamment en 1797 par le meunier Jacques Fabre Mir (Revue d’Ille et d’Ailleurs, XV, 1989).

Un billet d’enchère pour la location du moulin à farine daté du 18 mai 1779 et signé par le viguier du Conflent Francesc Comte, indique un certain nombre d’obligations à respecter pour le futur fermier, notamment la bonne tenue de la digue du ruisseau ainsi que des outils. Le fermier doit également entretenir les deux meules en les changeant si cela est nécessaire et payer les censives à l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou.

Gaudérique Franc remporte l’enchère effectuée sur la place publique de Marquixanes le 25 mai 1779, pour 662 livres et 10 sols par an, en présence des consuls Gaudérique Fabra-Bés et Nicolas Serrania. Les associés et cautionneurs (?) nommés sont Pierre Barreca, François Bacoet et Joseph Baco. Après le décès de Gaudérique Franc, soit quelque temps après le premier paiement effectué le 24 octobre 1779, le moulin doit fournir la somme de 437 livres et 10 sols ; les associés se retrouvent à devoir payer cette somme, sous peine de saisie.

Le moulin à farine fonctionnait très peu au début du 20e siècle. A cette époque, il est propriété de la famille Sylvestre, qui le transforma par la suite en habitation. La partie amont du canal fut emportée par la crue de 1940, mettant ainsi le moulin complètement hors d’usage, selon le témoignage de l'actuel propriétaire.

L’autorisation de construire un second moulin à farine fut décidée vers 1897 par le meunier Baptiste Amiel. Situé en face du moulin communal, il a été bâti dans la commune d’Eus sur la rive gauche de la Têt. Ces deux moulins possédaient leur propre canal d’arrosage relié à la Têt ; la construction du canal à destination du moulin communal se révéla complexe, en raison de la nécessité d’ouvrir une galerie d’environ 100 m dans la roche29.

  • Période(s)
    • Principale : limite 17e siècle 18e siècle, 19e siècle

Le moulin est composé de trois corps de bâtiment qui ont fait l’objet de peu de modifications depuis son dernier rachat dans les années 1990. L’accès au bâtiment principal s’effectue par un escalier rajouté postérieurement à la construction de l’ensemble. A l’origine, l’accès aux pièces à vivre situées au premier étage s’effectuait par une porte en façade latérale, transformée par la suite en fenêtre. L’entrée est actuellement accessible par une grande baie vitrée.

L’intérieur comprenait l’espace de cuisine et salon, ainsi que deux chambres. La cheminée et l’évier en marbre sont d’origine, tout comme le sol constitué de planches de bois. A l’angle de la cheminée se trouve la trappe d’un four à pain, dont la structure en saillie est visible en façade Ouest. De forme arrondie, le four à pain est constitué de moellons de pierres locales (principalement du schiste), de briques rouge incrustées ainsi que d’un mortier à la chaux. Il est terminé par une couverture en tuiles canal.

L’accès au rez-de-chaussée s’effectue à l’Est du bâtiment principal par une porte en bois cintrée, encadrée de pierres de granit équarries disposées en rang, ainsi que par une trappe au premier étage. Les fenêtres surmontées par des linteaux en bois sont des rajouts postérieurs à la construction du moulin. En effet, les jambages sont cimentés et l’une des fenêtres possède un balconnet en fer. L’appareillage de la façade est en galets de rivière, avec des inclusions de brisures de terre cuite. Une ancienne porcherie partiellement ruinée est accolée à la façade. Son appareillage est identique à celui du moulin et son toit est en appentis.

Le rez-de-chaussée conserve des outils agricoles utilisés postérieurement et a certainement servi de squat avant le rachat du moulin. L’escalier latéral en bois est celui qui permet d’accéder à la trappe du premier étage.

L’eau qui permettait le fonctionnement du moulin à farine circulait sous le moulin, à partir de deux branches du canal aménagées à cet effet. Les ouvertures prévues pour la circulation de l’eau ont été partiellement comblées et bouchées par un ensablement naturel. L’une d’entre elles est visible depuis le rez-de-chaussée du moulin.

Deux meules en granit (la tournante ou mobile et la dormante ou gisante) actionnées par la force hydraulique permettaient d’écraser les grains de céréales. Enfermées dans un coffrage en bois et placées l’une sur l’autre, elles étaient reliées à la roue hydraulique maintenue par un axe vertical en bois, appelée la cameta (l’arbre en catalan).

L’une des meules proviendrait du monastère roman Saint-Clément de Reglella, situé sur la commune d’Ille-sur-Têt. Par ailleurs, une meule en granit est actuellement intégrée dans un mur de la rue des Remparts.

Le bâtiment accolé au corps de bâti principal est une ancienne grange, dont la fenêtre principale cintrée et encadrée de cayrous a été rénovée dans les années 1990. Son toit est en appentis, tout comme celui du troisième bâtiment, situé plus en retrait à l’Ouest. Celui-ci est développé sur trois niveaux et comprend des petites ouvertures carrées encadrées de briques, qui devaient certainement servir de pigeonnier. Le dernier étage est un rajout postérieur, comme l’indique les chainages d’angle en briques et le traitement de la maçonnerie.

Enfin, la partie annexe visible de part et d’autre du dernier corps de bâti comprenait à l’origine un clapier. Elle fut réaménagée et agrandie en même temps que les travaux cités plus haut.

  • Murs
    • pierre moellon enduit partiel
  • Toits
    tuile
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • sainte Eulalie
  • Précision représentations

    Sur le claveau de la porte d'entrée prend place une représentation en bas-relief de Sainte-Eulalie accompagnée de la palme de son martyre, de son livre d’heures et d’une croix en forme de X.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • A.D.P.O. Archives Communales, Marquixanes

    AD Pyrénées-Orientales

Bibliographie

  • Revue d’Ille et d’Ailleurs, Un village, une histoire, Marquixanes, Sant-Miquel de Llotes, Mas et Veinats, Numéro 15, Juillet 1989.

    p 36.22.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2022
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(c) Département des Pyrénées-Orientales
(c) Inventaire général Région Occitanie