La petite station thermale des Chalets Saint-Nérée a connu un développement très modeste. L'exploitation des sources à des fins médicales a débuté au début des années 1840 sous l'impulsion du propriétaire du site Nérée Boubée. A ses débuts le petit établissement de bains n'était fréquenté que par des habitants du village de Ferrère. Même si pendant cette période la capacité d'accueil ne dépassait pas trente personnes, le propriétaire avait fait bâtir des « chalets » pour leur permettre de loger sur place (Boubée, 1843, p. 315). Il semble que ceux-ci n'étaient à l'origine que des granges.
Dans les années 1850 les conditions d'accès aux Chalets Saint-Nérée demeuraient difficiles du fait de l'absence de route carrossable reliant la station à Mauléon. En dépit de ce handicap la fréquentation a augmenté pour atteindre une petite centaine de curistes à la fin de la décennie, venant non seulement de la commune mais aussi des cantons environnants (AD Hautes-Pyrénées, 2 O 973, 1860). L'amélioration des infrastructures thermales suite à la reconstruction de l'établissement des bains en 1851 a certainement favorisé cet essor. Entre le début des années 1860 et la fin du 19e siècle la fréquentation a même dépassé les trois cents personnes (AD Hautes-Pyrénées, 5 M 59, 1863 ; T 383, 1887). Le fait que l'établissement thermal ait été réaménagé à la charnière des 19e et 20e siècles suggère que les Chalets Saint-Nérée continuait d'attirer les malades des cantons et des départements voisins. La construction d'un hôtel meublé dans le premier quart du 20e siècle tend d'ailleurs à confirmer cette hypothèse. En outre, comme en témoigne une carte postale datant vraisemblablement du 2e quart du 20e siècle, les chalets servant initialement de logements aux curistes ont été remplacés par deux grands édifices de plan rectangulaire comportant chacun au moins deux étages carrés.£Au début des années 1930, d'après un procès-verbal dressé par l'ingénieur des Mines, l'activité thermale aux Chalets Saint-Nérée avait très nettement diminué. En effet, l'établissement n'accueillait plus que trente personnes en 1932 (AD Haute-Garonne, 7689 W 19, 1932). L'autorisation d'exploitation a finalement été retirée en 1955 (7689 W 19, 1955). Le seul édifice qui subsiste aujourd'hui est l'établissement thermal.