L'immeuble situé au 118, rue Foch peut être considéré comme un édifice de "transition" entre la période "romane" et la période "gothique". L'utilisation conjointe de la pierre et de la brique avec une progression notable entre le rez-de-chaussée, entièrement en pierre calcaire, le 1er étage qui utilise la pierre et la brique, et le deuxième étage entièrement en brique en font un exemple important de la deuxième moitié du 12e siècle. Il fut remanié en hôtel particulier dans les années 1500 comme en témoignent plusieurs croisées aménagées dans les anciennes fenêtres géminées. Sa façade nord fut fortement impactée par l'alignement de la rue Foch au début du 19e siècle (vers 1822) que le cadastre de 1812 esquisse déjà.£Ses façades furent dégagées du crépi 19e et rejointoyées en 2004.£Les travaux d'aménagement de l'étage de combles en 2015 ont mis au jour plusieurs graffitis datables des années 1500.
- inventaire topographique
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Dénominationsimmeuble à logements
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DestinationsFoch (rue du Maréchal) 118
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Période(s)
- Principale : 1er quart 13e siècle
- Principale : limite 15e siècle 16e siècle
- Principale : 19e siècle
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Dates
- datation par dendrochronologie
La façade orientale donne sur l'actuelle place Chapou (place del Mercat au 12e siècle). Son rez-de-chaussée est percé de deux grandes arcades couvertes en arc brisé et largement chanfreinées entièrement réalisées en calcaire. Un niveau d'entresol s'intercale entre le rez-de-chaussée et le premier étage, étage où l'on peut restituer les deux baies géminées primitives, dont il subsiste les vestiges des cordons d'appuis et d'impostes, et qui furent, dans les années 1500, remplacées par deux croisées moulurées de baguettes et de bases prismatiques. De même, au deuxième étage, les deux baies géminées initiales, dont les traces subsistent plus clairement qu'au 1er, furent remplacées par deux croisées moulurées de gorges dans les années 1500. L'étage de combles, entièrement réalisé en brique, ne semble pas, sur cette façade, avoir connu de percement antérieur à la fenêtre rectangulaire attribuable à l'hôtel particulier qui succéda à la demeure médiévale.£La façade latérale sud, sur la rue Delpech, est largement ouverte au rez-de-chaussée par une porte en arc brisé chanfreinée en calcaire. Plusieurs vestiges de fenêtres subsistent aux étages dont un très bel exemple, assez rare à Cahors, de fenêtre ternée dont les chapiteaux ont en outre été conservés. Bouchée à une époque indéterminée, elle fut tristement détériorée par un percement anarchique au 19e siècle.£La façade nord possédait une arcade en rez-de-chaussée qui fut réduite à son piédroit gauche lors de l'alignement de la rue Foch vers 1822. Les percements visibles au niveau d'entresol datent du 19e siècle et aucun percement antérieur n'est perceptible. Les vestiges d'une baie géminée entièrement en calcaire subsistent au 1er étage. Les fenêtres primitives du 2e étage en brique n'existent plus qu'à l'état de traces. Il s'agissait vraisemblablement de deux baies ternées à l'intar de celle visible sur la façade sud. Les oculi de l'étage de combles appartiennent à la campagne du 19e siècle et sont venus remplacés des percements 1500.£Beaucoup de vestiges subsistent à l'intérieur. L'immeuble conserve sa grande cave régulièrement bâti en moyen appareil de calcaire et planchéiée. La poutraison pourrait être d'origine et peut-être faire l'objet d'une datation par dendrochronologie.£L'Hôtel particulier des années 1500 fut agrémenté d'une tour d'escalier circulaire, dans l'angle nord-ouest de la parcelle. Son existence est connue grâce aux plans anciens, mais sa destruction au 19e siècle ne semble avoir épargné qu'une partie de son tracé que l'on devine sous l'épais crépi qui recouvre la cage d'escalier actuelle.£Les travaux d'aménagement des combles en 2015 ont révélé la présence de plusieurs graffiti gravés ou dessinés au fusain sur l'enduit attribuable aux années 1500. Le plus spectaculaire est une représentation architecturale, de grande taille (80 cm de large par 72 cm de hauteur), d'une qualité remarquable. Un logis est représenté au centre. Sa partie droite correspond à une tour d'escalier en vis et sa partie gauche à une galerie, ouverte, en bois. Une tour est figurée à gauche du logis dont elle est séparée par un espace libre.£Bien que schématique et d'une précision inégale, l'ensemble foisonnent de détails, ce qui laissent penser que l'auteur de ce dessin pourrait avoir été un homme de l'art. Plusieurs niveaux de représentation se côtoient : certains éléments relèvent de la coupe, comme par exemple la charpente qui couvre le logis ; d'autres sont figurés en élévation à l'instar de la façade de la tour de gauche ; d'autres enfin sont représentés en plan (l'escalier et la charpente à enrayure qui couvre la cage d'escalier).£La qualité de certains éléments constructifs est quasi analytique. La règle a été utilisée pour le tracé des lignes structurantes de même que le compas pour le plan de l'escalier. La capacité à pouvoir représenter une architecture en coupe, en plan et en élévation dans des proportions relativement bien maîtrisées alliée à l'utilisation d'un matériel spécifique tend à indiquer que le dessinateur était proche du milieu de la construction : tailleur de pierres ? Maçon ? Charpentier ? Maître d'oeuvre ?£La technique utilisée est mixte. Le dessin a été gravé dans l'enduit à l'aide d'une pointe mais plusieurs morceaux indiquent que certains éléments ont été préalablement tracés au fusain. Les grandes lignes telles que le sol et les verticales matérialisant la tour d'escalier subsistent au fusain et pourraient laisser penser que le dessinateur a commencé, de cette manière, à camper les principaux traits de son dessin. Toutefois, le tracé au fusain conservé pour les aisseliers coudés de la galerie en bois indique qu'il l'a également utilisé pour de petits éléments relevant du détail mais nécessitant une certaine précision.£La pointe a été employée dans un deuxième temps pour repasser par-dessus le fusain qui a dû disparaitre à certains endroits ou qui n'a pas été utilisé de manière systématique. Certains éléments font pencher, sans certitude, en faveur de cette deuxième hypothèse, notamment lorsque l'on observe le dessin de la tour située à gauche. Les horizontales de l'appareil de pierre sont manifestement tracées à main levée et leurs "ondulations" indiquent qu'elles ont été directement gravées. De même, le tracé du meneau de la croisée qui ouvre largement l'étage de cette tour semble être le résultat de plusieurs passages successifs de la pointe. Les fenêtres du logis, croisée et demi-croisées, pourraient également avoir été gravées sans tracé préalable. Le trait au fusain matérialisant le sol ne semble pas quant à lui avoir été gravé.£Le logis représenté au centre est composé de trois parties : au centre la maison d'habitation, flanquée à gauche d'une galerie ouverte, en bois, portée par un arc (ou une voûte ?) et à droite d'une tour d'escalier hors-oeuvre.£La maison s'élève sur plusieurs niveaux. Le rez-de-chaussée est ouvert par une baie qui pourrait correspondre à une porte et deux autres qui semblent correspondre à des soupiraux, vu leur situation au ras du sol. Allant du sol aux combles, les deux verticales parallèles, situées dans le tiers central du logis, pourraient représenter un mur de refend vu en coupe.£Deux des étages sont matérialisés par de grandes parallèles horizontales pouvant correspondre à des poutres maîtresses. Toutefois, il semble que la comptabilisation des niveaux doive s'appuyer sur la répartition des fenêtres. Ainsi, la maison pourrait comprendre 3 étages sur rez-de-chaussée, plus combles. La demi-croisée ouverte immédiatement au-dessus du rez-de-chaussée pouvant éventuellement correspondre à un niveau d'entresol. La galerie en bois prolongerait dans ce cas l'étage noble, au premier, qui est marqué par le niveau de plancher et qui est le seul à recevoir une croisée et une demi-croisée. Si le deuxième étage possède bien une demi-croisée les éléments figurés dans la partie gauche du logis en lui-même ne sont pas identifiables (autres baies inachevées ?). A quoi peut-on associer le tracé s'assimilant à une grille ? Que représente la pièce oblique le surmontant ?£Le niveau de combles est entièrement occupé par la charpente qui est pratiquement aussi haute que les quatre niveaux qu'elle couvre. Elle se compose d'un entrait bas dans lequel vient s'ancrer verticalement un poinçon à partir duquel partent deux contrefiches basses et deux contrefiches hautes. Un point semble avoir été gravé dans l'entrait, à peine désaxé sur la droite par rapport à l'axe du poinçon. Il pourrait s'agir d'une cheville. La couverture est simplement figurée par deux obliques parallèles, tracées à la règle, qui, de même que l'entrait, se prolongent, à gauche, pour couvrir la galerie extérieure en bois.£Placé au faîte de la toiture, un petit fanion couronne l'ensemble.£Parmi les éléments signifiants, il est à noter que le dessinateur indique que la façade est en pierre, en matérialisant à droite une chaîne d'angle. Il représente enfin la plupart des linteaux et des appuis pour la croisée et les demi-croisées.£La galerie située à gauche du logis est représentée en coupe. Il s'agit d'une galerie en pan-de-bois qui se développe sur la façade latérale du logis. Elle est portée, au rez-de-chaussée, par un arc (ou une voûte ?) dont les claveaux sont en pierre. La poutre qui marque le 1er étage constitue le plancher de la galerie. Deux pièces de bois, assemblées et débordantes, prennent place à son extrémité. Au-dessus, trois croix matérialisent des pièces de bois vues en coupe correspondant au garde-corps, lui-même surmonté d'une pièce formant appui. Le support vertical de la galerie est agrémenté en partie haute d'aisseliers coudés typiques de la fin du 15e siècle et du début du 16e siècle. Leur représentation de face et non en coupe, comme il se devrait, indiquent qu'ils constituent manifestement un détail décoratif dont le dessinateur n'aura pas voulu se priver, ce qui expliquerait également le soin porté à leur dessin, d'abord réalisé au fusain. Le plafond de la galerie est formé par la poutre maîtresse marquant le niveau des combles.£Le dernier élément appartenant au logis est la tour d'escalier hors-oeuvre située dans la partie droite du dessin. La figuration d'une chaîne d'angle laisserait penser qu'elle est représentée en élévation. Cependant, aucun percement, portes ou fenêtres, n'a été figuré. Au contraire, le dessinateur donne à voir deux éléments intérieurs : l'escalier en vis et la charpente qui couvre la tour. Ces deux éléments sont représentés en plan. L'escalier a été tracé au compas. Son contour circulaire est impeccable, tout comme celui de la vis centrale au centre de laquelle est visible le trou laissé par la pointe du compas. Tangentes au cercle de la vis qu'elles ne coupent jamais, les marches de l'escalier semblent avoir été soigneusement tracées à la règle.£Au sommet de la tour, la charpente à enrayure est également représentée en plan. Sa forme polygonale laisse supposer que la tour n'est pas circulaire mais hexagonale, ce que la figuration d'une chaine d'angle tendrait à confirmer.£De même que le logis, la tour d'escalier est surmontée d'un petit fanion, flottant à l'inverse de celui du logis.£La tour qui s'élève à gauche est séparée du logis par un espace libre (une ruelle ?) et n'est, sur ce dessin, liée à aucun autre bâtiment. Il s'agit d'une tour en pierre comme l'indique la représentation de l'appareil. Son rez-de-chaussée est largement ouvert par un arc dont le tracé, maladroit, semble indiquer qu'il est en accolade. Toutefois, le clavage resserré tendrait à montrer qu'il est construit en briques, matériau peu commun pour cette forme. Le premier étage est quant à lui largement ouvert par une grande croisée. La partie représentant la couverture n'est que partiellement conservée et n'apporte pas d'indication particulière.£Plusieurs autres graffiti ont été repérés dont, entre autres, le visage sommaire d'un homme et d'une femme, des petits calvaires et surtout un nom "Berenguae". Il peut ici s'agir de la forme latinisée du prénom Béranger ou Berenguier. La graphie des lettres, dont les extrémités prennent l'aspect d'un os, se rencontre fréquemment à la fin de l'époque gothique, notamment sur les monnaies (douzain), et constitue un indice de datation supplémentaire.
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Murs
- calcaire
- brique
- moellon
- grand appareil
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Toitstuile creuse
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Étagessous-sol, entresol, 2 étages carrés, comble à surcroît
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à deux pans
- croupe
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Escaliers
- escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en charpente
- escalier en vis : escalier en vis
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Techniques
- peinture
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G
- NOTB_S
- APPA
- APRO
- ARCHEO
- AVIS INTERET GENERAL : édifice de "transition" entre la période romane et la période gothique ; GROS-OEUVRE : maçonnerie de calcaire (cave, rdc, étage), arcades, baies ternées (en pierre et en brique), maçonnerie de briques médiévales, corbeaux pour plancher, vestiges de croisées du 1500 ; SECOND OEUVRE : solivage de plancher et aisselier (cave) médiévale, châssis de fenêtres à petits carreaux du 18e siècle ; ELEMENTS REMARQUABLES : maçonneries de calcaire, arcades, cave médiévale, plancher médiéval (solives et aisseliers), corbeaux de planchers, vestiges de baies ternées en pierre, vestiges de baies géminées en briques.
- CCOM
- CHARP
- CHARPP
- COORLB93
- COORMLB93
- COORMWGS84
- COORWGS84
- ENCA
- EPID
- ESSENT
- ETACT
- FEN
- FEN2
- FENP
- INTER
- MHPP
- NOPC
- OBSV
- PAVIS
- PETA_MA
- PLU
- PSAV_FA
- SAV_FA
- SELECT oeuvre repérée
- TAILL
- TAILLP
- TOITU
- USER IVC46042_SPCAHORS
- VALID accessible au grand public
- VISI
- VISIB
- VOIR_AUSSI IA46110939
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Statut de la propriétépropriété d'une société privée
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Sites de protectionsecteur sauvegardé
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PSMV 2014 (Révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur, équipe Alexandre Melissinos)
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Fonds François Fray.