La villa est construite au tournant du 20e siècle : elle apparaît dans la matrice cadastrale des propriétés bâties en 1902. Dénommée villa Belle Vue, elle appartient à une veuve, Mme Bayonne-Dinge mais est vendue rapidement à Welter Lages Karl, personne d'origine allemande résidant à Paris, qui la conserve jusqu'en 1916.
En 1917, propriété de Marie Charton, originaire d'Argelès, elle est transformée, à l'initiative du curé de Courbevoie, l'abbé Neuville1, en pension de repos pour les jeunes chrétienne, l’œuvre du Bon Repos, et est renommé villa Éden. Les jeunes filles "fatiguées non malades" pouvaient y résider pour 250 F mensuels sans limite de durée de séjour. En tant qu’œuvre de charité, les résidents de la villa Éden sont exonérés de la taxe de séjour, instituée lors du classement d'Argelès-Gazots comme station hydrominérale en 1923. Le bail de la villa, échu en 1926, l'oeuvre investit alors la villa Bernadette.
Dès 1927, la villa est reloué de façon saisonnière : on trouve des annonces sur la villa Éden, pension de famille de premier ordre, au confort moderne et aux prix modérés. La villa concède des tarifs spéciaux aux membres du syndicat des employés du commerce et de l'industrie.
La villa est connue par de nombreuses photographies anciennes : elle possédait à l'origine un décor de bois sculpté important et un jeu sur les variations de matériaux qui n'est plus perceptible. La mise en valeur des toitures donnait à la villa son caractère pittoresque qui s'est amoindri depuis mais la villa a tout de même gardé une large partie de son caractère originel.
1Abbé Neuville, ordonné prêtre en 1882, vicaire à Puteaux à partir de 1883, il devient curé de Gentilly en 1897, puis de Courbevoie en 1907.