Au coeur d'un parc arboré, cette demeure est l'une des rares constructions historicistes émanant de l'influence néogothique à Bagnères-de-Bigorre. Cependant, ses dispositions et sa volumétrie résultent bien des conventions académiques classiques, ce qu'illustrent l'ordonnancement des façades et la quête de symétrie. L'édifice se déploie en outre sur un soubassement réservé aux espaces utilitaires puis des étages dédiés à l'habitation selon le mode de vie bourgeois habituel de la fin du 19e siècle. Témoignant des préoccupations de l'urbanisme moderne, l'implantation de la bâtisse respecte scrupuleusement l'alignement des deux voies dont il se trouve à l'intersection.

Son plan rectangulaire est agrémenté d'une tour au nord et de deux avant-corps à pans coupés à l'est et à l'ouest, ces derniers étant manifestement inspirés des maisons de campagne britanniques en vogue durant la seconde moitié du 19e siècle. L'édifice multiplie les citations néogothiques emblématiques par le biais du crénelage de l'avant-corps occidental, de la tour polygonale coiffée d'une haute couverture et des lucarnes en chien assis surmontées de frontons avec amortissements et fleurons courants dans le répertoire néo-médiéval. L'accès à l'édifice s'effectue du côté des Vignaux par un perron et une terrasse ornée d'une singulière balustrade à entrelacs celtiques.

La mise en oeuvre réalisée avec grand soin associe le moellon enduit, l'ardoise pyrénéenne en couverture, la brique rouge des cheminées, la modénature en pierre de taille grise (encadrements de baie, chaînages d'angle, bandeaux) qui dialogue avec le calcaire blanc des éléments néogothiques, l'ensemble produisant un effet de polychromie original apprécié à l'époque de sa construction.