Cette demeure, bâtie en fond de parcelle et précédée d'un parc d'agrément, est remarquable du fait de son état de conservation. En effet, ses dispositions tant intérieures qu'extérieures présentent toujours aujourd'hui une grande homogénéité et traduisent avec force les influences du mouvement Art Nouveau. Même si la date précise de l'achèvement de la construction de cet édifice n'a pas pu être déterminée, l'ensemble des éléments visibles permettent de faire remonter son édification aux années 1900. Il s'agît par exemple du décor des menuiseries et de l'escalier, de la forme des cheminées ou encore de celle des ferronneries. Les recherches effectuées sur les matrices cadastrales de la commune tendent à confirmer cette hypothèse. Les deux parcelles anciennes sur lesquelles est implantée la propriété (1833 A 229-230) sont acquises par le parisien HENRY Louis Adolphe à la toute fin du 19e siècle. La mutation de propriété est portée en 1900 et en 1901 sur la matrice (AD Hautes-Pyrénées, 427 E DEPOT 15, folio 414). À cette époque les deux parcelles étaient dépourvues de construction et désignées sur le document comme « terre ». La matrice des propriétés non bâties, établie à partir de 1915, mentionne quant à elle l'existence d'un « parc d'agrément », d'un « jardin » et d'un « sol de maison » sur les deux parcelles appartenant à HENRY Louis Adolphe (AD Hautes-Pyrénées, 427 E DEPOT 18, folio 149).
Les recherches menées sur les Bases de données de l'institut national d'histoire de l'art (AGORHA) ont permis de retrouver la trace d'un certain HENRY Adolphe Louis, né à paris le 14 juillet 1863 et décédé en 1939, ayant été admis à l'Ecole des Beaux-Arts pour préparer le diplôme d'architecte. En l'état actuel des connaissances rien ne prouve qu'il s'agit bien du commanditaire de cette demeure. Toutefois, le soin apporté à cet édifice et l'homogénéité de son style architectural permettent de supposer qu'un architecte pourrait être à l'origine de sa construction.
Il semble qu'en dépit de son remarquable état de conservation, cette demeure ait fait l'objet de légers remaniements dans les décennies qui ont suivi sa construction. C'est en effet ce que suggère l'existence d'un garde-corps se trouvant au premier étage de l'élévation est. Même si celui-ci est orné de formes courbes, s'inscrivant dans un dessin très proche des autres ferronneries de l'édifice, la présence de l'initiale « S » faisant très probablement référence au nom dune ancien propriétaire laisse penser qu'il est postérieur à la construction. Une carte postale ancienne montrant la demeure, visible sur un site marchand (www.delcampe.net) et datant vraisemblablement de la première moitié du 20e siècle, attribue d'ailleurs à cet édifice le nom de « Villa Sabadel ». Même si les recherches effectuées sur les matrices cadastrales n'ont pas permis d'établir de lien entre ce nom de famille et cette villa, la tradition orale rapporte que la famille Sabadel a été propriétaire de cette demeure.