En 1307, Raimond de Barre rend hommage à l’évêque de Mende pour ses domaines et fiefs dont la villa de Cabrilhaco. Il reconnaît à ce dernier outre neuf manses, la moitié de Cabrillac et la rue qui traverse le bourg, désignée à cette époque par le terme de « strata » pourrait attester le passage d’une voie romaine.£Il semble que le village ait toujours été un carrefour important et plusieurs sources conservées aux archives départementales de l’Hérault (C3081 – Devis des réparations 1689-1690) et du Gard proposent la construction de routes et de chemins dès le début du 18e siècle, sous l’épiscopat de Monseigneur d’Avejan.£Le hameau de Cabrillac est donc figuré sur la carte de Cassin. Sa position de carrefour lui vaut d’être le siège d’une foire annuelle qui se tient le 20 mai. Il est également mentionné dans la gazette du commerce du 12 mai 1781 comme l'un des plus élevés des Cévennes et décrit comme disposant de bonnes terres où "l'élévation du climat de permet pas d'y fermer d'autres grains que des seigles et des avoines". Il est décrit comme un village prospère à dominante agricole avec beaucoup d'élevage "de bestiaux de toute espèce".£En 1827 (Grellier, 1991, p 16), René de Bernis vend ses terres de Cabrillac à trois chefs de famille du lieu : Avesque, Poujol, Verdier, propriétaires résidents qui entretiennent le territoire et embauchent des saisonniers durant l’été (faucheurs et moissonneurs). La population semble assez importante au milieu du 19e siècle (50 personnes en 1856) pour que les chefs de famille recrutent une institutrice qui tient école dans une pièce spécialement aménagée de la maison Avesque jusque dans les années 1880.£Les éléments retrouvés lors de l’opération de pré-inventaire confirment que l’essentiel du hameau est datable du 19e siècle : une maison couverte de schiste, dont la porte d'entrée est protégée par un abri vouté porte la date de 1810 sur sa clé d'arc ; un portail porte une date gravée difficilement lisible : 1878.£Au début du 20e siècle, plusieurs rapports du conseil départemental signalent la volonté d’aménager la route vers le mont Aigoual. Un vœu est formulé à ce sujet dès 1905. Le village connaît donc encore un certain dynamisme qui s’estompe à la veille de la seconde guerre mondiale. Ainsi (Grellier, 1991, p. 24) on ne compte plus à Cabrillac que 3 familles autour de 1952 et il ne subsiste plus qu’une seule exploitation agricole en 1964. Elle cesse son activité dans les années 1980.