La portion de chemin de fer entre Tarbes et Bagnères-de-Bigorre est ouverte en 1862, date de construction de cette gare singulière dont l'éclectisme architectural mêle les influences classiques et mauresques ainsi que les matériaux traditionnels (pierre, bois) et innovants (métal). Ce nouvel équipement a un impact décisif sur la fréquentation de la station thermale, première des Pyrénées à en être dotée, qui s'accroît considérablement dans la décennie suivante et domine de loin ses rivales de Cauterets et de Luchon. Ayant cessé son activité ferroviaire en 1970, cette gare est reconverti en gare routière, puis, suite à sa restauration en 2017, en centre médical.
- recensement du patrimoine thermal
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Hautes-Pyrénées - Haute-Bigorre (La)
-
Commune
Bagnères-de-Bigorre
-
Adresse
3 place de la Gare
-
Cadastre
2019
AM
359
-
Dénominationsgare
-
AppellationsGare
-
DestinationsGroupe médical de la Gare
Bagnères-de-Bigorre est la première station thermale des Hautes-Pyrénées à se voir doter du chemin de fer, et ce afin de relier la préfecture, Tarbes, en 1862. La fête d'inauguration de cette liaison a lieu en grandes pompes le 24 août 1862 sur la place des Coustous, près des thermes et partout en ville, drainant un grand nombre d'étrangers grâce aux ""trains de plaisir"" mis en place par la Compagnie des chemins de fer du Midi depuis Bordeaux. Figurant sur les plans de 1863, le bâtiment des voyageurs est édifié en 1862, parallèlement au pont du chemin de fer bâti par l'entrepreneur Mendiondo et inauguré en juin 1862 avec de grandes festivités.
Ce nouvel équipement entraîne un important projet de structuration et d'embellissement du quartier avec de nouveaux aménagements routiers pour les besoins de son accessibilité. Il donne lieu en particulier à la création de l'avenue venant du jardin des Vignaux (actuelle avenue du maréchal Joffre) qui implique une quinzaine dexpropriations et acquisitions de terrains par la commune entre 1863 et 1865 « pour cause d'utilité publique ».
Dès 1863, Napoléon III et limpératrice Eugénie transitent par la nouvelle gare lors de leur séjour aux eaux pyrénéennes. L'arrivée de la voie ferrée contribue de façon décisive au rayonnement national et international de Bagnères-de-Bigorre tout au long du 19e siècle. Sa fréquentation double entre 1858 et 1863, passant de 7 300 à plus de 14 000 curistes payants, c'est-à-dire plus du double de la fréquentation de Cauterets non encore desservie par le train la même année. Le chemin de fer occasionne donc un important accroissement de sa clientèle et par conséquent de ses infrastructures, notamment hôtelières.
L'iconographie ancienne montre l'évolution de l'édifice, en particulier la disparition du clocheton ornant le pavillon central et de l'auvent à lambrequins helvétiques formant une galerie couverte et courant le long des corps de la bâtisse, mais aussi la disparition de la polychromie des façades, peintes d'un badigeon blanc, dans la seconde moitié du 20e siècle. Suite à la cessation de son activité ferroviaire en 1970, le site de la gare fait office de gare routière et daire de camping-cars jusquen 2016. Le bâtiment des voyageurs est racheté par la commune en 2012 et réhabilité en 2017 afin de lui rendre son cachet originel (notamment ses élévations polychromes) et d'accueillir un cabinet médical.
-
Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
-
Dates
- 1862, daté par source
- 2017, datation par travaux historiques
De petites proportions, cet édifice de style éclectique déploie à partir d'un plan rectangulaire un pavillon central de deux niveaux dominé par un fronton triangulaire accueillant l'horloge (autrefois surmonté d'un clocheton), de part et d'autre duquel se répartissent deux ailes de quatre travées chacune. Cette organisation académique, puisant manifestement dans les références néoclassiques (confirmées par les pilastres encastrés du pavillon central), est animée par des décors d'inspiration mauresque, matérialisés par une alternance de bandes horizontales rouge et blanche pour ces élévations, et la même alternance chromatique pour les arcs surbaissés de l'ensemble des baies, ainsi que par les baies géminées du premier étage et son ancien auvent de fer avec lambrequins helvétiques préfigurant l'Art nouveau (aujourd'hui disparu). La mise en oeuvre de l'édifice associe les matériaux traditionnels locaux (marbre, moellon, pierre de taille, ardoise) et modernes (structure métallique, notamment les colonnes du hall et l'ancien auvent).
-
Murs
- marbre
- brique
- métal
- moellon
-
Toitsardoise
-
Plansplan rectangulaire régulier
-
Étagesrez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
-
Élévations extérieuresélévation à travées, élévation ordonnancée
-
Couvertures
- toit à longs pans
- croupe
-
Typologiesarchitecture éclectique ; architecture néomauresque
-
État de conservationrestauré
-
Statut de la propriétépropriété publique
-
Intérêt de l'œuvreà signaler
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
Bibliographie
-
Mayoux Philippe, Le thermalisme à Bagnères-de-Bigorre, Société Ramond, Bagnères-de-Bigorre, s.d.-2002.
p. 68
Périodiques
-
L'Echo des Vallées, n°41, dimanche 20 juillet 1862, n°41, p.2
-
aison Emile, "Les bienfaits du chemin de fer", in L'Echo des Vallées, n°48, lundi 25 août 1862, p.1.
-
Bulletin municipal de Bagnères--de-Bigorre, 2016, p.6-7.
-
Bulletin municipal de Bagnères-de-Bigorre, 2015, p.8-9.