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  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Conseil départemental des Pyrénées-Orientales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Thuir
  • Commune Thuir
  • Adresse Boulevard Violet
  • Dénominations
    ensemble industriel, chai
  • Destinations
    gare

En 1866, Simon et Pallade Violet, deux frères originaires de Corsavy, fondent une société à Thuir, destinée à faire commerce et notamment à négocier des vins. Rapidement, Simon Violet associe plusieurs vins du Roussillon et les enrichit de plantes et d'écorces de quinquina pour créer un apéritif commercialisé sous le nom de "Vin tonique et hygiénique au quinquina". Il joue ainsi avec la réputation des vins médicinaux réputés pour être des reconstituants. Son breuvage connait un réel succès si bien que l'ordre des pharmaciens de Montpellier intente un procès aux frères Violet pour concurrence déloyale. Il leur est désormais interdit d'utiliser le mot quinquina.

En février 1873, la marque Byrrh est déposée au greffe du tribunal de Perpignan et trois ans plus tard, les statut de la société Violet sont modifiés pour concentrer l'activité au commerce exclusif du vin. En quelques années les chais de Thuir s'étendent et peuvent stocker 50.000 hectolitres. Cependant il est nécessaire d'agrandir encore davantage la cave à la fin du 19e siècle.

C'est Lambert Violet, fils de Simon qui achève la construction du nouvel établissement inauguré en 1892. L'usine est alors reliée au réseau ferré par une halle d'expédition dont la réalisation , entre 1884 et 1892, est attribuée à Gustave Eiffel. Elle a été en activité jusqu'en 1989.

En 1910, l'entreprise compte 750 salariés et distribue plus de 30 millions de litres de Byrrh. C'est des années 1911-1920 que datent les cuves de béton destinées au coupage et à l'unification des vins. La batterie de cuves est conçue par l'architecte Lacombre, ce que confirment la correspondance et les plans conservés dans le fonds Hennebique de la cité de l'Architecture (Article 76 IFA 1506/18). Ainsi les caves disposent elles d'une capacité de stockage de plus de 6800 hectolitres (680000 litres). Un tableau de commande conçu par les établissements parisiens Daubron et installé en 1926 permet de contrôler le bon remplissage ou la vidange des cuves.

Fondée en 1835 sous le nom de S. François et rachetée en 1887 par M. Lucien Daubron, l'entreprise change de statuts en 1907 et devient une société spécialisée dans la fabrication, réparation, vente d’appareils s’appliquant à l’eau et aux liquides (pompes, siphons, appareils à eaux gazeuses, d’arrosage, etc.). Elle édite en 1925 et 1931 plusieurs catalogues de matériel destinés aux installations de caves et chais.

En 1934, était construite une première cuve en chêne pouvant contenir 420. 500 litres. Quelques années plus tard, en 1951, les établissements Byrrh mettaient en vin la plus grande cuve en chêne jamais construite avec une capacité de 1.000.200 litres.

Cette gare se situe dans les bâtiments de l'usine Byrrh, ayant fait la fortune de la famille Violet implantée à Thuir. Elle servait à acheminer la marchandise depuis l’intérieur de l'usine vers l'extérieur, facilitant ainsi le transport.

En 1961, Jacques et Simone Violet vendent l’entreprise familiale à la Société CDC (Dubonnet Cinzano) elle-même rachetée en 1977 par le groupe Pernod Ricard et fusionnée avec Cuisenier. La partie circuit de visites a été cédée par Cuisenier à la communauté de communes des Aspres en 2011.

Les caves Byrrh occupent une superficie d'environ 5 hectares dans la ville de Thuir, le long de l'avenue du docteur Eccoiffier et du boulevard Violet. Construits en briques et en moellons de pierre la plupart du temps recouverts d'un enduit extérieur, les bâtiments de production, établis perpendiculairement au boulevard présentent leur pignon au passant. Ces derniers sont érigés sur un même principe avec deux baies aveugles au rez-de-chaussée et un triplet central à l'étage. La pierre de taille est réservée aux appuis de baies et aux entrées monumentales. L'entrée du site de production est placée en retrait de la rue grâce à une cour arborée qui met en valeur les bâtiments. A l'angle du boulevard Violet et de l'avenue Ecoiffier, prend place un bâtiment arrondi, haut de 3 étages et couvert d'un toit terrasse. Son ordonnancement très régulier présente une alternance de moellons assemblés à joint creux et d'assises de briques. L'attique qui masque le toit terrasse repose sur un cordon de briques disposées alternativement à l'horizontale et à la verticale. Il est constitué de murs enduits avec des moulures en briques qui dessinent des tables en creux au dessin concave. 4 tirants en ferronnerie scandent l'espace entre chaque travée.

Derrière ces bâtiments en front de rue sont placés les autres bâtiments de l'usine qui se déploient jusqu'au jardin de villa Palauda voisine. Sauf exception les toitures sont à longs pans et recouvertes de tuiles. Un éclairage zénital des chais est prévu à l'aide de parties vitrées.

La plupart des charpentes sont métalliques. Celle du hall de chargement et de déchargement, longue de 81 m et large de 20 est sans nul doute la plus délicate. Les piliers polygonaux prennent appui sur le bord des quais et soutiennent des arcs ajourés.

Aux cuves de béton sont adjoints des foudres de bois. 8 d'entre eux sont encore installés sur leur socle d'origine en brique.

  • Murs
    • brique enduit partiel
    • pierre moellon
  • Toits
    tuile, ciment en couverture
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • terrasse
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 2020/03/11
  • Précisions sur la protection

    Sont protégées en totalité, les annexes 3, 7 et 7bis des caves Byrrh, y compris les foudres et les cuves, telles que délimitées sur le plan annexé à l’arrêté, situées 2 boulevard Violet sur les parcelles AH 379, 380 et 383 : inscription par arrêté du 11 mars 2020

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM