Colonne vertébrale de vie bagnéraise depuis le 17e siècle, les allées des Coustous apparaissent sous cette dénomination dans l'ensemble des cartographies connues, à partir de 1714 (place des Coustous), puis en 1771, 1789 et les suivantes. Ponctué au nord par l'église Saint-Vincent et au sud par la place Achille Jubinal (ancienne place du pourtaou ou portail dessus, puis place des Pyrénées), cet aménagement urbain constituait le centre de l'animation mondaine et rassemblait des commerces et des pensions de voyageurs au 19e siècle. D'ailleurs, les guides touristiques de l'époque indiquent que tous les immeubles de la place des Coustous sont destinés à la location pour les curistes. Lieu de vie permanent, attirant aussi bien la société bagnéraise que les curistes en villégiature, cette place se compose de bâtiments urbains qui font régulièrement l'objet de travaux d'entretien et de modifications entre 1629 et 1877.
Le terme Coustous, devenu si emblématique de Bagnères-de-Bigorre, peut s'expliquer par plusieurs hypothèses étymologiques, allant de la légère pente en patois occitan (costos, cousteilh) aux gardiens de la ville en latin (costunem). Toujours est-il que la notion de défense semble l'emporter dans l'ensemble des études linguistiques réalisées à ce sujet. Le vocable Coustous apparaît dans les fors et coutumes accordés par Centule Ier, comte de Bigorre, à la commune de Bagnères en 1171, puis il désigne la partie de l'enceinte fortifiée s'étendant des portes du Portail-dessus (actuelle place Jubinal) au Portail-débat (actuelle place Lafayette). Le terme devient cependant un toponyme au sens de nom propre au 17e siècle.£A cette époque, la morphologie du site porte encore fondamentalement lempreinte du Moyen Age, avec, entre autres, le moulin Dastès alimenté par l'eau du fossé fortifié, la tour carrée de la Porte de Béarn, un pont-levis et un étroit passage couvert. Le site intègre les politiques d'embellissement urbain à l'initiative du maire, Philippe de Mont dUzer, à partir de 1679, date à laquelle une première allée d'arbres est plantée. Le domaine royal, notamment les remparts, sont rachetés par la ville afin de transformer ces espaces en promenade et centre économique. Deux voies de circulation organisées autour d'une esplanade centrale sont aménagées à cet effet. En 1785, l'esplanade est nivelée et sablée et complétée par un mur afin déviter « l'incursion des bestiaux » alors que la démolition des remparts démarrait à peine. Une partie des fortifications est alors cédée aux propriétaires voisins, qui obtiennent dans le même temps l'autorisation de bâtir.
Au début du 19e siècle, les emplacements des anciens remparts sont occupés par des cours et des jardins. En 1834, les propriétaires du côté occidental sont autorisés à bâtir des terrasses de 3.36 mètres, ce qui donna lieu à la construction de magasins en bordure de rue. Le mur circulaire des Coustous est, quant à lui, détruit en 1861. Au 19e siècle, certaines maisons sont converties en café et en grands hôtels, faisant de l'esplanade un lieu privilégié de la haute société. L'esplanade accueille en outre des « petites industries saisonnières », c'est-à-dire des étalages démontables installés durant la saison thermale afin de vendre des livres et autres objets souvenirs. La statue dAlfred Roland, fondateur des Chanteurs montagnards, y est érigée en 1899 par le sculpteur Jean Escoula.
Les allées des Coustous accueillent, surtout depuis le 19e siècle, les grandes célébrations officielles, de l'inauguration du chemin de fer en 1862 à la Fête Nationale et à leur fameuse grande fête. Des travaux de réaménagement, rapportés par les photographes de lagence Alix Eyssalet, y sont effectués dans les années 1950, tandis que la poste y est construite daprès les préceptes du mouvement Art déco à l'emplacement d'une ancienne maison bourgeoise dans les années 1930. Les cafés bordant le côté occidental ont pour la plupart laissé place à des commerces de détail et des banques.