Dossier d’œuvre architecture IA66003524 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Magnanerie et maison d'habitation
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Catllar
  • Adresse 7 rue de la Têt
  • Cadastre 2020 0A 625, 624, 825

L’édifice était à l’origine une magnanerie à deux niveaux, probablement construit à la fin du 19e siècle. Il est par la suite agrandi et réhabilité vers 1936, par l’architecte Edouard Mas-Chancel qui détenait l’habitation voisine du Mas Riquer. L’habitation ainsi construite, devient alors la propriété de Madame Cazanove, sœur d’Edouard Mas-Chancel. Elle reste encore aujourd’hui un bien familial, appartenant au petit neveu de l’architecte (la grand-mère du propriétaire actuel était la sœur de Mas-Chancel).

Cet édifice probablement existant depuis la fin du 19e siècle (absent du cadastre de 1810), avait à l’origine la fonction de magnanerie pour l’élevage du ver à soie. Les quelques mûriers présents sur la propriété, sont les témoins de cette activité caractéristique de la commune de Catllar. En effet, les feuilles de mûrier constituaient la nourriture principale du ver à soie. L’édifice est transformé dans les années 1930 en maison d’habitation, avec le rajout d’un étage supérieur et des combles. Il est composé de deux corps de bâtiments conçus sur un plan en T, qui viennent s’imbriquer entre eux. La partie centrale quadrangulaire située en retrait et développée au Sud sur un sous-sol ainsi que sur trois niveaux supérieurs, se rapproche d’un point de vu typologique de l’architecture palatiale. En effet, elle se distingue par une importante volumétrie, avec des travées qui viennent rythmer les façades.

La façade Sud-Ouest ordonnancée sur une travée, est composée d’ouvertures structurées verticalement, à arc surbaissé et jambages en cayrous peints. Le premier niveau donne sur une terrasse comprenant un garde-corps en fonte, qui prend appui sur le second corps de bâtiment. L’étage supérieur est matérialisé en façade par un oculi quadrilobé encadré de cayrous. Des grilles d’aération ont été placées au niveau du soubassement, comme c’est également le cas pour les autres façades. Au Sud, la façade dispose d’une unique travée, avec deux fenêtres à ouverture verticale et jambages harpées en cayrous qui correspondent au salon (entresol), séparées entre elles par un support de même matériau. Des petits motifs floraux ornent par ailleurs les linteaux. L’espace du niveau supérieur relatif au bureau s’apparente à une loggia, avec une série de trois arcades en plein cintre et un balcon demi-circulaire. Entre chaque arcade se trouve une décoration en fer forgé, certainement réalisée par l’entreprise de ferronnerie Ner. L’ensemble est surmonté par une fenêtre de même type que celles observées au Sud-Ouest, ainsi que par un pan triangulaire incliné, formant la toiture en croupe.

La façade Sud-Est est agencée sur deux travées de baies désaxées, qui disposent aux deux premiers niveaux d’un encadrement en cayrous peints, à linteaux droits et surbaissés. Elle est également percée d’un oculus dans le haut du mur gouttereau. Enfin, les ailes accolées au corps de bâtiment en retrait et développées sur deux niveaux, comprennent des ouvertures similaires aux précédentes, à double ou simple encadrement. Le rez-de-chaussée de la partie latérale Sud a été percée de nouvelles fenêtres, qui viennent rompre l’alignement avec les trois baies du premier étage. La partie Est est quant à elle formée d’une travée de baies bouchées et d’une adjonction postérieure, utilisée en tant que garage.

Toutes les façades de l’édifice sont enduites, dont les teintes ocres des encadrements de fenêtres et des chaînages d’angle contrastent avec le recouvrement blanc majoritairement présent. De plus, les toitures à croupes sont en tuiles canal et composées d’avant-toit à chevrons bois ou denticules décoratives. Le jardin d’agrément situé sur la parcelle est délimité par un muret, qui donne accès à la propriété à partir de plusieurs portails. Le plus petit situé à l’Ouest, comprend un linteau surbaissé formé de deux rangs de briques locales. Il est situé à proximité d’un second portail à piliers carrés en cayrous, correspondant à l’actuelle porte d’entrée principale. Enfin, l’entrée Sud d’une largeur plus importante, comprend également deux piliers, protégés par un enduit.

L’espace intérieur du rez-de-chaussée correspond à la salle à manger, décorée au goût de l’architecte Edouard Mas-Chancel. Le plafond est constitué de poutres en bois à croisillons peints de motifs géométriques, qui rappellent la structure du sol. Ce dernier comprend en effet des plaques de marbre rose de Villefranche-de-Conflent, séparées entre elles par des carreaux de ciment, dont la forme et les couleurs appliquées sont identiques à celles du plafond. Actuellement située au Nord, l’entrée principale s’effectuait à l’origine à partir d’une porte localisée dans le mur Sud, qui permet de relier la maison à la demeure de Mas-Chancel. L’angle Nord-Est du rez-de-chaussée conserve une cheminée demi-circulaire, à bandes décoratives en cayrous. L’architecte a également installé des appliques murales en ciment et une fontaine à l’entrée de la pièce, caractéristique du style régionaliste. Elle comprend un arc en plein cintre en briques reposants sur des corbeaux de pierre de taille en granit. La paroi intérieure est en marbre rose, avec en son centre un cercle en granit à robinet d’eau en fonte. La vasque plate est en carreaux de ciment bleu et le rebord en briques. L’actuelle cuisine localisée à l’Ouest de la salle à manger, avait à l’origine la fonction d’écurie [témoignage des propriétaires actuels]. Un escalier droit en bois à deux volées donne accès au salon (entresol) et au premier étage, qui comprend trois chambres. Il se distingue par sa rampe travaillée en fer forgé à première marche en volute, réalisée par Jean Ner, sur les plans de Mas-Chancel. L’ornementation de la rampe est structurée, avec des figures plus ou moins géométriques rappelant des épis de blé. D’autres éléments de ferronnerie réalisés par l’atelier Ner sont conservés, tel que le lustre du salon, qui était auparavant situé dans la maison de Mas-Chancel. Le premier étage dispose donc de trois chambres, dont deux possèdent une trappe, qui était utilisée pour l’activité de l’élevage du ver à soie. En effet, ces trappes permettaient de monter les feuilles de mûriers, afin de nourrir les vers, qui étaient répartis sur du papier journal dans tout l’étage [témoignage des propriétaires actuels]. Afin d’aérer cet étage, des fenêtres de type oculus ont été percées. Elles sont aujourd’hui visibles mais comblées depuis le couloir de distribution. Le deuxième étage est également accessible par un escalier en fer forgé, nettement moins travaillé que le précèdent. Ce dernier dessert le bureau, pièce maîtresse de l’habitation bénéficiant le plus de la luminosité extérieure.

  • Murs
    • granite galet
    • brique maçonnerie
    • ciment enduit
  • Toits
    tuile creuse mécanique, tuile creuse
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    sous-sol, entresol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • ornement architectural
    • ornement géométrique, damier
    • ornement végétal
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    maison
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie