Dossier d’œuvre architecture IA66003503 | Réalisé par
  • pré-inventaire
Mas Llossanes
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Tarerach
  • Lieu-dit Mas Llossanes
  • Adresse Route d'Arboussols (D35C)
  • Cadastre 2020 OC 216, 217, 218, 220, 113  ; 1819 C1 131

Le lieu-dit de Llussanes apparaît dans les textes dès le 11e siècle, avec les dénominations « Vultraria » et « Vulcraria » en 1011. Les termes « Voltrera » et « Boltreres » sont employés aux 12e et 13e siècles, et « Otrera », « Dotrera », « Otre » ainsi que « Dotre » au 14e siècle.

Un acte daté de 1651 mentionne le lieu de « Llusanes alias Dotrera ». En 1011, le lieu-dit est inféodé à la famille de Corbiac. Celle-ci garde le territoire jusqu’à la mort du dernier membre en 1376. Leur résidence, probablement fortifiée, devait se trouver sur le lieu-dit. En effet, une voûte en cayrous (briques) ft mise au jour à l’intérieur du rez-de-chaussée du mas dans les années 2000, qui appartient dès lors à la famille Bertrand. L’édifice appparaît sur le cadastre napoléonien de 1819 sous le terme « Lieussannes Ferme ». Il abritait plusieurs bergeries, encore en fonction au début du 20e siècle.Le mas Llossanes a été transformé en gîtes entre 2003 et 2012 , avec cinq hébergements aménagés ; « Le Canigou », « L’Alzine », «L’Amandier », « L’olivier » et « Le Genévrier ».

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle
    • Secondaire : 19e siècle, 20e siècle

Résidence de la famille de Corbiac au XIe siècle, le mas est transformé au cours des siècles suivants, notamment en ferme agricole. L’édifice apparait en effet sur le cadastre napoléonien sous la dénomination « Lieussanes Ferme ». Il abritait dès lors plusieurs bergeries, encore en fonction au début du XXe siècle. De plus, l’habitat de berger se trouvait au Sud à quelques mètres des remises agricoles. Actuellement en état de ruine, la bâtisse est située à la limite même entre les communes de Tarerach et d’Arboussols-Marcevol. Il s’agit d’une construction édifiée en moellons de granit, dont l’inclinaison des toitures en appentis est encore marquée, malgré la destruction de la toiture en tuiles canal. Cet habitat certainement présent dès le XIXe siècle, est actuellement en état de ruine. L’édifice est appelé « Barraca de Lluçanes » sur la cartographie, nom qui se réfère à un abri fermé et à la toponymie du dolmen le mieux conservé (annexe 28).

Le mas Llossanes est compris dans un vaste domaine agricole, dont le vignoble fut exploité durant plusieurs siècles. Ses terres ont été partagées au cours du 20e siècle, conduisant ainsi au fractionnement en trois de la propriété. L’actuelle Domaine des Trois Orris situé au Nord-Est du mas, était à l’origine localisé sur le lieu-dit de Llossanes. Il comprend également un mas (cadastré OC 106) construit dans les années 2000. C’est sur ses terres que se trouve un ancien puits en service jusqu’à la fin du 20e siècle, qui alimentait en eau le mas de Llossanes. En effet, avant le redécoupage des parcelles, le puits était rattaché à la propriété de Llossanes. Probablement construit entre les 18e et 19e siècles , le puits cylindrique de 1,80 m de hauteur est appareillé en moellons (schiste et granit) et couvert par une grande dalle en granit. La margelle est à 0,50 m du sol et le diamètre intérieur est de 1,20 m. L’ensemble est en très bon état de conservation et n’a pas été altéré par d’éventuels démantèlements de pierres.

Actuellement, la vinification des vins issus des cépages du domaine de Llossanes, est faite dans une cave privée construite dans les années 1980. Il s’agit d’un bâtiment à double pente construit en béton, percé en façade Sud-Ouest de deux grandes portes métalliques quadrangulaires pour le chargement du raisin. Les façades latérales ont des fenêtres étroites ordonnancées verticalement et le toit est recouvert de tôles. Certifié Agriculture Biologique, le domaine produit des vins blanc, rouge et rosé, qui bénéficient de l’appellation AOC Côtes du Roussillon et IGP Côtes Catalanes.

Le Mas de Llossanes est une bâtisse rectangulaire développée en pente, dont les murs ont été recouverts d’enduits. L’ensemble a conservé sa volumétrie d’origine, malgré les changements de fonction successifs. Toutes les toitures sont caractéristiques de l’architecture traditionnelle agricole, avec une couverture en appentis recouverte de tuiles canal. Le gîte « Le Genévrier » développé au Nord-Ouest comprend deux niveaux, dont le rez-de-chaussée en face Ouest dispose d’un garage surmonté de deux fenêtres quadrangulaires. La porte d’entrée est quant à elle accessible depuis la face Sud.La petite cour ouverte développée à l’Ouest donne sur le gîte « L’Alzine », qui est une maison de plain-pied, avec une porte latérale gauche ainsi que deux fenêtres quadrangulaires. L’angle Sud-Est est occupé par « Le Canigou », ordonnancé sur deux niveaux. L’accès à l’étage s’effectue au Sud par un escalier latéral à palier intermédiaire. A l’Ouest, une porte de garage est surmontée d’une fenêtre quadrangulaire à balcon en fonte et d’une petite baie latérale. La travée est axée aux dimensions décroissantes vers le haut, dont l’organisation rappelle celle des anciens cortals agricoles. Deux étages constituent également le gîte « L’Alzine », comprenant une terrasse couverte qui avait la fonction de poulailler à l’origine. Enfin, le gîte « L’Olivier » occupe actuellement une grande partie de la façade Est. Il dispose de trois niveaux, avec un rez-de-chaussée abritant deux garages et deux étages avec des fenêtres quadrangulaires à balcon et balconnet. Les baies principales des niveaux supérieures sont ordonnancées par rapport aux garages. Cette disposition est caractéristique de la construction de mas isolés, qui pouvait comporter au rez-de-chaussée le remisage, au premier niveau les principales pièces à vivre et à l’étage le stockage alimentaire dans les combles.

La voûte en cayrous située au niveau du rez-de-chaussée du mas, est l’unique vestige mis au jour daté du 11e siècle. Elle comprend en partie basse des moellons de pierre, qui datent probablement de la construction primitive, contrairement aux cayrous dont l’utilisation se généralise surtout à partir du 12e siècle. De plus, lors de la découverte de la voûte par le propriétaire actuel (2002), l’ensemble était dissimulé par un enduit à la chaux. Le décapage a permis de mettre à jour les matériaux traditionnels utilisés dans l’architecture rurale.

  • Murs
    • granite moellon crépi
    • brique
  • Toits
    tuile
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections

Bibliographie

Périodiques

Documents multimédia

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie