L'essentiel de la documentation sur le temple de Bagnères est tiré du dossier de recensement pour les monuments historiques rédigé par Georges Gonzalvès.
C'est avec la vogue du pyrénérisme et le développement des cures thermales, fréquentées par de nombreux anglo-saxons (anglicans ou protestants) que le besoin de lieux de culte spécifique à Bagnères s'est fait sentir. Les premiers cultes furent célébrès dès 1812 par Benjamin Frossard, professeur à la faculté de théologie de Montauban. Son fils, Emilien (1802-1881) également pasteur, s'inscrit dans le mouvement dit ""du Réveil"" et s'installe en 1848 à Bagnères-de-Bigorre pour créer la paroisse des Hautes-Pyrénées. Fondateur des temples de Tarbes et de Cauterets, il fait construire le temple de Bagnères à partir de 1855 qui sera inauguré deux ans plus tard.
A Bagnères-de-Bigorre, le culte protestant est dans un premier temps célébré au sein dune salle de lhôtel de ville en 1848 puis, à partir de 1851, dans laile sud des Grands Thermes Marie-Thérèse. Aussi la construction dun temple répond-elle non seulement à une nécessité mais elle est également envisagée comme un argument économique pour accélérer le développement de la station et concurrencer les stations climatiques (notamment Pau) en attirant davantage de curistes anglo-saxons. En 1853, le général de Gaia, membre du conseil presbytéral, acquiert et offre au Consistoire dOrthez un terrain denviron 5 ares valant 1.667 Francs pour réaliser ce projet. Le temple y est édifié sous la direction de l'architecte Déjeanne à partir de 1856 avant même la réception du décret impérial approuvant la construction et il est inauguré le 23 août 1857.£Lédifice produit rapidement les effets escomptés puisque les pasteurs y observent dès son ouverture une croissance régulière des fidèles, majoritairement français et anglais. La fréquentation peut atteindre jusquà 250 individus en 1877, mais rassemble plus généralement entre 80 et 90 personnes. Suite au déclin du thermalisme au 20e siècle, les offices hebdomadaires y sont suspendus si bien que le temple accueille de nos jours des célébrations exceptionnelles, l'office régulier étant assuré à Tarbes, ainsi que ponctuellement des expositions.