Dossier d’œuvre architecture IA66004063 | Réalisé par ;
Chabbert Roland (Rédacteur)
Chabbert Roland

Chercheur associé à l'inventaire général en 2002.

Chercheur à l'inventaire général depuis 2008.

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  • enquête thématique régionale, Eclectisme et historiscisme dans les demeures d'Occitanie
Demeure dite château d'Aubiry
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées-Orientales
  • Commune Céret
  • Lieu-dit Aubiry
  • Cadastre 1989 A 1958 1989 A 1958 ; 2006 AH 12 à 14, 20 à 38, 40, 41, 43 à 46, 90, 91 ; AI 3 ; non cadastré ; 2006 AH 2 à 14, 20 à 38, 40, 41, 43 à 46, 90, 91  ; 2006 AI3 non cadastré
  • Dénominations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    serre, dépendance, parc

Le château d'Aubiry est construit l'architecte danois Viggo Dorph Petersen (1851-1937) pour l'industriel J. Bardou, inventeur du papier à cigarettes JOB. Architecte privilégié de la famille Bardou-Job, Viggo Dorph Petersen se voit naturellement confié la réalisation du château d'Aubiry au même titre qu'il sera l'auteur des châteaux de Valmy et de parc Ducup. Cependant les origines de la commande demeurent floues. Pierre Bardou-Job étant décédé avant la validation des plans, on ignore qui des héritiers ou de Pierre est l’initiateur du projet.

Ce qui est certain, c'est que les terrains choisis pour les chantiers appartiennent aux conjoints des héritiers Bardou-Job, tandis que ceux-ci participent financièrement à la construction. Ainsi, le terrain sur lequel fut construit le château d’Aubiry, près de Céret, était une propriété de Thérèse Noé, fille d’un avocat d’affaires originaire de Port-Vendres et épouse de Justin Bardou.

Le cahier des charges définitif est établi le 16 décembre 1892. La construction a lieu de 1893 à 1904 mais la décoration n’est achevée qu'en 1910. La demeure est entourée d'un parc de 4 hectares et la propriété est complétée par un domaine d’une centaine d’hectares réservé aux vignes auquel s'ajoutent bois et vergers.  L'emplacement des terrains est déterminant pour la construction : Comme celui de Valmy, les château d’Aubiry surplombe la plaine environnante, bâti sur des terrassements. Il est aussi desservi par la voie ferrée pour faciliter l’acheminement des matériaux.

Les fournisseurs sont choisis en fonction de leur renommée. Les carrelages, faïences, bois ouvrés sont réalisés par des lauréats de salons très cotés comme les entreprises Paray-le-Monial pour les carrelages, Jules Loebnitz pour les faïences ou encore Jean Idrac pour les boiseries. Mais Viggo Dorph-Petersen ne néglige pas pour autant les artisans locaux. On retrouve ainsi Pierre Parès pour la maçonnerie, la maison Cavaillé pour la briqueterie, ou encore les entreprises Fontaneu et Perpigna pour les ferronneries

Les propriétaires ont fait appel aux peintres Paul Gervais, Léon Ruel et Henry Perrault pour réaliser le décor, la sculpture a été confiée Victorien Antoine Bastet. Ces artistes, de formation académique, célèbrent à Aubiry les charmes féminins qu’ils déploient avec une touche très colorée sur des thèmes classiques mythologiques ou de paysages champêtres. Les dômes vitrés sont confiés au maître Verrier Huber et les grandes serres métalliques sont construites par la maison orléanaise Guillot-Pelletier fils et Jouffroy.

Le mobilier a été dessiné spécialement pour le château : des aquarelles, réalisées par l’atelier Frères Goumain, maîtres ébénistes de Paris, assurent le prestige du décor et l’influence du modèle parisien. La grande bibliothèque napoléonienne d’Aubiry serait une réplique de celle de l’impératrice Joséphine au château de Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. La salle de billard, elle, serait une copie de celle du palais Catherine (18e siècle), palais d’été du Tsar situé à Pouchkine en Russie. L'ameublement est pour partie préservé.

Le château reste dans la famille jusqu'en 1973, bien que mis en vente depuis 1938. Protégé au titre des monuments historiques en 2006, il fait l'objet de travaux en 2021 qui percent une brèche dans le mur de l'esplanade du château et détruisent une partie du mur d'enceinte.

Aubiry est situé sur un terrassement en marbre rose dominant le parc à l'anglaise avec ses dépendances, le bassin de natation et le domaine viticole, ses serres et sa chapelle. Il présente un décor intérieur très abondant, en particulier Art Nouveau. Les façades sont abondamment décorées d'éléments sculptés, de mosaïques et de balustrades en fer forgé. L’origine parfois lointaine des matières premières et leur rareté servent également le prestige de la demeure. Ainsi, Aubiry se pare d’ardoises fines d’Angers, de pierres des Charentes, de marbre rose du Conflent et blanc de Carrare, d’onyx des Alpes, de carrelages en briques de Trèbes (Aude) et de Marseille, de carrelages d’Espagne, ou encore de céramiques d’Italie.

Les plans des différents étages révèlent une distribution traditionnelle correspondant au mode de vie bourgeois. En soubassement, sont installées des caves à demi enterrées. Le rez-de-chaussée surélevé dispose de nombreux salons et salles à manger consacrés aux réceptions. Au premier étage se trouvent les chambres et les cabinets de toilette dédiés à la vie privée de la famille, tandis que le dernier étage sous comble est réservé aux domestiques. Une terrasse à verrière dont les murs sont couverts de céramiques domine l'ensemble. Les dimensions impressionnantes sont exaltées par les matériaux précieux et les moulures. Boiseries, marbres, tissus, céramiques et pavements sont ornés.

Aubiry a conservé son mobilier d’origine. Cela permet de voir la variété et le luxe des styles artistiques déployés dans chaque pièce. Le bureau-fumoir de style Renaissance, la bibliothèque en acajou de style Empire, et le billard Art Nouveau en sont quelques exemples. Des aquarelles, réalisées par l’atelier Frères Goumain, maîtres ébénistes de Paris, assurent le prestige du décor et l’influence du modèle parisien.

Les fournisseurs sont choisis en fonction de leur renommée. Les carrelages, faïences, bois ouvrés sont réalisés par des lauréats de salons très cotés comme les entreprises Paray-le-Monial pour les carrelages, Jules Loebnitz pour les faïences ou encore Jean Idrac pour les boiseries. Mais Viggo Dorph-Petersen ne néglige pas pour autant les artisans locaux. On retrouve ainsi Pierre Parès pour la maçonnerie, la maison Cavaillé pour la briqueterie, ou encore les entreprises Fontaneu et Perpigna pour les ferronneries.

Aubiry est le seul des trois châteaux dont le mobilier, d’origine, permet de voir la variété et le luxe des styles artistiques déployés dans chaque pièce. Le bureau-fumoir de style Renaissance, la bibliothèque en acajou de style Empire, et le billard Art Nouveau en sont quelques exemples. Des aquarelles, réalisées par l’atelier Frères Goumain, maîtres ébénistes de Paris, assurent le prestige du décor et l’influence du modèle parisien. Le mobilier du château de Valmy est dessiné par l’architecte danois Thorkild Henningsen à la demande de Viggo Dorph-Petersen. Il s’inspire des styles François Ier et Henri II et confie la réalisation à un atelier de menuiserie lyonnais. Ce mobilier, comme celui du Parc Ducup, a été vendu lors des rachats successifs.

Les murs des châteaux sont aussi ornés de peintures s’inscrivant dans le programme artistique de l’architecte. Des peintres lauréats des Salons artistiques comme Paul-Jean Gervais sont employés pour réaliser de grands décors sur toiles marouflées aux châteaux d’Aubiry et de Valmy. Peintre toulousain lauréat du Grand Prix de Rome, Gervais est apprécié des Bardou-Job et de Jules Pams. Il a dessiné pour l’entreprise JOB des affiches de promotion du papier à cigarettes et a travaillé aux peintures de l’hôtel Pams. Henri Perrault, peintre parisien ayant réalisé des peintures historiques pour l'Hôtel de Ville de Perpignan collabore à l’ouvrage. Ces artistes, de formation académique, célèbrent à Aubiry les charmes féminins qu’ils déploient avec une touche très colorée sur des thèmes classiques mythologiques ou de paysages champêtres.

 

Paratexte – Un mobilier aux teintes royales

Le prestige passe aussi par des références esthétiques illustres. C’est le cas de la grande bibliothèque napoléonienne d’Aubiry, réplique de celle de l’impératrice Joséphine au château de Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. La salle de billard, elle, serait une copie de celle du palais Catherine (18e siècle), palais d’été du Tsar situé à Pouchkine en Russie.

 

Paratexte – La chambre aux portraits de Pierre

En hommage à l’empreinte paternelle, fondatrice de la dynastie Job, la chambre de Justin Bardou développe la thématique des Pierre ayant marqué l’Histoire. Ainsi, une corniche à l’effigie des Pierre célèbres orne les murs. On y retrouve Saint Pierre, Pierre l’Ermite, Pierre le Cruel ou encore Pierre le Grand accompagnant Pierre Bardou-Job.

  • Murs
    • pierre enduit
    • brique
    • béton béton armé
    • marbre
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de soubassement
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
  • Escaliers
    • escalier de distribution
  • Jardins
    groupe d'arbres, parterre
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
  • Précision représentations

    En hommage à l’empreinte paternelle, fondatrice de la dynastie Job, la chambre de Justin Bardou développe la thématique des Pierre ayant marqué l’Histoire. Ainsi, une corniche à l’effigie des Pierre célèbres orne les murs. On y retrouve Saint Pierre, Pierre l’Ermite, Pierre le Cruel ou encore Pierre le Grand accompagnant Pierre Bardou-Job

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2006/01/19
  • Précisions sur la protection

    En totalité, le château, la chapelle, les serres, la maison du jardinier, les terrasses, le parc et la totalité du bâti situé à l'intérieur du mur de clôture du domaine (y compris ce mur, son portail d'entrée, la grande allée et la maison du gardien) , ainsi que l'oratoire Sainte-Marguerite, à l'exception des bâtiments de la cave viticole ; les façades et toitures des bâtiments de la cave viticole et des logements correspondants ainsi que l'emprise de toutes les parcelles du domaine concernées par la protection (cad. AH 12 à 14, 20 à 38, 40, 41, 43 à 46, 90, 91, la grande allée étant un chemin communal non cadastré ; AI 3) : inscription par arrêté du 19 janvier 2006

  • Référence MH
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Bibliographie

  • ROSENSTEIN, Jean-Marie. Viggo Dorph Petersen, un architecte dans les Pyrénées Orientales. Mondial Livre. Nîmes. 2013.

    AD Pyrénées-Orientales : BIB19786
  • Les châteaux d’Aubiry, du Parc Ducup et de Valmy : héritage et patrimoine, exposition du Master professionnel Patrimoine, université de Perpignan. 2018.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie
Chabbert Roland
Chabbert Roland

Chercheur associé à l'inventaire général en 2002.

Chercheur à l'inventaire général depuis 2008.

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