Implantée dans le quartier du Mamelon Vert, cette villa est édifiée dans la pente et domine l'avenue de ses quatre niveaux (un soubassement, un rez-de-chaussée, un étage et un niveau de combles aménagés) et de sa tourelle. De style éclectique à dominante néogothique et de belle facture, elle agrège plusieurs pavillons, dont une tourelle carrée d'influence médiévale dotée de faux-mâchicoulis et d'une toiture pyramidale, mais aussi un pignon latéral doté d'une trémie de cheminée externe d'inspiration médiévale. Les élévations font référence aux constructions civiles du Moyen Âge décrites dans les publications de Viollet-le-Duc. La modénature, soignée, se compose de chaînages d'angle et d'encadrement de baie et balustrade en pierre blanche d'Angoulême, tandis que les murs de parement sont couverts de crépi gris. Le soubassement est doté d'une porte en bois sculptée d'inspiration orientaliste. L'édifice se distingue également par la diversité de ses baies (triples, jumelés, simples).£Les garde-corps en fer forgé se composent de volutes et de fleurs tandis que les balustrades en pierre sont sculptées avec notamment des colonnes corinthiennes encastrées.£L'entrée de la propriété, en contrebas de l'édifice, se compose d'un petit bâtiment encaissé, équipé d'une porte cloutée et encadré de deux escaliers avec rampes en fer forgé.
Le rez-de-chaussée était initialement partiellement dévolu à l'activité médicale du docteur Flurin : le porche ouvrait sur vestibule qui desservait deux pièces sur la droite, communiquant entre elles : une petite salle d'opération et un cabinet de consultation dans l'angle nord-est. La partie postérieure du rez-de-chaussée abritait le grand salon côté nord et la salle à manger côté sud. Au 1er étage, trois grandes chambres occupaient les trois angles, le 4e angle correspondant à la cage d'escalier. La chambre sud était prévue pour deux lits. Le couloir central, qualifié d'antichambres était terminé à chaque extrémité par un cabinet de toilettes, un 3e cabinet de toilette, plus grand et doté d'un petit lit, était placé entre les deux chambres nord. Au deuxième étage, quatre chambres étaient aménagées dont celle au centre du côté nord, avec deux lits était désignée comme chambre de bonnes. Cette chambre est éclairée par la lucarne passante de l'élévation nord tandis que les autres chambres sont dotées de fenêtre à meneaux et traverses implantées dans les pignons est et ouest et d'un double ouverture côté sud. Le soubassement abritait les pièces de service : cuisine, stockage de vin et autre chambre de bonnes faisait également office de buanderie.
Les aménagements prévus pour le parc sont également connus par les plans. L'angle nord-est de la parcelle abritait les dépendances : écurie, remise, basse-cour et rucher et pavillon rustique (n°2, 3, 9, 5 et 6 du plan). Un aménagement régulier (la légende du plan indique "jardin selon le système de Lenôtre") était prévu en contrebas de la façade avec des ifs en colonnes dans quatre exèdres (n° 12 sur le plan) et deux bosquets avec piédestaux (n°11 du plan). Cela n'a pas été réalisé et sans doute été modifié dès l'origine car l'escalier d'accès ne se situe pas, comme indiqué sur le plan, dans l'axe du portail et cet emplacement est occupé par une rocaille qui n'est pas indiquée par le plan du jardin. Il n'y a pas trace non plus des statues prévues : Faune, Diane chasseresse, Sapho et Vénus aux parfums (n°25 à 28 du plan). Le plan prévoyait des allées de premières et de secondes classes ainsi qu'un belvédère (n°4 du plan) surmontant un cabinet de lecture. Le jardin a perdu de sa superficie à la faveur de plusieurs constructions dans sa partie nord et il est difficile de retrouver les éléments indiqués par le plan.
Les impostes vitrées des portes étaient initialement toutes des hexaèdres disposés en quinconces avec des panneaux triangulaires peints noirs. Cette disposition n'a été conservée qu'à un endroit.