Dossier d’œuvre architecture IA66003512 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Église paroissiale Saint-André
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Catllar
  • Adresse Place de la République
  • Cadastre 2020 0C 87, 88  ; 1810 C 56
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-André

La première mention de l’église date de 948, dans un acte de donation d’un certain Bernard, fait à l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Cet acte mentionne également la cession de la cella de la villa de Catllà [CAZES, 1977, p.23], qui correspond à l’église Sainte-Marie de Riquer. Les possessions de l’abbaye sont confirmées en 968 dans le privilège du pape Jean XIII, qui évoque l’église Sainte-Marie au côté de l’église dédiée à Saint-André. L’église est remaniée au cours des 11e et 12e siècles, comme l’atteste les vestiges de la porte d’accès, de l’abside et du clocher dans la partie Sud.

Les principales transformations sont réalisées au 17e siècle, avec la construction d’une nouvelle église, perpendiculaire à l’édifice roman. L’autorisation est accordée le 11 Mars 1661, par Dom François de Montpalau, sequestrador de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa [CCRP, 2005], qui chargea les consuls de Catllar de détruire l’église romane. Pour autant, les vestiges conservés et précédemment cités, laissent penser à une reconstruction sur de l’existant, plutôt qu’à une construction totale.Sur le pilier gauche du sanctuaire figure la date 1662 correspondant au début des travaux, ainsi que sur une plaque gravée en granit à l’angle extérieur Sud-Ouest. Cette plaque mentionne l’inscription « A.I.B. 1662 », probablement relative à la date du 1er Avril 1662 ou à « l’Année 1662 de la Bienheureuse Incarnation » (du latin « Anno Incarnationis Beatae ») [CAZES, 1969, p.21].

Au 19e siècle, plusieurs travaux de réparations de l’église sont entrepris, en raison de son état de délabrement. En effet, le desservant de Catllar indique dans une lettre adressée au Ministre de la justice et des cultes à Paris en date du 22 juillet 1843, être « frappé de l’état de dégradation où se trouve l’église Saint-André » [A.D.P.O. 4 V 17]. La voûte est fragilisée, notamment en raison de l’infiltration des eaux pluviales. De plus, les moellons qui ont servi à la construction sont à découvert et le carrelage est dégradé. En raison du coût élevé des travaux porté à 2, 333. 33 francs par l’architecte du département, la commune de Catllar sollicita la Préfecture des Pyrénées-Orientales pour la prise en charge financière des travaux, ainsi que les habitants eux-mêmes. Plusieurs propriétaires terriens se sont en effet engagés à fournir gratuitement leur service (maçonnerie, labourage etc.), tandis que les plus aisés ont apporté une participation financière en argent . De plus, un certain Laurent Jaulet, céda un terrain privé à la paroisse pour la somme de 300 francs, à la suite de la démolition de sa maison en 1855 [CCRP, 2005]. Celle-ci visible sur le cadastre napoléonien, était adossée contre le mur méridional de l’église, entre les deux portes d’entrée. Un nouveau bâtiment sera par ailleurs reconstruit à la fin du 19e siècle (parcelle 0C 89) en retrait de l’église paroissiale, ouvrant ainsi l’ancienne cellera à l’Ouest. Cet édifice pris par ailleurs la fonction de boulangerie au 20e siècle, comme l’atteste la présence d’une cheminée en briques contre le mur Est.Au 19e siècle, la sacristie apparaît détériorée par l’humidité et menace la conservation du mobilier liturgique. De ce fait, une nouvelle est construite en 1865 au côté opposé de l’existante, sur un terrain appartenant à l’église. D’autres réparations sont entreprises entre la fin du 19e siècle et le 20e siècle, dont le clocher (1896 à 1899), la toiture (1966) et le cadran solaire (1982).

  • Période(s)
    • Principale : 10e siècle
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : 17e siècle

L’accès à l’intérieur de l’église datée du 17e siècle s’effectue au Sud à partir de cinq marches en pierres de granit. Toutes ces pierres sont de provenance locale, en dehors d’un bloc de basalte, creusé de petits trous (probable jeu de dames ancien ). La porte d’entrée en bois à lames verticales est constituée de deux vantaux latéraux. Elle est intégrée au sein d’un portail à caractère baroque, d’une hauteur de 7 m. L’encadrement de la porte est cintré et appareillé en pierre de taille de granit, renforcé par une voussure prenant appui sur des piédroits. Ces derniers supportent également un fronton à ailerons concaves vers le haut, avec des extrémités enroulées en volutes. Les ailerons encadrent une niche en plein cintre abritant une statue de Saint-André (probablement en terre cuite), dont les parties extérieures sont ornées de boules. L’ensemble est surmonté d’un petit fronton triangulaire à arc cintré, ainsi que d’un cadran solaire et d’une fenêtre quadrangulaire à arc légèrement surbaissé. Celle-ci a un linteau formé d’une alternance de moellons de granit/schiste et des jambages en pierre de taille (granit). Une croix de mission est érigée sur le côté latéral gauche du portail et porte l’inscription latine « O CRUX AVE », accompagnée de la date 1884. Cet élément du petit patrimoine est en fer forgé et comprend en son centre la représentation de la Vierge à l’Enfant. La croix repose sur un socle en marbre rose, lui-même intégré dans un pilier en cayrous crépi.

Le reste de la façade Sud correspond à la partie romane de l’église, qui conserve la porte d’entrée en plein cintre à claveaux de granit (6 m de haut), présentant un linteau droit remanié et un tympan semi-circulaire orné d’une croix grecque inscrite dans un cercle. Cette partie de l’édifice a été surélevée au 17e siècle en pignon et percée d’un oculus. De plus, elle est prolongée par le mur roman de la nef, terminée par une abside demi-circulaire surélevée postérieurement (actuelle chapelle du Christ). Le mur Nord de l’abside conserve un appareil probablement daté du 11e siècle, matérialisé par des joints tracés en creux. Tout comme l’église Sainte-Marie de Riquer, cette technique destinée à donner un aspect de plus grande régularité des moellons, est caractéristique des églises pré-romanes [PONSICH, 1956, p 59]. Par ailleurs, les moellons de granit et gneiss à teinte orangée employés sur une grande partie de l’abside sont très anciens, et rappellent la maçonnerie observée sur l’église Notre-Dame-Del-Roure de Los Masos.

Le clocher-tour de plan carré et construit de biais, jouxte l’abside au Sud. D’une hauteur de 16 m, il se divise en trois parties, dont la partie basse est décorée de bandes lombardes, issues de la tradition du premier art roman méridional. Tout comme le mur Sud de la partie romane, l’appareil est en pierre de taille (granit). Il fut cependant recouvert par un crépi à la fin du 19e siècle [CCRP, 2005]. La plus ancienne cloche datée de 1678, porte l’inscription « IHS. Maria. Ioseph. Sit nomen Domini benedictum. Sancte Andrea, ora pro nobis ». Construites plus tardivement (1897), les trois autres cloches qui ornaient le clocher jusqu’au 20e siècle, sont quant à elles marquées par des vers latins. Elles sont toutes portées par un campanile en fer forgé, construit en 1900 par le ferronnier pradéen Jacques Ner.

En dehors de ces éléments, la majeure partie de l’édifice remonte au remaniement de 1662, notamment avec l’édification de la nef unique, qui a entrainé la disparition du mur Nord roman. Le portail baroque est par ailleurs construit dans le prolongement de la façade Sud primitive. L’édifice recouvert de tuiles canal, est appareillé en moellons de granit et gneiss, liés à la chaux. Les chaînes d’angles harpées ainsi que la plupart des ouvertures en plein cintre des façades Ouest et Est sont traitées avec de la pierre de taille, provenant de l’église romane. En façade Nord, aucune fenêtre n’est percée ; elle comprend uniquement des trous de boulin, conçus à la fois comme ouvertures. La nef actuelle voûtée d’ogives comprend quatre travées, flanquées de huit chapelles latérales matérialisées par les contreforts extérieurs. Au niveau du vestibule d’entrée se trouve la tribune demi-hexagonale construite à la fin du 19e siècle, à l’emplacement d’une première élévation en bois. Celle-ci était à l’origine accessible depuis l’extérieure, à partir d’un escalier situé dans une bâtisse accolée à l’église.

En dehors de ces éléments, la majeure partie de l’édifice remonte au remaniement de 1662, notamment avec l’édification de la nef unique, qui a entrainé la disparition du mur Nord roman. Le portail baroque est par ailleurs construit dans le prolongement de la façade Sud primitive. L’édifice recouvert de tuiles canal, est appareillé en moellons de granit et gneiss, liés à la chaux. Les chaînes d’angles harpées ainsi que la plupart des ouvertures en plein cintre des façades Ouest et Est sont traitées avec de la pierre de taille, provenant de l’église romane. En façade Nord, aucune fenêtre n’est percée ; elle comprend uniquement des trous de boulin, conçus à la fois comme ouvertures. La nef actuelle voûtée d’ogives comprend quatre travées, flanquées de huit chapelles latérales matérialisées par les contreforts extérieurs. Au niveau du vestibule d’entrée se trouve la tribune demi-hexagonale construite à la fin du 19e siècle, à l’emplacement d’une première élévation en bois. Celle-ci était à l’origine accessible depuis l’extérieure, à partir d’un escalier situé dans une bâtisse accolée à l’église. L’habitation encore visible sur le cadastre de 1810, fut par la suite détruite, et un nouvel escalier interne est construit pour l’accès à la nouvelle tribune. La façade Sud de l’église ainsi mise à nue a été recouverte par un crépi, dont il reste actuellement quelques traces.

L’église du 17e siècle se distingue par la présence de décors sculptés, notamment des amorces d’arc comprenant une tête d’ange placée entre deux ailes, et des clés de voûte, avec les représentations de Saint-Jean l’Evangéliste, Saint-André, Saint-Jacques le Majeur, Saint-Pierre et Saint-Paul. De plus, les arcs doubleaux reposent sur des culs-de-lampe également sculptés, avec des bustes de personnages aux allures archaïsantes. La plupart des peintures du voûtement de la nef et des chapelles latérales ont été réalisées au 19e siècle, par le peintre Denill. Celles de la nef rappellent l’iconographie de la voûte céleste, avec des étoiles et des motifs végétaux peints sur un fond bleu. Les peintures de la chapelle des fonds baptismaux (19e siècle) sont quant à elles attribuées au peintre Léo Polge. Actuellement, ces décors sont en mauvais état, notamment en raison des infiltrations d’eau qui menacent leur conservation.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
  • Toits
    tuile
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1973/01/30
  • Référence MH
  • Guides touristiques des Pyrénées-Orientales. Prades. 1969. 86 pages.

    Médiathèque de Prades
    1969
  • A.D.P.O. 4 V 17 : Immeubles paroissiaux, Catllar, église et presbytère, 1832-1845.

    AD Pyrénées-Orientales
    1832-1845
  • CCRP. Catllar, Église paroissiale Saint-André. 2005.

    2005
  • L'église Sainte Marie de Riquer et son tympan peint. In Etudes Roussillonnaises revue d'Histoire et d'Archéologie Méditerranéennes, n°1. 1956. 100 pages.

    Médiathèque de Prades
    1956

Bibliographie

  • 1977
  • 2004
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie