Avec le Frascati, l’hôtel de France est l’un des premiers établissements hôteliers modernes de Bagnères-de-Bigorre. Implanté sur une parcelle intra-muros construite depuis le Moyen Âge et où s’élève une extension du cloître des Jacobins en 1771, un premier hôtel est bâti en 1812 par Philippe Dulout qui demande les conditions de l'alignement sur la voirie et qui sollicite de nouveau la commune pour la construction d'une écurie en 1830. Cependant, en 1831, François d'Uzac bâtit à cet emplacement un grand hôtel et demande des dédommagements pour la cession d'une partie de son terrain à la commune en vue du plan d'alignement. Le propriétaire procède à une nouvelle extension de l'hôtel en 1857 avec l'allongement de sa façade. Quatre ans plus tard, sa veuve fait réaliser des balcons, puis en 1868, elle fait rehausser la partie centrale de la bâtisse du côté de la façade principale. En 1894, l'architecte Clément fait reconstruire l'écurie et ajoute de nouveau plusieurs étages (deux sur la terrasse confrontant le collège et un sur le boulevard Carnot) à l'initiative du nouveau propriétaire, Fourcade.£Ce vaste édifice est déjà mentionné par le Guide Joudou en 1818, alors qu’il est tenu par Mme veuve Uzac, puis dans le guide de Frédéric Soutras sur les Pyrénées en 1858. Il figure également sur la cartographie publiée par Pambrun en 1856, où sont recensés les équipements utiles pour les baigneurs, et apparaît systématiquement dans les listes d’étrangers publiées dans la presse thermale jusqu’au Second Empire.£Les clichés du début du 20e siècle attestent la poursuite de son activité sous le nom de Grand Hôtel de France, dont le propriétaire est alors Daniel Stylite. Quelques années plus tard, l’établissement est restauré et agrandi par son nouveau propriétaire, P. Ragou, dont le nom est affiché en grand lettrage aux côtés de celui de l’hôtel sur la façade principale. Il propose alors des prestations modernes « des plus confortables », avec notamment des appartements avec salons pour les familles, un restaurant, une liaison omnibus avec tous les trains et une « vue splendide sur les montagnes ». Il est reconverti en immeuble à logements et locaux commerciaux au 20e siècle.