La maison Bertran rappelle l’organisation de la maison de notable, avec une volumétrie importante marquée par l’ordonnancement des façades. Celle développée sur la place de la République (n°20) est la partie la plus ancienne de l’édifice, qui se distingue par une maçonnerie en moellons de granit et gneiss liés à de la chaux. La façade est agencée sur trois niveaux, dont le dernier a été surélevé postérieurement (ajout de brisures de terre cuite dans le mortier). De plus, elle est rythmée par quatre travées de baies, complétées par des ouvertures créées aux 19e et 20e siècles. Le rez-de-chaussée comporte trois portes aux dimensions distinctes, qui permettaient d’accéder aux dépendances et pièces domestiques de la maison. Celle en bois correspondant au n°20 a été remodelée, notamment au niveau des jambages en cayrous cimentés. Les caractéristiques de l’architecture traditionnelle sont toutefois gardées, avec l’insertion d’un linteau droit en bois. La seconde porte également en bois (deux vantaux), comprend un arc surbaissé ainsi que des jambages en cayrous. Enfin, la dernière porte de type cochère localisée à l’angle Nord-Ouest de la façade est très certainement d’origine (16e siècle). Elle comprend un encadrement en plein cintre chanfreiné, constitué de gros blocs de granit taillés formant des claveaux. La porte en bois à lame verticale conserve sur le vantail gauche un heurtoir en fer, dit marteau suspendu, qui se rapproche de modèles médiévaux. L’analyse de ces ouvertures permet de distinguer deux importantes phases de remaniement de la façade. En effet, la partie latérale Ouest comprend des fenêtres à volets bois peints, surmontés d’un oculus (fin 19e-début 20e siècles). Elles gardent des éléments caractéristiques de l’architecture du 19e siècle, dont les linteaux droits en bois et les appuis en briques plates. La partie latérale Est possède des ouvertures modifiées au 20e siècle (encadrement en ciment), malgré la conservation des arcs de décharge en galets de rivière au premier étage. Des garde-corps en fonte ont été rajoutés ainsi que des ouvertures carrées à l’étage surélevé, qui abritait autrefois une magnanerie pour l’élevage du ver à soie [témoignage de la propriétaire actuelle]. De plus, le traitement de la corniche est différent, avec l’insertion d’une génoise et de deux rangs de briques.
La porte cochère permet de donner accès aux anciennes dépendances agricoles, développées dans tout le rez-de-chaussée. Celles-ci étaient constituées d’une cave privée, dont il reste actuellement plusieurs tonneaux en bois. Ce niveau comprenait une porcherie ainsi qu’un cortal abritant les animaux (chevaux, vaches), accessible par une large porte en plein cintre à claveaux de granit. Celle-ci est actuellement fermée par une menuiserie bois à carreaux vitrés. Selon la propriétaire actuelle, le cortal aurait été construit à l’emplacement d’un ancien escalier, qui distribuait les plusieurs parties de l’édifice. Le sol de cet espace est en terre battue et les murs sont maçonnés en galets de rivière, dont certains sont noircis (traces d’un incendie ?). Le plafond, actuellement constitué d’imposantes solives en bois, devait être voûté à l’origine, comme l’atteste le départ d’un arc en plein cintre.
Le rez-de-chaussée communique avec la partie habitable à partir d’un escalier droit en pierres de granit, également accessible par une porte en bois, située dans le prolongement de la façade précédemment décrite (n°18). Cette entrée est par ailleurs surmontée d’une grande ouverture quadrangulaire, au centre de laquelle se trouve une baie à petits bois de dimension réduite. Le mur curieusement incurvé est maçonné en appareillage mixte, constitué de moellons de gneiss, granit et schiste. Tout comme l’escalier du premier niveau, celui de la porte n°18 est en pierres de granit, provenant de l’ancienne corniche de l’église romane Saint-André, alors démantelée autour du 16e siècle. La cimaise de l’escalier intérieur conserve deux anciens enduits peints, avec en partie basse une pigmentation ocrée et écaillée, et en partie supérieure un enduit bleu (postérieur ?). Le premier étage relatif aux pièces domestiques, comprend une charpente en bois formée de corbeaux à terminaison biseautée, probablement datés des 16e-17e siècles. Cet étage communiquait avec un ancien pigeonnier (17e siècle ?), autrefois accessible par une large porte dans un des murs Sud. L’entrée actuellement bouchée, est reconnaissable par son encadrement en granit équarri. Semblable à une tour fortifiée, le pigeonnier est construit dans la partie centrale de l’habitation. De forme quadrangulaire, il est terminé par un crénelage en cayrous, qui donne à l’ensemble une allure de maison-forte. Les nichoirs conservés à l’Est, sont disposés en une rangée horizontale et séparés par des lauzes posées de champ. L’un d’entre eux de plus grande dimension, est encadré de cayrous.
Les façades développées sur la rue d’en Bas (n°22, 24, 33), sont ordonnancées sur trois niveaux. Au n°22, le rez-de-chaussée conserve en son centre une porte cochère en plein cintre, encadrée de claveaux de marbre rose. Sa menuiserie en bois comprenant des caissons et des parois ouvragées, est probablement datée du 20e siècle. Les ouvertures placées de part et d’autre de la porte, correspondent à une fenêtre quadrangulaire et à une seconde entrée (n°24). Aux étages supérieurs, les fenêtres ne gardent probablement pas les proportions d’origine. Elles ont été complétées par des garde-corps en fonte, qui prennent appui sur des bases en béton. L’ensemble de la façade est recouvert d’un enduit, contrairement à celle du n°33 de la rue d’en Bas, laissée en pierres apparentes. Celle-ci comporte au rez-de-chaussée une récente porte, surmontée de deux linteaux en bois. L’un de ces linteaux possède une rainure, qui devait certainement fixer une porte coulissante. Entre les deux fenêtres quadrangulaires de l’étage se trouve un linteau en bois, se rapportant à une ancienne ouverture obstruée. Au dernier étage, les deux autres ouvertures ont un encadrement en cayrous et à arc surbaissé.
L’arrière de l’habitation relative au n°7 rue du Four, conserve une partie de la cour projetée sur le cadastre napoléonien. Les façades développées en L sur trois niveaux ont été reprises et complétées par un escalier à rambarde en fonte au 20e siècle. Enfin, la façade de l’actuelle maison n°14 située dans le prolongement du n°18, se distingue par un ordonnancement horizontal, structuré sur trois niveaux et quatre travées de baies. La morphologie du bâti primitif est conservée, malgré les transformations complètes des ouvertures (garages et porte au rez-de-chaussée ainsi que les fenêtres à volets bois et appuis en béton aux étages).
L’ensemble du bâti est recouvert de tuiles canal, réparties sur des toitures à double pente et en appentis.