Situé dans une rue proche de l’église et de la promenade des Coustous, cette parcelle est construite au moins depuis le 18e siècle, ce qu'attestent les cartographies de 1714, 1771 et 1789. L’architecture de l'édifice, mêlant caractère urbain et galeries sommitales vernaculaires suppose d'ailleurs une construction à cette époque.£Selon un plan du tout début du 19e siècle, cet établissement se nomme alors Hôtel du Grand Soleil. Représentant l’un des plus anciens hôtels modernes bagnérais, il figure dans les listes des étrangers publiées par la presse thermale dès 1836 et tout au long du 19e siècle, ainsi que dans le guide de Frédéric Soutras en 1858 et le plan touristique de Pambrun en 1856, qui n’en localise cependant que les écuries et remises au coin de la rue. Son nom disparaît des sources à la fin du 19e siècle en raison d’un changement de propriétaire, dénommé Vignes, qui est cité dès 1882 dans les listes des étrangers.£L’établissement réapparaît dans l’iconographie au début du 20e siècle, où il appartient à Paul Capdevielle, mais sa façade porte encore le nom d’hôtel Vignes et de la Paix. D’ailleurs, les cartes postales anciennes associent cette appellation et le nom de son propriétaire Capdevielle. Il bénéficie alors des agréments du Touring Club de France et du Touring Club du Luxembourg, entre autres.£Les clichés des années 1920 en illustrent des espaces très fréquentés – du moins durant la saison – grâce à sa grande salle de restaurant et son patio végétalisé que les documents publicitaires nomment « jardin d’été ». L’établissement, aujourd’hui hôtel de la Paix (à ne pas confondre avec un établissement éponyme en 1818 mais non localisé), semblait reconnu pour sa bonne cuisine, dont les spécialités étaient affichées sur sa façade autant que sur ses cartes de visite aux côtés de tous les éléments de confort attendus (chauffage central, eau courante, garage, omnibus vers la gare) et de la « vue sur la montagne ».