Dossier d’œuvre architecture IA66003528 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Papèterie et Mas Sabate
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Catllar
  • Lieu-dit Les Hortes
  • Adresse
  • Cadastre 2020 0A 737, 738, 739  ; 1810 A5 633

La papèterie construite vers 1758 appartenait à l’avocat Denis Vilar, demeurant alors à Prades. Elle est la première industrie de ce type connue dans le Conflent, dont l’essor apparaît vraisemblablement dès le 18e siècle [ROSENSTEIN, 19891 p.74]. Un document daté de 1776 relatif aux moulins à papier indique l’emplacement de la papèterie, dont « la proximité des lieux de Catllà et d’Eus facilite aux ouvriers des secours en tout genre ». De plus, il est fait mention de « la direction bien combinée des vents » ainsi que « de l’abondance de l’eau » dérivée de la Têt, qui sont des facteurs assurant une bonne qualité du papier [ROSENSTEIN, 19891 p.75]. Grâce à ces indications géographiques et hydrauliques, il est possible de retrouver l’emplacement de la papèterie sur le cadastre napoléonien. Une emprise bâtie projetée à l’Est de Catllar et non loin d’Eus correspond en effet aux descriptions ci-dessus. La dérivation de la Têt est effectuée à partir d’un ruisseau, mentionné en tant que « ruisseau de la papeterie ». Le document explique que le moulin possède une cuve, huit piles ainsi que deux roues, et qu’il peut « fournir dans cet état huit rames de papier par jour ». Ces éléments permettent d’identifier un type de moulin relativement ancien, étant donné que le travail du papier s’effectuait essentiellement à la main. La préparation de la pâte à l’aide de chiffons de lin ou de chanvre nécessite en effet plusieurs étapes, dont le triage, le lissage, le découpage à l’aide d’un dérompoir et le pourrissage. Cette dernière consiste à placer le chiffon avec de l’eau dans des pourrissoirs, afin de l’attendrir. La pâte était ensuite broyée dans des maillets ou piles, actionnés par l’arbre à came de la roue hydraulique. Enfin, le travail du papier s’effectue dans une cuve en plusieurs étapes, à l’aide de « l’ouvreur » chargé de la mise forme et de veiller à la solidité des feuilles. Le « coucheur » s’applique à déposer les feuilles sur une pièce de feutre de laine, afin de constituer plusieurs tas. Le papier est ensuite essoré dans une presse puis sécher dans un étendoir [ROSENSTEIN, 19891 p.74] .

Au 19e siècle, la papèterie est en déclin en raison de son mauvais état et de l’irrégularité du temps de travail des ouvriers. Ces difficultés entraînent sa disparition en 1822. Le bâtiment est remanié ou reconstruit en mas agricole entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.

Le Mas Sabate est constitué d’une maison-bloc avec dépendances, qui servaient autrefois de remises agricoles. En façade principale de la maison d’habitation, l’ordonnancement est marqué par la régularité des ouvertures agencées sur trois travées et deux niveaux. Tous les encadrements de fenêtres sont en cayrous et la maçonnerie est laissée apparente, contrairement à la façade Sud-Ouest. Celle-ci comprend trois niveaux, développés sur trois travées. Les murs extérieurs Sud et Est sont en moellons de granit apparents liés à de la chaux, avec des brisures de terre cuite intégrées. A l’Est, la façade comprend quatre niveaux, en raison du développement en pente de l’édifice. La volumétrie est marquée verticalement par des ouvertures quadrangulaires, remaniées au 20e siècle.

Les trois dépendances accolées à la façade Sud-Est de l’habitation sont caractéristiques de l’architecture agricole locale, notamment avec des ouvertures aux dimensions décroissantes vers le haut. C’est le cas de la partie relative à la grange, dont les portes et fenêtres ont majoritairement un linteau droit en bois et des jambages en cayrous. Elle conserve à l’intérieur une mangeoire et un râtelier en bois, qui témoignent du remaniement ou reconstruction de l’ancienne papèterie en édifice à fonction agricole. Les deux dernières dépendances ont été rajoutées postérieurement (20e siècle), comme l’indique la maçonnerie à joints grossiers avec inclusion de brisures de terre cuite. L’extrémité comprend une toiture en appentis, avec une ossature en bois reposant sur deux piliers quadrangulaires maçonnés. Une dernière dépendance développée en retrait au Sud, a quant à elle été construite au 20e siècle.

  • Murs
    • granite moellon
    • brique maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan centré
  • Étages
    3 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier

Périodiques

  • ROSENSTEIN, Jean-Marie. Revue Conflent. Les moulins en Conflent. 1989, p.23.

    Médiathèque de Prades
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie