Dans la seconde moitié du 17e siècle, La Guthière, Intendant des Eaux Minérales de Bagnères et auteur du premier guide connu sur les sources bagnéraises, rachète une vaste bâtisse située rue du Bourg Vieux (actuelle rue de Salies) dans l'enceinte de la ville, mais il ne semble pas avoir connaissance des résurgences situées sur sa propriété. Les sources en sont mises au jour par son petit-fils, prêtre, en 1718 et 1719, qui les réserve aux indigents jusqu'en 1742.
Ce dernier vend la propriété, sources comprises, à Simon Dumoret, avocat du Roi et maire de Bagnères, qui les aménage et dont la famille en demeure propriétaire jusqu'en 1802. Baptisées sources de La Guthière ou Dumoret-neuf, elles sont mentionnées depuis lors sur l'ensemble des cartographies. En 1802, Mathias Dumoret, ancien commandant des Gardes de la Reine nommé Comte par Marie-Antoinette, vend les bains et l'immeuble à José de Lugo, ancien grand consul d'Espagne venu se soigner à Bagnères et époux de sa nièce Marie Rose Soulé-Dumoret depuis 1800.
De Lugo achète également un vaste terrain contigu où il fait construire un complexe hôtelier décrit comme le plus grand et le plus luxueux des Pyrénées à l'époque, qu'il baptise Le Frascati en référence à la ville italienne appréciée par les littérateurs romantiques. La construction de ce palace, pour un montant de 25.000 Francs or, est achevée en 1803. Incluant 80 chambres, un casino, un théâtre et une salle de bal de 230 m2, l'édifice devient le centre le plus prestigieux des animations de Bagnères (d'autant plus qu'il faudra attendre la fin du siècle pour que la ville se dote d'un véritable casino). La Duchesse de Berry y aurait séjourné lors de l'inauguration des Grands Thermes en 1828 tandis qu'Alfred Roland y aurait fondé en 1832 le collectif des Chanteurs Montagnards. Entre 1818 et 1832, de Lugo est par ailleurs le seul propriétaire privé à affermer ses bains, ce que poursuivent ses héritiers par le jeu des mariages, les de Foronda, qui en confient la gestion à Dominique et Jean Lias Cresse au prix de 6.000 livres pour les trois premières années et 7.000 livres pour les suivantes.
En 1848, les de Foronda vendent la propriété au comte Jules de Castellane, qui tente de remettre au goût du jour l'établissement et de lui rendre son prestige d'autrefois, mais il ne s'évertue à cette difficile tâche qu'une dizaine dannées. La source connaît une première diminution de son débit en raison de l'aménagement de la place des Thermes en 1851, puis elle est définitivement asséchée, comme l'ensemble des sources privées intra-muros, à cause de la construction du casino et des néothermes qui captent toutes les eaux à proximité en 1879. Ce grand complexe immobilier poursuit depuis lors son activité dhébergement (touristique ou sédentaire).