Pasturat est déserté suite à la Guerre de Cent ans. Le lieu est alors acensé à des colons venus des provinces voisines, en particulier du Rouergue. Le Chanoine Albe, pour ce qui concerne la métairie de la Borie Redonde, dit que celle-ci fut acensée avec le moulin de la Guilloune vers 1454 par le Seigneur de Saint Sulpice comme Seigneur de Saint-Cirq-Lapopie. Ainsi, mention est faite du moulin dès le 15e siècle.
Déjà, naissent, pour un même lieu, deux toponymes: le moulin qui est dit de la Guilloune mais aussi de Saint Géry car tout comme les terres, il appartient à la coseigneurie de Saint Géry. Cette double toponymie est utilisée dans les siècles suivants, si bien que le moulin est identifié dans les documents sous ces deux noms (Cf. Lartigaut).
Au 17e siècle, le moulin est toujours présent et en activité, comme le montre un acte de bail du 12 novembre 1678 où les anciens propriétaires, Maître Guillaume Faure, conseiller du Roi, et Maître François Espéret, procureur de la Cour, habitant Pasturat, afferment le moulin à deux meuniers père et fils des Masseries, Pierre et Pierre Salvignac (Cf. Auricoste).
Son activité se prolonge au 18e siècle. En effet, le 24 août 1734, Monsieur De la Roque afferme le moulin à Pierre Milhau. Puis, le 13 mai 1739, Armand de Baumont l'afferme à Labro et Magot.
La documentation concernant l'activité du moulin s'estompe pour toute la seconde moitié du 18e siècle et le moulin est présenté à l'état de ruine en 1801. En effet, "la digue et le moulin de Pasturat n'existent plus. On aperçoit de toutes ces constructions que quelques vestiges qui ne portent aucun préjudice à la navigation." (Etat de la digue et du moulin du Pasturat ainsi que du Passelis de Saint-Géry, an IX).
La même année, Jean-Baptiste Alain Armand succède à Louis BEAUMONT. Les descendants J-B-A ARMAND assureront l'activité du moulin sur la première partie du 19e siècle.
Face à l'état critique du moulin, J-B-A ARMAND réalise de réaliser d'importants travaux. Ainsi, en 1801, demande la permission au préfet de rétablir le passelis à l'extrémité de la digue de son moulin, adossé à la terre ferme, pour éviter que le terrain ne soit emporté lors de grandes crues et pour maintenir les bateaux dans le canal principal de la rivière en empêchant qu'ils ne s'échouent sur les graviers présents sur cette zone en cas d'étiage (c'est-à-dire, de baisse périodique des eaux). Cette demande lui est accordée en 1802.
Cependant, dès 1815, deux pétitions sont apportées au propriétaire pour pointer les conséquences de ses travaux sur les propriétés de la rive droite. En 1822 est une autre pétition est réalisée contre la construction d'un nouveau pertuis par Monsieur Armand, celui-ci occasionnant, par la force des eaux, des enlèvements de terre. Ainsi, de nombreux conflits se sont enchaînés entre le propriétaire du moulin et les propriétaires de la rive droite, pendant toute la première moitié du 19e siècle.
En 1854, le moulin change de propriétaire pour être aux mains de Raymond Cayla et des Auricoste de Saint-Géry. Ceux-ci récupèrent donc le moulin, une partie du domaine, ainsi que tous ses agrès et bêtes de somme (les bêtes de somme étant essentielles au meunier pour le transport des grains et de la farine).
Ensuite, entre 1857 et 1859, une dérivation est réalisée par l'administration, près du moulin qui possède à ce moment trois copropriétaires : Raymond Cayla, Jean-Louis Dablanc et Victor Conduché.
Le moulin est toujours en activité au début du 20e siècle, comme en atteste un document de 1904 présentant les deux propriétaires, Raymond Cayla et Ludovic Conduché. Cependant, le 15 mars 1931, un plan d'électrification est accepté, si bien que le moulin abandonne la mouture pour la fabrication de l'électricité pour les habitants de Pasturat. Le moulin de la Guilloune apparaît sur un plan du 3 mai 1949.
Le moulin n'existe plus aujourd'hui et depuis la fin du 20e siècle, remplacé par une usine hydro-électrique de structure métallique. La centrale hydraulique est construite à l'emplacement même de cet ancien moulin en 1968.