Une première enquête de recensement du patrimoine a été menée sur la commune entre 1974 et 1976 par le comité en charge de l'inventaire. En 2019 Léonie Deshayes a entrepris un diagnostic patrimonial dans le cadre d'une convention pluriannuelle avec la Région Occitanie.
Une des premières mentions de Joch remonte à 1031(Revue d'Ille et d'Ailleurs, n° 7, juillet 1987, p. 36), avec la première église romane implantée au nord de l’actuel cimetière, qui dépendait du prieuré de Serrabone. Le château de Joch probablement construit au Xe siècle, domine le village ainsi que la plaine. À cette époque, il est le chef-lieu de l’administration vicomtale et la résidence des vicomtes du Conflent. Il semble que la rectoria (actuelle mairie), ancienne maison située sur la rue Major, ait certainement appartenu à l’ordre du Temple, selon un acte qui la mentionne en 1182 à proximité du château de Joch.
Au XIIIe siècle, le canal d’arrosage : le Rec Major est construit par l’accord de Gueralda d’Urg, petite fille du seigneur d’Illa Galceran d’Urg. La construction fut achevée au XIVe siècle par Père de Fenollet. Raccordé à la rivière de la Lentilla, le canal permis d’alimenter en eau tout le village.
En 1365, Ramon de Perellos seigneur de Joch, Finestret et Sahorre depuis 1357 bénéficie des droits sur le château ainsi que sur les terres, suite à l’endettement du roi d’Aragon. Une nette hausse démographique est attestée au XIVe siècle, avec environs 150 à 200 habitants en 1365.
Autour du château, la fortsa, ancienne cellera seigneuriale de 1361 à 1368 fut construite par Ramon de Perellos. Cette enceinte permettait de protéger le village des éventuels pillages des Routiers œuvrant dans les villages non défendus du Conflent ainsi que d’entreposer les récoltes des habitants (Le capbreu de 1466, registre conservé aux Archives Départementales de Perpignan fait référence à cette fortsa).
Les seigneurs de Joch, les Perapertusa, s’installèrent à Joch dès le XVe siècle. Leur richesse s’étendit jusqu’aux villages de Sahorre, Finestret, Rigarda, Glorianes, Rodès, Ropidera ou encore Trevillach. Le nom de « Baronnie » désigne la puissance de ces vicomtes, qui a marqué le territoire jusqu’au XVIIe siècle. Bernard de Perapertusa hérite en 1459 des biens de sa tante Eléonore de Perellos, alors baronne de Joch et s’installe au château, qui devient la résidence familiale jusqu’en 1656. Le baron se voit attribuer en 1599 le titre de vicomte par le roi d’Espagne, lui permettant de jouir pleinement de la richesse du territoire. Les armes de Joc évoquent par ailleurs la puissance de la famille, avec la devise « d’or au chef cousu du même chargé de 3 losanges de sable ». Le départ de la famille au XVIIIe siècle pour l’Espagne entraina l’abandon du château.
Le capbreu de 1466, recense 29 habitations à l’extérieur de l’enceinte médiévale et 26 intra-muros. Parmi le bâti implanté au cœur de la fortsa, la maison Molins, du nom d’une des familles les plus riches de Joch, fut construite en 1608. Elle sera agrandie en 1651 puis transformée plus tardivement en habitation.
En 1774, on recense dans le village 274 habitants (Revue d'Ille et d'Ailleurs, n° 7, juillet 1987, p. 26). La liste des biens fonciers répertoriés l'année suivante indique qu’il existait à Joch deux moulins, 32 cortals (bergeries) et 55 maisons. Le manque d’espace et l’éloignement du village de l’église romane ont entrainé sa destruction au profit d’une seconde église dédiée à Saint-Martin construite entre 1756 et 1776 (la date d’achèvement mentionnée sur le tympan en granit de l’entrée principale), plus proche du centre du village.
La salle des fêtes qui jouxte l’église Saint-Martin sur le côté Ouest fit office de classe d’école jusqu’en 1882, date de construction de l’école. Située sur la rue Major en face du Monument aux Morts, l’école fut construite pour la somme de 14000 francs en 1882, permettant d’accueillir 29 filles et 27 garçons. L’exode rural amorcée à Joch à la fin du XIXe siècle entraine la fermeture de l’école en 1967. En effet, le village de Joch ne comptait plus que 183 habitants en 1936. La population du village s’est stabilisée ces dernières années, avec 231 personnes recensées en 2010, 200 en 2012 et 275 en 2015 (source INSEE).