Dossier d’œuvre architecture IA66003529 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Groupe scolaire de Catllar
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Catllar
  • Adresse 30bis Route Nationale de Prades (D619)
  • Cadastre 2020 0C 428

Lors d’une délibération municipale menée en Janvier 1801, le Maire de l’époque M. Paul Bertran décide de nommer un secrétaire chargé des actes d’état-civil, également désigné pour exercer la fonction d’instituteur. En effet, le taux d’illettrisme se révèle particulièrement en hausse à cette époque. Le Maire propose le poste à un officier de santé du nom de Philibert Dalbies, qui se retrouve uniquement rémunéré dans le cadre des tâches administratives. La délibération municipale, mentionne qu’il est prévu que le nouvel engagé reçoive « chez lui les enfants des habitants de la commune qui voudront bien les faire enseigner, à charge pour les parents de payer par mois au dit Dalbies ce qu’ils conviendront entre eux pour chaque enfant, vu que la commune n’a aucune ressource pour faire une somme fixe à un maître d’école [A.D.P.O., 2 Op. 809]. Un premier local possédé par un certain Saleta est loué en 1836, afin d’accueillir les élèves et le maître. Suite à la volonté de la municipalité d’acquérir un bâtiment en 1838, une maison d’habitation appartenant à Mademoiselle Rose Vernet, est achetée en 1842. Il s’agit d’un édifice situé sur la place de la République (0C 91) et contiguë au presbytère (0C 94). Le rez-de-chaussée servait de Mairie, tandis que le premier étage de salle de classe et le second de logement pour le maître [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.53]. Très vite, les locaux sont jugés insalubres, comme l’atteste l’architecte départemental qui décide de construire un nouveau bâtiment scolaire. En effet, « la maison d’école est tombée dans un état de dégradation qui ne permet plus à l’instituteur de l’habiter qu’à la condition d’être perpétuellement exposé aux accidents les plus graves (…) Plusieurs planchers, notamment celui de la cuisine, sont sur le point de s’effondrer" [Registre des délibérations, mairie de Catllar]. Face au non engagement de la municipalité qui refuse d’effectuer des travaux de réparations, un arrêté préfectoral en date du 16 janvier 1854 interdit l’exercice de l’école et celle-ci est supprimée le 1er juin 1861. En novembre de la même année, des travaux sont entrepris afin de rouvrir le local. Toutefois, ces travaux se révèlent insuffisants, tel que l’atteste l’inspecteur d’académie, expliquant que « les élèves et le maître ont été refoulés au premier et au deuxième étage, où ils n’ont qu’une salle d’école irrégulière et insuffisante, une chambre et une cuisine » [A.D.P.O., 2 Op. 817]. Suite au conseil municipal de février 1864, le Maire de Catllar, Alexandre Picon, propose donc de vendre une de ses maisons pour servir d’école. La décision est prise en 1865 et la vente effective en 1868. Malgré le refus de l’inspection académique en raison de la non-conformité du bâtiment, la maison de Monsieur Picon devient école de garçons. Celle destinée aux filles occupait vers 1869 l’ancienne école, après avoir été installée dans l’ancien moulin à huile de la rue d’en Haut. A nouveau, les deux édifices scolaires se révèlent vétustes et non adaptés à l’accueil des élèves. Une délibération de mars 1879 souligne que « les dégradations qui se produisent dans ces deux édifices ont pris de telles proportions que celui qui est destiné aux filles est devenu en ce moment inhabitable et que l’institutrice se serait vue dans la nécessité d’abandonner son poste s’il ne s’était trouvé dans la commune une famille qui lui a généreusement offert un asile momentané ». De plus, « les marches de l’escalier qui conduit à la salle d’école des garçons sont usées, vermoulues et en grande partie détruites. Les murs mitoyens se désagrègent et tombent sérieusement en ruine » [TOSTI, MARQUIÉ, 1996, p.59].

Ainsi, la construction d’un nouveau groupe scolaire est actée en 1879, le long de la Route Nationale de Prades. Afin de financer cet investissement, les deux anciennes écoles sont vendues aux enchères et plusieurs solutions fiscales sont adoptées, comme la suppression du salaire du garde-champêtre et le prélèvement d’un droit sur les extraits des registres de l’état-civil [A.D.P.O., 2 Op. 809]. Le groupe scolaire inauguré en 1885, sera par la suite agrandie par l’adjonction d’un nouveau bâtiment au Sud. Il accueille actuellement les locaux de l’école maternelle et primaire.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle

L’édifice construit en bande est développé sur deux niveaux ordonnancés sur la façade principale (Ouest). Celle-ci comprend en son centre deux portes symétriques en bois, surmontées par une fenêtre quadrangulaire à garde-corps en fonte et appui en pierre de taille. Les encadrements de ces ouvertures sont identiques, avec un arc surbaissé à crossettes et des jambages en cayrous. Les côtés latéraux sont constitués de trois travées de baies axées, qui possèdent le même type d’encadrement que les précédentes. En prolongement de la façade Sud se trouve une partie certainement construite/réaménagée postérieurement, constituée de deux niveaux. En façade Ouest, le rez-de-chaussée comprend deux fenêtres protégées par des barreaux, ainsi qu’une porte latérale. Les ouvertures sont axées avec celles de l’étage, qui donnent sur une terrasse à rambarde en fonte et appui en béton. En façade Sud, les ouvertures sont désaxées entre elles et ont des dimensions croissantes vers le haut. Tout comme la partie ancienne de l’école, les encadrements à arc surbaissé sont en cayrous, ainsi que les chaînes d’angle harpées. Un troisième bâtiment également inséré postérieurement et situé en façade arrière du corps de bâtiment central, permet de délimiter l’actuelle cour. Celle-ci est également bornée par un petit muret, correspondant aux anciens jardins de Catllar.

La délimitation Ouest de l’école est formée d’un portail en fonte à deux piliers latéraux quadrangulaires et d’une petite rambarde sur muret en béton. L’ensemble du groupe scolaire dispose d’une toiture à double pente et en tuiles canal. Les corniches des façades principales sont décorées de rangs de briques, qui séparent en façades latérales les deux versants de la toiture. Par ailleurs, celles de la partie principale sont surmontées par un oculus, également entouré de cayrous. Toutes les façades sont recouvertes par un crépi, qui dissimule un enduit de revêtement.

  • Murs
    • brique maçonnerie
    • crépi
  • Toits
    tuile creuse, brique en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • A.D.P.O., 2 Op. 809

    AD Pyrénées-Orientales
  • Registre des délibérations, mairie de Catllar

    Médiathèque de Prades
  • A.D.P.O., 2 Op. 817

    AD Pyrénées-Orientales

Périodiques

  • TOSTI, Jean, MARQUIÉ, Yvan. Association Els Amics de Catllà. Revue Le fil à soi, Un village, une histoire : Catllà. Numéro spécial. 1996, p.25.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
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