L'ensemble du château est encore conservé mais actuellement fragmenté en deux habitations.
L'entrée principale s'effectuait depuis l'intérieur de la cellera, au plus proche de l'église. Au-dessus de la porte d'entrée du château un blason sculpté en marbre est conservé. Il représente les armes du marquis d'Aguilar, seigneur d'Espira au 18e siècle. Bien que martelé à la Révolution française, on distingue encore un aigle sur un côté ainsi que trois barres de l'autre. La façade conserve les vestiges d'une ancienne bretèche, repérables à la présence de deux corbeaux de pierre taillés dans le marbre. Les baies du premier et du second étage ont été remaniées. En effet, selon la propriétaire actuelle d'une partie de l'ancienne maison-forte, une baie en plein-cintre formait le niveau au-dessus de la porte d'entrée. Elle semble avoir été comblée en même temps que l'on construisait l'escalier latéral contre le mur du château en même temps.
A l'angle nord-est du château se trouve une ancienne échauguette, qui repose sur un encorbellement à degrés, taillé en quart-de-rond dans du granit et du grès. Construite en moellons et en briques de briques rouges, associées à quelques pierres de granit, l'échauguette est couverte d'un toit conique, surmontée par une boule de granit.
La façade orientale du château se découpe en deux parties. La première comporte au premier étage des fenêtres rectangulaires, encadrées par du marbre rose de Villefranche-de-Conflent. Sur l'une des fenêtres, le linteau porte l'inscription 1588 avec une sculpture de chien, qui est le symbole des Cadell. La seconde partie développée sur trois niveaux à la particularité d'avoir des baies carrées, dont l'encadrement en grés est généralisé. Quelques pierres semblent plus anciennes que d'autres, témoignant d'une transformation récente de la façade. La façade Nord est plus uniforme, même si la partie de droite a complétement été restaurée. Une fenêtre du premier étage porte la date de 1680 et le nom du maçon « IAUMA ALBI PAIRE » (Jacques Albi), qui a effectué des travaux de rénovation du château au XVIIe siècle. Si l'encadrement parait avoir été remanié, l'inscription est authentique.
A proximité du château se trouvait une prison appelée les Tines (dents en catalan), encore utilisée au XIXe siècle comme l'atteste le cadastre napoléonien. L'emprise bâtie de l'église a aujourd'hui disparu.
Au rez-de-chaussée, se trouve une ancienne cave, pour la vinification et le stockage du vin. Les machines en bois pour fabriquer le vin y sont encore conservées : un pressoir pour la fabrication du vin blanc et d'un « trull » pour celle du vin rouge, dont le procédé consistait à écraser le raisin et à le ramasser à l'aide dune longue pelle en bois. Un ancien puits se trouve au fond de la pièce principale du rez-de-chaussée. Le système de poulie en bois et fer pour aller chercher l'eau est encore visible, même si le puits n'est plus en fonction.