Dossier d’œuvre architecture IA66003271 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
casino
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées - Le Canigou
  • Hydrographies
  • Commune Vernet-les-Bains
  • Lieu-dit
  • Adresse Allée du Parc
  • Cadastre 2017 AI 45  ; 1945 D 480
  • Précisions
  • Dénominations
    casino
  • Genre
    communal
  • Parties constituantes non étudiées
    théâtre, restaurant, salle d'armes

La première pierre du casino de Vernet-les-Bains a été posée le 11 mars 1880. Dans un article du journal Le Canigou du 13 mars 1880, Armand Péan, est mentionné comme architecte de l'édifice.

La construction du Casino est commanditée par les propriétaires de l'établissement thermal, la société Jean Albiot, Eugène Bourgain et Prosper Brasseur, propriétaires du 24/01/1880 au 05/11/1883. En 1882, la société fait faillite. Lors de la saisie des bâtiments constituant l'établissement thermal, le casino est mentionné. Le 5 mars 1883, l’établissement thermal et le casino, devient propriété des associés Claudio Chiesa, François Py et Dominique Fournols, jusqu'à son rachat par le comte de Burnay le 26 novembre 1888. C'est alors que, sous l'impulsion d'Emile Kiechle, directeur de l'établissement thermal, Vernet-les-Bains et le casino connaissent une période faste. Emile Kiechle s'emploie à développer l'attractivité de la station auprès des voyageurs anglais pour la saison d'hiver, et espagnols pour la saison d'été. Des articles de la presse anglo-saxonne en témoignent. Dans la nuit du 26 janvier 1910, un incendie se propage au casino de Vernet-les-Bains. La scène est emportée par les flammes, ainsi que les loges et la salle de spectacle. Le directeur de l'établissement thermal Emile Kiechle entreprend des travaux de rénovation afin de permettre la réouverture du casino pour la saison d'été. La réouverture du casino, dont le plan légèrement modifié a lieu le 14 juillet 1910. Le nom de l'architecte chargé de la reconstruction du casino après l'incendie n'est pas connu, toutefois, un plan de l'édifice après travaux, avec le détail de la scène, de l'escalier et des loges non daté, a été dessiné par Joseph Berthier, architecte départemental. La première guerre mondiale contraint Emile Kiechle à quitter Vernet-les-Bains pour se réfugier à Puigcerdà. L'activité du casino est interrompue pendant la guerre et retrouve peu à peu sa clientèle à partir de 1920.

Le comte de Burnay, propriétaire de l'établissement thermal, décède en 1909. En 1914, ses héritiers constituent la Société Thermale de Vernet-les-Bains dans un acte du 20 mai. La commune acquiert à son tour le casino de Vernet-les-Bains par un acte daté du 7 novembre 1956. Face à des dépenses trop lourdes, la commune cède le casino à M. et Mme Roumier le 13 novembre 1959. Ils restent propriétaires du lieu jusqu'au 12 octobre 1982, date à laquelle le casino retourne propriété de la commune.

Le casino de Vernet-les-Bains est construit selon un plan rectangulaire régulier, cantonné de quatre pavillons légèrement hors-oeuvre. L'ensemble comprend un soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et surmonté d'un étage et d'un niveau de comble. Adossé au sud à la montagne Pena, le casino est orienté vers le nord.

Le corps central du bâtiment renferme la salle de spectacle. Il a été augmenté au nord après l'incendie de 1910, réduisant la terrasse originelle située entre les deux pavillons au nord et derrière le fronton, lui aussi modifié. La nouvelle terrasse est percée de trois baies en plein cintre, sur le modèle de l'ensemble. Un fronton surmonte la façade principale.

Reconstruit en 1910, le corps central du bâtiment comprend la salle de spectacle, la scène et les loges à l'arrière (cf. les plans de Joseph Berthier). Cette partie a été reconstruite très rapidement et l'absence de décor peut s'expliquer par le caractère fonctionnel de cette partie de l'édifice. A moins que la rapidité d'exécution des travaux ait été concentrée sur le gros œuvre. Cette partie centrale est couverte de tuiles. Les pavillons d'angle sont constitués d'une charpente recouverte de zinc. Ils sont surmontés de lanternons et percés de fenêtres de toit en forme d'œil de bœuf.

Le bâtiment offre un ensemble de décors et d'ouvertures au rythme régulier. La façade est précédée d'une terrasse à balustrade, à laquelle on accède par un escalier à double volée. Entre les deux volées de l'escalier et de part-et-d'autre de celui-ci, un parterre de fleurs orne l'ensemble. La terrasse est rythmée de quatre statues en zinc, représentant une femme soutenant une lanterne, destinée à l'éclairage. Les deux pavillons de part et d'autre de l'entrée principale, avancent légèrement par rapport à celle-ci. L'entrée est constituée de trois larges baies en plein cintre encadrées de colonnes engagées, surmontées d'un chapiteau de style ionique. L'étage est en retrait par rapport au rez-de-chaussée. Il est également percé de trois baies cintrées aux dimensions plus modestes qu'au rez-de-chaussée, encadrées par des pilastres de style ionique. Le retrait entre le rez-de-chaussée et le premier étage offre une petite terrasse au-dessus de l'entrée principale. La façade est surmontée d'un fronton décoré. Dans les écoinçons des baies, un décor de panneaux de céramique aux motifs floraux et géométriques, orne l'ensemble. Au-dessus de l'entablement, une frise de céramique colorée ornée de volutes et de motifs floraux couronne la façade des pavillons nord et des ailes est et ouest.

Les pavillons latéraux nord sont percées de deux larges baies en plein cintre au rez-de chaussée, rythmées par des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux de style ionique. A l'est et à l'ouest, un escalier droit à double volée orné de balustres, permet d'accéder directement aux salles latérales (jeux à l'est, salons à l'ouest). Les façades identiques sont largement ouvertes et rythmées par des colonnes cannelées surmontées de chapiteaux ioniques. Au premier étage, une terrasse est accessible par les salles du premier étage des pavillons latéraux.

L'entrée principale du casino ouvre vers le hall, qui distribue les différents espaces: à droite, les salons, à gauche, la salle de jeux, et en face, la salle de spectacle. L'actuelle salle de restaurant, située dans l'aile ouest au rez-de-chaussée, constituait à l'origine le salon de lecture, le salon de musique et le salon des dames. Dans le salon de musique le parquet est d'origine, ainsi que la cheminée à colonnettes en marbre. Ce salon largement ouvert vers l'extérieur, présente toujours le décor de colonnes ioniques en référence aux façades extérieures. L'aile est constitue l'actuelle salle de jeux du casino. Les cheminées et les cache-radiateurs sont d'origine. La salle de spectacle a une capacité de 600 places. Elle comprend un parterre, une scène et un balcon. L'accès au parterre s'effectue par la porte principale au rez-de-chaussée dans le hall d'entrée, et un escalier tournant mène à un espace ouvert au-dessus du hall d'entrée et jusqu'aux balcons. Les décors d'origine ont disparu lors de l'incendie de 1910. Le décor actuel date des années 1980-1990, lorsque la salle a été transformée en cinéma.

Le premier étage des pavillons renferme des pièces servant de salle de gymnastique, de bureaux, et de chambre à coucher dans les combles. Depuis ces espaces, on accède aux terrasses du premier étage côté est et ouest, surmontant les salons et salles de jeux. Le soubassement est percé d'ouvertures semi-enterrées. L'accès s'effectue depuis l'entrée principale par un escalier en pierre doté d'une rampe d'origine en bronze. Aujourd'hui, cet espace est dédié à une discothèque.

  • Murs
    • moellon enduit
    • grand appareil bossage
  • Toits
    zinc en couverture, schiste en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Énergies
  • Jardins
    massif de fleurs
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • maçonnerie
    • décor stuqué
    • céramique
  • Représentations
    • blason
    • colonne, ordre ionique
    • faisceau de licteur
    • ornement végétal
    • pilastre, ordre ionique
  • Précision représentations

    Le fronton est orné d'un blason sur lequel figurent les lettres E, T, V, signifiant "Établissement Thermal de Vernet". Les amortissements du fronton sont rehaussés de boules décoratives. Des guirlandes de feuillages et des grappes (marronniers) ainsi que deux faisceaux de licteur encadrent le médaillon central. Habituellement destinés à orner des édifices étatiques, ce décor interroge. Toutefois, le faisceau de licteur figurait sur les papiers en-tête des correspondances de l'établissement thermal sous la propriété du comte de Burnay. Ils sont rehaussés d'une même inscription, "AVC MLXX", qui ne renvoie, à notre connaissance, à aucun élément connu. Ils sont ornés d'une guirlande de feuillages et de fruits colorés.

    Les façades sont rythmées en corps central de pilastres en étage et de colonnes engagées au rez-de-chaussée, tandis que les pavillons latéraux sont rythmés de pilastres cannelés au rez-de-chaussée et de colonnes engagées en étage. Colonnes et pilastres sont surmontés de chapiteaux de style ionique. Les quatre colonnes qui encadrent les façades est et ouest sont lisses de la base jusqu'au tiers, puis cannelées jusqu’au chapiteau.

    Dans les salons et dans la salle de spectacle, les cache-radiateurs en bois sont ornés de motifs ajourés. Dans le salon de musique, le salon de lecture et la salle de spectacle, des lyres et des notes de musiques sont représentées. Dans la salle d'escrime à l'étage, ce sont des motifs floraux.

  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Propriété de la commune, activités de jeux, restauration, spectacles et discothèque en gérance.
  • Éléments remarquables
    casino
  • Protections
    inscrit MH, 2017/03/21
  • Précisions sur la protection

    Le casino de Vernet-les-Bains, à savoir les façades et toitures de l'ensemble du bâtiment, y compris les terrasses et escaliers, ainsi que le rez-de-chaussée en totalité avec le volume de la salle de théâtre sur 2 niveaux, situé allée du parc (cad. AI 45)

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AN Portugal. PT-TT-HB-C-1-7-1_c0926. Lettre d'Emile Kiechle au comte de Burnay. 29 mars 1910.

    Archives nationales du Portugal : PT-TT-HB-C-1-7-1_c0926
    1910
  • AD Pyrénées-Orientales. Série M. 4M278. Plan du premier étage du casino de Vernet-les-Bains après l’incendie de 1910, architecte Berthier, transformations et agrandissement des loges du théâtre.

    AD Pyrénées-Orientales : 4M278
    1910
  • AD Pyrénées-Orientales. Série U. 3U2647. Cahier des charges de saisie des thermes. 1882.

    1882
  • AD Pyrénées Orientales. 1119W229. Plan cadastral de Vernet-les-Bains, 1945 révisé pour 1974.

    AD Pyrénées-Orientales : 1119W229

Bibliographie

  • PEAN, Armand. L'architecte paysagiste, théorie et pratique de la création de décoration des parcs et jardins, cours d'aquarelle en quatre leçons, notions usuelles de droit, comptabilité des travaux. Paris. Auguste Goin éditeur. 1886.

    Bibliothèque nationale de France : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k934090r.r=L'Architecte%20paysagiste%2C%20th%C3%A9orie%20et%20pratique%20de%20la%20cr%C3%A9ation%20de%20d%C3%A9coration%20des%20parcs%20et%20jardins%2C%20cours%20d'aquarelle%20en%20quatre%20le%C3%A7ons%2C%20notions%20usuelles%20de%20droit%2C%20comptabilit%C3%A9%20des%20travaux?rk=21459;2
    1886
  • ROSENSTEIN, Jean-Marie. Le casino de Vernet-les-Bains. Perpignan: Edition Terra Nostra. 2017.

    AD Pyrénées-Orientales : BIB20492
    2017

Périodiques

  • Le Canigou. 29 janvier 1910. [incendie du casino de Vernet-les-Bains].

    AD Pyrénées-Orientales : 816PER7
    1910

Documents figurés

  • Vernet-les-Bains. Le casino. The casino. Carte postale. (AD Pyrénées-Orientales; 24Fi222).

    AD Pyrénées-Orientales : 24 Fi 222
  • 19 Vernet-les-Bains, le paradis des Pyrénées, le casino. H. Malart fils éditeur. 1903-1910. Carte postale. (non classé).

    Club cartophile catalan : non classé
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Perpignan Via Domitia, laboratoire CRESEM