Dossier d’œuvre architecture IA65010279 | Réalisé par
  • Recensement immeubles MH
  • recensement du patrimoine thermal
Thermes de Saint-Sauveur
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Commune Luz-Saint-Sauveur
  • Adresse avenue Impératrice Eugénie
  • Cadastre 0B 0595

Fréquentée au moins depuis le XVe siècle, la source de Saint-Sauveur est dotée d'un petit édifice précaire à l'initiative de l'évêque de Tarbes en 1572, puis ses eaux sont officiellement reconnues pour leurs bienfaits en 1730 où elles sont déclarées sources d'Etat. Vers 1750, la source, surtout connue de la population locale, comprend pour unique aménagement un bassin recouvert d'une voûte partiellement creusée dans la roche.£Dans la seconde moitié du 18e siècle, le site doit sa notoriété grandissante à l'abbé Bézégua qui s'y guérit de pathologies digestives, mais la renommée de la source est également due à son efficacité contre les maladies féminines. L'ecclésiastique y acquiert une maison où il obtient de capter un filet d'eau thermale, qu'il exploite grâce à trois baignoires. L'établissement thermal de Saint-Sauveur résulte de l'unification des bains de Bézégua (qui se voit interdire leur exploitation commerciale) et des bains publics contigus. Certains documents officiels mentionnent encore les thermes Bézégua au début du 19e siècle (notamment au Conseil des Bâtiments civils dans les années 1810). Avant la Révolution, le site se compose ainsi de cinq à sept maisons de bains alimentées par l'eau d'une source sulfureuse unique et totalisant 13 baignoires.£En 1808, l'établissement de bains a bénéficié de nettes améliorations, avec notamment des baignoires en marbre, des cabinets ""commodes et bien fermés"" et une douche. A la suite des visites de la duchesse d'Angoulême et de la duchesse de Berry, respectivement en 1823 et 1828, la communauté fait reconstruire un établissement de bains, comprenant 14 baignoires, dont les travaux, estimés à 42.000 francs, sont confiés à l'architecte départemental Pierre Artigala et exécutés entre 1829 et 1832. Etant donné le statut et l'essor des thermes, les projets de travaux sont soumis au Conseil des Bâtiments civils, en particulier entre 1812 et 1835.£En date du 6 mars 1835, un projet d'agrandissement, s'élevant à 38.000 francs, est adopté avec réserve par le Conseil des Bâtiments civils. En 1853, Edouard Filhol, médecin thermal connu pour ses analyses des sources pyrénéennes, effectue une visite et une étude de l'établissement en compagnie de l'ingénieur Jules François, du docteur Fabas, médecin inspecteur de Saint-Sauveur, et de l'architecte Edmond Chambert. Il considère que cet établissement, qui compte désormais 16 cabines de bains, deux douches et une buvette, est ""remarquable par son élégance et sa simplicité"".£A l'occasion du séjour de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie en 1859, l'édifice est de nouveau agrandi, cette fois d'après les plans de l'architecte J. Normand et de l'ingénieur Jules François, lequel effectue plusieurs inspections et dresse divers rapports sur l'établissement entre 1845 et 1864.£L'établissement, qui fait l'objet de remaniements dus à l'architecte Macary en 1930, est inscrit au titre des Monuments historiques en 1975.£Après une importante rénovation en 1995, il est doté d'une extension logée au sein des bâtiments contigus (avec lesquels il communique) et créée par l'architecte Michel Authié en 2004. Dénommé Luzéa, cet espace témoigne de l'adhésion nécessaire au virage du thermoludisme du début du 21e siècle. La modernisation continuelle de l'établissement se traduit notamment par l'installation de nouveaux équipements en 2009, en particulier d'une machine de thalaxion (drainage), qui lui valent le Prix de l'Innovation en 2010.

Implanté au-dessus du précipice, cet édifice témoigne du succès de l'architecture thermale romantique de la première moitié du 19e siècle, mais aussi de l'influence de la construction vernaculaire pyrénéenne. Sa façade principale se distingue par sa monumentalité et son parti pris architectonique classique, unique au sein de la station, avec son portique et ses colonnes doriques surmontées d'un entablement en marbre blanc (peut-être d'Angoulême), fermé par une grille en fer forgé. Cette façade monumentale occulte cependant une couverture d'ardoises pyrénéennes à deux pans spécifique de l'architecture locale.£Dans l'espace abrité, l'élévation est percée de quatre baies contigues en arcs en plein-cintre et en marbre gris (probablement d'Arudy) tandis que le mur de parement est couvert d'un enduit ocre. Cette élévation offre sur un espace volumineux, également scandé par les colonnes antiques en marbre du péristyle, qui ouvre sur une façade en pignon entièrement vitrée et sur une paysage spectaculaire. Ce vaste volume, où subsistent les entrées des cabines de bains originelles, abrite un espace de repos du centre thermoludique Luzéa.£De chaque côté de pavillon monumental, se déploient deux ailes avec deux étages de soubassement dont l'architecture plus sobre renvoie aux modèles vernaculaires. Comme dans l'ensemble de la station, les élévations couvertes d'enduit, ici ocre, contrastent avec les encadrements de baies blancs et les couvertures d'ardoises locales.

  • Murs
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 3 étages de soubassement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • colonne
  • Précision représentations

    L'entablement de l'entrée principale est orné d'une inscription gravée en latin, devenue emblématique de la station: ""Vos haurieris aquas de Fontibus Salvatoris"" [Vous boirez les eaux à la Fontaine du Sauveur - ou du Salut], vers tirés de l'Ancien Testament, Isaïe XII-3.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Jarrassé Dominique, Les thermes romantiques. Bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Clermont-Ferrand, Publications de l'Institut d'Etudes du Massif Central, 1992, p.131-132£Guillot Xavier, Ambal Julie, Le renouveau de l'éclectisme thermal. Etudes d'Argelès-Gazost, de Luz-Saint-Sauveur et des Eaux-Bonnes, mémoire, Bordeaux, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et du Paysage de Bordeaux, 2016£Filhol Edouard, Eaux minérales des Pyrénées, Paris/Toulouse: Masson/Chauvin, 1853.£Nouvelles observations sur l'état actuel des montagnes des Hautes-Pyrénées et des sources thermales qui en découlent, Tarbes: Lavigne, 1808.£Dr Macrez, Saint-Sauveur-les-Bains (Hautes-Pyrénées). La cure et le pays, s.l.s.n., 1899.£Rivière-Chalan Vincent Raymond, Histoire de la station thermale de Saint-Sauveur. Station romantique et impériale, Lourdes, Imprim'Vitt Augé, 1985.
  • NOTB_S Archives Nationales, Conseil des Bâtiments civils, registre F21*2519, dossier 97, p.314-316 ; registre F21*2531, dossier 104 bis, p.135 ; F21/1896/2678, Saint-Sauveur£A.D. Hautes-Pyrénées. Dépôt Luz-Saint-Sauveur. 2 O 16 Promenades, établissements thermaux£A.D. Hautes-Pyrénées. Dépôt Luz-Saint-Sauveur. 2 O 19. Questions de propriété, dossier établissements thermaux 1815-1915£A.D. Hautes-Pyrénées. Dépôt Luz-Saint-Sauveur. 2 O 30 Etablissement thermal 1809-1931
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR76_VDELPECH
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230320_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1975/10/29
  • Précisions sur la protection

    Thermes de Saint-Sauveur (cad. B 595) : inscription par arrêté du 29 octobre 1975

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 1992, 2020
(c) Monuments historiques
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Université de Pau et des Pays de l'Adour