Le suivi des travaux de restauration a permis d'appréhender dans ses grandes lignes la chronologie de cet ensemble.
Les vestiges les plus anciens (XIe siècle ?) correspondent à la maçonnerie de moellons calcaire identifiée dans le mur est au rez-de-chaussée qui est mitoyen avec la parcelle voisine CE 181 (cf. IA46110824). Ce mur (MR1A0) correspond à l'élévation extérieure d'une construction qui se développait, vers l'est sur la parcelle voisine et constituait vraisemblablement une maison de cœur d'îlot ne possédant pas de façade sur rue. Les études conduites sur d'autres territoires ont en effet montré, qu'avant le XIIe siècle et le développement des maisons romanes « classiques » à façade sur rue, l'occupation du sol urbain différait à la faveur d'une typologie de maisons situées en cœur d'îlot dont l'un des meilleurs exemples demeure la maison romane du 20, rue du Merle à Cluny datée par dendrochronologie de 1091. Le principe est simple, la maison du XIe siècle, qui pourrait s'apparenter à l'un de nos pavillons actuels, était entourée d'espaces utiles, cours et jardins, qui furent bâtis par la suite afin de lotir la totalité de la parcelle et de donner à la maison une façade sur rue, construite au-devant du noyau primitif. Cette typologie de bâtiment, que l'évolution urbaine a englouti, dès le XIIe siècle, au cœur d'édifices plus vastes, est donc particulièrement difficile à saisir aujourd'hui. Les vestiges identifiés ici qui, grâce à la présence de la porte en arc brisé repercée dans la maçonnerie de calcaire peuvent chronologiquement être situés avant le XIIIe siècle, semblent correspondre à ce phénomène.
Le repercement de cette porte va de paire avec la construction de la façade sur rue venue au-devant de la construction de cœur d'îlot dans le courant du XIIIe siècle.
Les étages de la maison ont été entièrement reconstruits au XIXe siècle et seule subsiste une tête de mur dans l'angle sud-ouest du bâtiment pouvant indiquer que la maison du XIIIe siècle était à pan-de-bois.